Chapitre 24 - James

922 63 4
                                    

— OK, il est clairement impossible que je me lève et que je marche normalement après ça !

Nous éclatons de rire tandis qu'elle remonte sur elle le drap tombé au sol.

— Tu as dit que tu pouvais encaisser.

— Mais c'est le cas. Je peux ! Je manque juste un peu de pratique.

— Est-ce que ce drap peut retourner sur le sol afin qu'on s'exerce davantage pour régler ce problème ?

— C'est vraiment tentant, mais j'ai besoin d'un petit ravitaillement d'abord.

Elle rit une nouvelle fois avant même que je ne puisse répondre quelque chose dont elle se doute visiblement.

— Non, ne dis pas un truc pareil.

— Qu'est-ce qui te dit que j'allais dire une cochonnerie ?

Elle penche sa tête sur le côté, avec un air rieur.

— OK, j'allais probablement dire une cochonnerie.

— Je le savais ! Mais faute avouée, à demi pardonnée.

Sa main vient se poser sur mon torse et je la saisis pour la porter à mes lèvres.

— Suis-moi.

Je me lève, entièrement nu, et souris en constatant qu'elle ne me quitte pas des yeux.

Saisissant au passage quelques-uns de mes vêtements posés au sol, je me rhabille rapidement et la guide vers la cuisine.

Elle s'est enveloppée dans le drap avec lequel elle s'était couverte quelques minutes plus tôt.

— Et voilà ! dis-je en lui révélant le contenu du tiroir dans lequel je garde un tas de friandises.

— Oh ! À compter d'aujourd'hui, ça devient mon endroit préféré de ton appartement.

Je la saisis par la taille et embrasse sa nuque tandis qu'elle se met à glousser dans mes bras.

— Pas mon lit ?

— Ton lit arrive en deuxième position. Rien ne vaut un tiroir rempli de confiseries.

— Je me dois de te contredire.

— Et pourquoi ?

— Parce que le sexe est bien meilleur que les friandises.

— J'imagine que ça doit dépendre de la personne avec laquelle on pratique alors...

Elle arbore un sourire malicieux.

— Qu'est-ce que tu criais il y a dix minutes à peine ? « Oh, mon dieu, oui, encore, vas-y, oh... »

Elle pose sa main sur ma bouche en riant.

— OK, OK. Les friandises juste après le sexe.

— Je préfère ça.

Elle saisit une barre chocolatée qu'elle ouvre en un temps record avant de l'avaler en quelques bouchées.

— Très impressionnant.

— Je sais. Et ça le sera encore plus quand je reproduirai l'opération avec ta queue.

Merde. Je viens d'avaler de travers le morceau de ma propre barre et tousse désormais bruyamment.

Face à moi, Allie est tout sourire. Visiblement fière d'elle, tandis qu'après quelques secondes de combat, je finis par reprendre ma respiration.

— Désolée. Mon but n'était pas de te conduire à une mort prématurée.

Cette fois, c'est moi qui ris.

— Pour que ce soit clair... L'idée d'avoir tes jolies lèvres autour de ma queue est un rêve éveillé, mais tu ferais mieux d'éviter de m'en parler quand je suis en train de manger.

— C'est compris.

J'aime la spontanéité avec laquelle nous échangeons.

Entre notre première nuit et celle-ci, les choses ont déjà tellement évolué.

Je la sens beaucoup plus à l'aise. Et c'est agréable.

— Il est tard, je vais rentrer.

L'horloge affiche près d'une heure du matin.

— Tu es sûre de ne pas vouloir rester ?

J'ignore pourquoi je cherche à la retenir, je ne l'ai jamais fait avec qui que ce soit d'autre avant...

— Je viens de faillir à mes principes en couchant à nouveau avec toi, je crois qu'il est préférable que j'aille faire une séance d'introspection dans mon lit.

— Je peux me charger de t'introspecter si tu veux.

— M'introspecter ? Vraiment ?

— Absolument mademoiselle. Je t'introspecte quand tu veux !

Elle vient se lover dans mes bras et dépose un baiser au coin de ma bouche en souriant.

— C'était très sympa, James. Mais ça ne peut pas devenir une habitude.

— Pourquoi pas ?

— Parce que...

Elle n'a visiblement pas d'arguments à me donner tout de suite, mais la vérité c'est que j'ignore tout de son passé alors je ne peux pas dire grand-chose.

Pourtant je meurs d'envie de réussir à la convaincre.

Le sexe avec elle est incroyable.

C'est une jeune femme magnifique et nous développons ensemble une vraie affinité.

Alors oui, nous n'avons pas partagé grand-chose d'autre que de moments charnels, mais ça a de l'importance pour moi.

— Les ennuis ?

Je fais allusion au soir de notre rencontre. Enfin, à celui de notre dîner en tête à tête.

— Oui, dit-elle simplement... Les ennuis.

De ce que j'en ai compris, une rupture brutale et un ex un peu récalcitrant à comprendre qu'il ne fait plus partie de sa vie.

— Est-ce que tu as besoin d'aide à ce sujet ?

Je ne suis même pas certain de savoir réellement à quoi je pense lorsque je lui dis ça, mais il me semble important qu'elle sache qu'elle peut compter sur moi.

Trop de salopards se croient tout permis.

— Je te remercie. Mais je gère.

Je vois une ombre passer son visage. Brève. Mais bien réelle. Et je n'aime pas ça.

— Tu as mon numéro. Si tu as besoin de quoique ce soit...

— À ce sujet...

Elle saisit un stylo et attrape ma main pour y noter quelque chose. Un numéro, visiblement.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Mon nouveau numéro.

Elle ne le dit pas, mais j'en déduis que tout ça a à voir avec l'ex en question.

— Et j'en aurais besoin parce que ...?

— Parce que... Tu pourrais avoir envie de me revoir et que ça pourrait bien être mon cas à moi aussi. Et qu'à ce moment-là, il faudra que tu puisses me joindre.

Un léger sourire étire ses lèvres.

— Je croyais que ça ne devait pas devenir une habitude ?

— C'est vrai. Ça ne doit pas. Mais tu m'as dit que tu étais disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

— Sept jours sur sept.

Elle acquiesce.

— Sept jours sur sept, oui.

— Compte sur moi.

Elle sourit avant de se diriger vers la chambre pour y récupérer ses affaires.

Et moi, je me dis que cette fille-là... ne me laisse vraiment pas indifférent.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant