Chapitre 47 - Allie

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Je suis sur un petit nuage lorsque je ressors du travail en fin de journée.

J'ai passé un excellent week-end et je me sens incroyablement bien.

Apaisée.

Ma vie était un vrai désastre lorsque j'ai posé le pied à New York, il y a de cela plus d'un mois.

Mais aujourd'hui, j'ai la chance de travailler enfin dans un domaine qui me plaît.

Je me sens libre et c'est un sentiment que je n'avais pas connu depuis une éternité.

Et James... Il est parfait.

Je ne voulais pas me relancer dans quoique ce soit à la sortie de ma relation avec Stephen, mais le hasard, et l'insistance de Livi, ont eu raison de mes doutes.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai aucun regret.

Nous n'avons pas vraiment mis de mots sur notre histoire, mais je ne pense pas que ça change grand-chose.

Nous sommes plus que sexuellement compatibles, comme il l'a si bien dit. Et je le constate au quotidien.

Est-ce que j'ai des sentiments pour lui ? Ça se pourrait.

Disons que le côté « je ne veux rien de sérieux » de notre premier tête à tête a disparu, mais pour autant, j'essaie de ne pas me précipiter.

Je ne veux pas être à nouveau blessée et déçue.

Et en confiant mon cœur à James, je sais que c'est un risque que je prends.

Alors pour l'instant... J'y vais doucement.

Il est extra. C'est bien la seule chose sur laquelle je n'ai aucun doute.

Livi me l'avait fait remarquer, au début, mais elle avait raison. Il est l'extrême opposé de mon ex. Sur tellement de plans que je m'interroge de plus en plus sur le comment est ce que j'ai pu craquer pour lui, à l'époque...

Je passe l'essentiel de mon temps au travail en ce moment.

Malgré mes diplômes, je suis toujours en formation et j'ai besoin de poursuivre ma familiarisation avec le mode de fonctionnement qu'ils ont ici.

Même si je m'y fais plutôt bien. Je me suis aussi portée volontaire pour participer aux soins apportés à certains animaux blessés qui sont recueillis par une association voisine et avec qui nous travaillons. Et je peux le dire avec certitude, j'aime beaucoup ça.

Le fait de partager mon temps entre des recherches qui permettent de mieux comprendre les fonds marins et le fait de protéger leurs habitants... Je me sens accomplie. Et ça fait un bien fou.

Stephen trouvait ça absurde. Il disait qu'on ne voyait rien de ce qui se cachait sous la surface de l'eau la plupart du temps alors à quoi bon y consacrer autant de temps?

Oui, c'était vraiment un sale con. Et au risque de me répéter, je me demande encore comment j'ai pu tolérer tout ça aussi longtemps.

— Salut, jolie brune.

Je sursaute, n'ayant pas vu James arriver derrière moi tandis que je me dirige vers le métro.

— Eh, salut toi.

Il passe son bras autour de ma taille et m'attire vers lui pour un baiser qui me laisse rapidement à bout de souffle. Du genre de celui qui attire les regards en public. Et... pas manqué.

Je constate immédiatement que plusieurs de mes collègues ont les yeux rivés sur nous.

— Pourquoi ce baiser ?

— Parce que tu m'as manqué.

— On s'est vu hier soir !

— C'est bien ce que je dis. Presque vingt-quatre heures, c'est bien trop long.

Je souris et frémis lorsque sa bouche vient se poser contre mon cou.

— Tu ne devais pas aller à un rendez-vous ?

Il fronce légèrement les sourcils avant de se reprendre.

— Oui, mais il y a eu un problème.

— Un problème ?

— Rien de grave. Tu sais, j'ai beaucoup de choses administratives à gérer, il suffit d'une case mal cochée, ou d'un un à la place d'un deux pour que ça prenne des proportions infernales. Je vais gérer ça.

J'ai l'impression qu'il essaie de me cacher quelque chose.

Pas dans le but de me faire du mal, mais plutôt dans celui de me préserver. C'est en tout cas l'analyse que je fais de la situation. Parce que nous avons eu l'occasion de discuter à plusieurs reprises de l'effet qu'avaient eu les mensonges de mon ex sur moi et qu'il sait à quel point je ne supporterais pas que cela recommence.

— Est-ce que Stephen a à voir là-dedans ?

Je vois les lèvres de James se pincer. De toute évidence, la réponse est oui.

J'aurais dû me douter qu'il ne lâcherait pas le morceau si facilement, cet abruti. Malgré le silence apparent de ces dernières semaines.

— Qu'est-ce qu'il a fait ?

— Ne t'inquiète pas pour ça. Vraiment.

— Je suis désolée, James. Tout est de ma faute.

— Le fait que ton ex soit un abruti n'est absolument pas de ta faute. Je t'interdis de dire ça.

— Oui, mais si on ne se fréquentait pas...

— Si on ne se fréquentait pas, comme tu dis, je serais loin d'être aussi heureux que maintenant. Même si tout s'était déroulé comme prévu au travail. Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour quoi que ce soit. Compris ?

Je hoche la tête, mais il est évident que je ne peux pas faire comme si de rien n'était.

Si James a des ennuis aujourd'hui, c'est parce que je suis rentrée dans sa vie.

— Tu veux bien me dire ce qui se passe ?

— Parker et moi devions signer un gros contrat, mais notre client se montre tout à coup très frileux. Il aurait entendu des rumeurs sur le fait que nos affaires ne sont pas tout à fait réglo, disons.

— C'est le cas ?

Non pas que je le pense vraiment, mais je veux m'assurer que Stephen ne puisse rien trouver qui lui porte préjudice.

— On est cent pour cent dans les clous, Allie. Je n'ai aucun doute à ce sujet.

— Comment est-ce que tu sais que c'est lui ...?

— J'ai de très bons amis qui se sont renseignés et même si le nom de Dillinger n'apparaît sur aucun des documents, il ne leur a pas été difficile de faire le lien.

Il ne s'agit effectivement pas de la juridiction de mon ex-beau-père, ici. Il n'a donc aucun pouvoir d'ordonner quoi que ce soit. Pour autant, cela ne l'empêche visiblement pas de faire jouer ses relations pour venir me mettre des bâtons dans les roues.

C'est vraiment une famille de tordus.

Et dire qu'il n'a même pas le courage de venir m'affronter en face... Il préfère se cacher derrière papa.

C'est lamentable.

— Je suis dé...

James vient poser son index sur mes lèvres.

— Tu n'y es pour rien. Il se croit peut-être plus malin, mais il ne sait pas sur qui il est tombé, je te le garantis. Le principal c'est qu'il ne s'approche pas de toi. Et s'il tente de le faire un jour, je veux que tu me préviennes immédiatement. D'accord ?

— D'accord.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant