Chapitre 56 -James

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J'ai déposé plainte comme Mark me l'a conseillé et même si je reconnais avoir hésité, je sais que c'est la bonne décision.

Je peux comprendre qu'Emilia n'ait pas digéré notre rupture, mais elle est allée trop loin et je ne pense pas pouvoir gérer ça seul.

Je n'ai même pas été foutu de voir ce qu'elle préparait.

Mais quel idiot !

Allie et moi avons beaucoup discuté et je sais qu'elle fait la part des choses.

Je suis tellement soulagé qu'elle m'ait cru et qu'elle ne se soit pas laissée submerger par ses doutes malgré cette situation qui lui pèse.

Elle s'en sent responsable, mais elle a tort à ce sujet.

Elle n'est responsable de rien. Et je ne cesse de le lui répéter.

Même si nous avons tous les deux fait le lien avec Stephen, il nous est difficile de prouver son implication dans quoi que ce soit.

Ce connard est malin, je dois au moins lui reconnaître ça.

Mais Mark est sur le coup et je sais que je peux lui faire confiance pour le coincer.

Si quelqu'un peut y parvenir, ce sera lui, sans aucun doute.

— Cette baignoire est incroyable ! s'exclame Livi.

À côté d'elle, Allie rit.

— Je te l'avais bien dit.

Nul doute qu'elles se sont racontées les choses coquines que nous avons faites dedans étant donnés leurs sourires complices.

— Je pourrais venir prendre un bain, James ?

Je jette un regard à une Allie qui attend visiblement ma réponse avec beaucoup d'intérêt. Je ne voudrais pas dire quoique ce soit qui risque de la froisser et je me retrouve un peu con.

— Euh... Je, oui. Je crois.

Ma jolie brune s'esclaffe face à ma réponse hasardeuse.

— Tu pourras venir profiter de cette incroyable et énorme baignoire quand tu veux, lui dit-elle. Tu peux me croire, on y tient très bien à deux.

Cette fois-ci, son regard lubrique en ma direction fait tressauter mon entrejambe et je me détourne rapidement des filles pour ne pas laisser apparaître la chose.

— Ouais, je vais vous laisser un moment, dis-je en m'éclipsant.

Livi part à son tour dans un grand éclat de rire tandis que je fais demi-tour.

Je suis soulagé qu'Allie ait accepté de venir s'installer ici.

Sa meilleure amie travaille beaucoup en horaires décalés, et je n'ai aucune envie de la savoir seule. Parce que, oui. J'ai la trouille.

Je ne le montre pas à Allie, mais j'ai peur qu'on s'en prenne à elle, évidemment.

Jamais je n'aurais pensé qu'on me droguerait pour... Je ne sais d'ailleurs toujours pas pourquoi.

Emilia n'a pas refait surface depuis hier et mon retour de l'hôpital.

J'ai imaginé un million de scénarios au moins, mais je ne sais plus quoi penser.

***********

— Il est temps pour moi de vous laisser, je suis attendue, dit Livi après que les filles et moi ayons partagé un dernier verre.

— Attendue ?

— Attendue, mademoiselle Preston. Contrairement à toi, je n'ai pas de beau spécimen à me mettre sous la dent à volonté alors... j'entretiens mon carnet d'adresses.

Un rendez-vous avec un homme, donc. C'est du moins ce que je déduis.

— Je vois !

J'ai l'impression que Livi est un peu la version féminine de Mark. Une amie qui répond toujours présente, mais qui se refuse à toute autre sorte d'attaches.

— Alors je ne te retiens pas plus longtemps, lui dit Allie.

— Ça va aller, toi ?

— Oui. Je suis bien entourée, ne t'inquiète pas.

J'observe l'échange entre les deux jeunes femmes et patiente sagement. Je sais que le fait que Livi me confie en quelque sorte sa meilleure amie n'est pas anodin. Mais qu'elle se rassure, ça ne l'est pas pour moi non plus.

— Je veille sur elle.

— T'as intérêt.

Elle me sourit puis embrasse sa meilleure amie sur la joue.

— Prends soin de toi ma jolie. On se téléphone demain matin ?

— Évidemment.

Livi quitte l'appartement quelques secondes plus tard, nous laissant seuls tous les deux.

— Tu veilles sur moi ?

— Je veille sur toi.

Je vois bien qu'elle fait de son mieux pour ne pas craquer. Mais tout cela l'atteint clairement. Depuis qu'elle m'a rejoint à l'hôpital, elle est sur ses gardes, en permanence. Et même si elle rit, je sais à quel point tout cela est difficile.

— Heureusement que Mark n'est pas là, il se moquerait probablement de toi, tu sais.

— Il peut se moquer tant qu'il veut, j'assume.

Elle sourit et se blottit contre moi, passant ses bras fins autour de ma taille.

— Je suis heureuse d'être ici. Même si c'est dans des... conditions particulières, disons.

— Je me dis la même chose. Et tu sais ce qui me rend particulièrement heureux, malgré tout ?

— Je t'écoute.

— L'idée de pouvoir te déshabiller maintenant et de savoir que tu n'auras pas à partir tout à l'heure.

— Oh, tu comptes me déshabiller maintenant ?

Mes mains caressent ses épaules et je passe mes doigts sous les fines bretelles de son débardeur.

— Absolument.

— Et si je ne veux pas ?

Je glisse l'une de mes mains sur son ventre et elle peine à réprimer le gémissement qui lui échappe lorsque je poursuis en direction de son short.

— Alors tu ferais bien de m'arrêter maintenant...

Elle ne dit rien et je la sens sourire contre ma peau.

Je sais qu'elle en a envie, au moins autant que moi.

Pour elle, comme pour moi, le sexe sera un excellent moyen d'oublier tous nos soucis pendant l'heure à venir. Et nous en avons tous les deux besoin.

— Comme si je pouvais te dire non alors que ta main est littéralement à deux centimètres de me faire jouir.

Je souris et glisse plus bas, lui arrachant un soupir d'aise.

— Deux centimètres tu disais ?

— Plus maintenant.

Je relève vers moi son si joli visage et l'embrasse.

— On oublie tout ?

Elle acquiesce.

— On oublie tout.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant