Chapitre 3 - Allie

760 53 4
                                    

— Blanc ou rouge ?

— Blanc.

Ma meilleure amie me rejoint dans le salon avec un litre de vin et deux verres à la main qu'elle dispose devant nous.

Elle verse en partie le contenu de la bouteille dans chacun d'eux puis vient s'affaler sur le canapé à mes côtés avant de trinquer.

— Je te promets de ne plus jamais prononcer le prénom maudit après ça, mais... au diable Stephan !

Son verre vibre à nouveau contre le mien.

— Où est le portrait avec les fléchettes que tu m'avais promis ?

Elle rit avant de se lever du canapé et de sortir du tiroir du buffet ladite cible, constituée d'une photo de mon ex avec, comme point central, son entrejambe.

Je recrache une partie du vin que j'avais en bouche en le voyant. Le rendu est au-delà de mes espérances.

— Tu es vraiment la meilleure amie du monde !

Elle accroche fièrement son œuvre au mur.

— Je sais.

Stephan et moi étions ensemble depuis deux ans. Et j'ai fait l'erreur de croire que je comptais suffisamment pour lui pour qu'il change.

Évidemment, j'ai eu tort. Il courait les filles avant moi et il a continué pendant la quasi-totalité de notre relation pour autant que je sache.

C'est fou comme les langues se délient une fois que quelqu'un commence à parler...

Bref, rien d'extraordinaire dans l'histoire de la nana trompée.

J'ai fini par prendre mes cliques et mes claques en découvrant une énième trace de rouge à lèvres dans le col de sa chemise. Je ne sais même pas comment j'ai pu tolérer ses conneries aussi longtemps, mais c'est fini.

Il m'a fallu moins d'une heure pour réunir mes affaires et me trouver une place sur le prochain vol à destination de New York.

Un coup de fil à ma meilleure amie et quatre-cents dollars plus tard, j'étais dans l'avion, direction ma nouvelle vie.

Livi travaille ici en tant que maquilleuse professionnelle. Elle s'occupe de mannequins, d'hommes politiques, d'acteurs ou parfois simplement de gens fortunés qui souhaitent paraître à leur avantage lors d'événements mondains. Et ça lui réussit, tout à fait.

Elle a un super appartement dans un l'un des beaux quartiers de la ville et mène une vie à cent à l'heure qui lui convient très bien.

Je suis vraiment heureuse pour elle.

Elle a toujours été d'une générosité hors pair.

Si quelqu'un mérite qu'il lui arrive de bonnes choses dans la vie, c'est bien elle.

Nous nous connaissons depuis l'école primaire. Mais même si nous avons pris des chemins différents à l'âge adulte et que j'ai choisi de suivre Stephen a Los Angeles pendant qu'elle démarrait sa carrière ici, nous ne nous sommes jamais quittées.

— Je te remercie de m'accueillir ici.

Elle lève les mains en l'air et finit par poser un doigt sur ma bouche tandis que je m'apprête à me lancer dans un long monologue sur combien je lui suis reconnaissante.

— Pas de remerciements, ma jolie. Si la situation avait été inversée, tu en aurais fait autant pour moi.

J'ouvre la bouche pour lui répondre, mais... oui, évidemment que j'aurais fait la même chose.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant