Allie ignore visiblement mes messages et mes appels depuis près d'une heure maintenant.
Je vois que la lumière est toujours allumée dans son salon.
Et j'ai beau chercher, je ne vois ce que j'ai pu dire de mal.
— Tonton James, t'es triste ?
Noa, le fils de Mark, que je garde pour la nuit, m'interpelle alors que je suis perdu dans mes pensées.
— Oh non mon bonhomme. Pas du tout. Viens ici.
Je lui tends les bras dans lesquels il vient immédiatement se lover.
— Comment se fait-il que tu ne sois pas encore endormi ?
Il hausse les épaules avec un sourire complice. Ce petit gars-là n'a peut-être que trois ans, mais sa capacité de manipulation est impressionnante.
Il m'arrive de le garder de temps en temps, lorsque son père travaille de nuit. Et je le fais toujours avec grand plaisir.
Évidemment ce soir, j'aurais adoré avoir Allie près de moi, mais je m'étais engagé et je ne suis pas certain qu'une soirée en petit comité avec un enfant de son âge aurait été quelque chose qu'elle apprécie.
Et puis, Noa n'a jamais rencontré aucune de mes conquêtes.
Pourtant, lorsqu'elle m'a envoyé un message un peu plus tôt dans la soirée, j'ai saisi l'occasion et je lui ai proposé de venir...
J'avoue n'avoir pas trop réfléchi, et je me retrouve désormais comme un con, à attendre une réponse de sa part qui ne vient pas.
— Allez, en route, je te ramène au lit.
Je me relève avec lui dans les bras et le dépose avec précaution quelques secondes plus tard sur le lit de la chambre d'ami.
Doutant du fait qu'il se rendorme si vite, je choisis de m'installer à côté de lui et de rester allongé un petit moment.
Stratégie efficace puisqu'il ne lui faut qu'un court laps de temps pour fermer à nouveau les yeux.
Mes yeux à moi sont toujours rivés sur mon téléphone. Et j'avoue avoir du mal à comprendre le fait que l'absence de réponse d'Allie me contrarie autant.
C'est bien la première fois que ça m'arrive.
Cette nana me plaît.
Elle me plaît vraiment.
Je ne dis pas que je suis en train de développer des sentiments pour elle.
On ne fait que coucher ensemble.
Mais j'apprécie ce qu'elle me laisse voir d'elle et j'ai envie d'en découvrir davantage.
Je n'avais jamais refusé de sortir avec Emilia avant l'autre jour.
Elle est ce qui s'est toujours le plus rapproché pour moi d'une relation, après tout...
Est-ce que j'aurais envie de tenter le coup avec Allie ? Possible.
Mais le fait même de l'envisager me fout la trouille. Je veux bien l'avouer.
Peut-être que je devrais éviter de la revoir tout de suite. Prendre un peu de recul, et contacter une ou deux de mes précédentes conquêtes, histoire de me remettre sur les rails...
Ouais. Voilà. Je vais faire ça. C'est une bonne idée n'est-ce pas ?
Je quitte la chambre aussi discrètement que possible pour éviter de réveiller Noa et referme la porte derrière moi lorsque je vois mon interphone qui commence à clignoter.
À cette heure-ci, j'ai préféré le passer en silencieux, mais il m'indique toujours une arrivée potentielle grâce à un voyant spécial qui s'allume en cas de besoin.
Il est presque vingt-deux heures, et peu de gens sont susceptibles de venir me voir maintenant.
Je me dirige vers celui-ci pour connaître l'identité de la personne qui effectue cette visite surprise avec, je l'avoue, l'espoir que ça soit ma jolie brune.
— James, c'est Allie, je suis désolée de te déranger...
— Tu ne me déranges pas, monte.
Je lui ouvre la porte d'accès à l'immeuble et sors sur mon palier pour l'accueillir lorsque l'ascenseur la dépose devant chez moi moins d'une minute plus tard.
— Qu'est-ce que tu fais ici ?
Sa présence sur le pas de ma porte est tellement soudaine et inattendue que je ne trouve rien d'autre à lui dire.
Et je me dis, maintenant que je fais un peu plus attention à son visage, que je n'aurais peut-être pas dû commencer par là. Elle n'a pas l'air au mieux de sa forme et s'apprête à faire demi-tour, mais je tends la main pour la retenir.
— Je n'aurais pas dû...
— Attends, je m'excuse, je ne voulais pas... Je suis juste surpris de te voir débarquer à cette heure-ci. Rentre une minute et parle-moi, d'accord ?
Elle semble hésitante, mais hoche la tête.
— D'accord.
Une fois la porte fermée, elle s'attarde dans le hall d'entrée, comme si... elle ne savait pas quoi faire.
— Pourquoi est-ce que tu ne me suis pas ?
— Tu n'as... Enfin... Tu n'es pas seul ?
Alors il était là le problème... Du moins, c'est ce que je crois comprendre.
Elle a cessé de me répondre parce qu'elle pensait que j'étais avec... une autre fille ?
OK, il faut vraiment que je mette ça au clair.
Je ne lâche pas la main par laquelle je l'ai retenu et glisse mes lèvres à un souffle des siennes.
— Je ne suis pas seul, non.
Elle ferme les yeux et ne dit rien.
— Qu'est ce que tu fais ici, Allie ?
— Je... Je voulais te voir.
Je ne peux empêcher un sourire d'étirer mes lèvres.
— Je peux te demander pourquoi? Mes messages restent sans réponse depuis plus d'une heure...
— Est-ce que tu es avec... une autre femme ?
Cette fois-ci mon sourire est franc.
— Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
— Tu es jalouse ?
— Non !
— Alors pourquoi est-ce que tu débarques ici, maintenant ?
— Je savais que c'était une mauvaise idée de venir. Je vais rentrer.
Je trouvais amusante l'idée de la chercher un peu sur le sujet, mais elle semble bien plus affectée qu'autre chose par ce petit jeu et je me sens vraiment idiot...
Je la retiens une nouvelle fois lorsqu'elle fait demi-tour et cette fois-ci, ne lui laisse pas l'opportunité d'esquiver le baiser que je dépose sur ses lèvres.
Surprise, elle ne se débat pas pour autant et me laisse faire.
— Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?
— Parce que j'en avais envie.
Elle sourit, mais presque malgré elle.
— Viens avec moi, je vais te montrer avec qui je passe la soirée.
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Quelqu'un comme toi
RomantizmAllie vient de débarquer à New York pour y rejoindre sa meilleure amie lorsqu'un parfait inconnu confond leurs valises et la ramène chez lui par erreur. James, de son côté, se rend rapidement compte de sa méprise et contacte l'aéroport pour obtenir...