Chapitre 6 - James

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— Et elle a dit oui, juste comme ça ?

— Et ouais mon pote.

Parker et moi déjeunons ensemble dans un petit restaurant à deux pas de nos locaux où nous avons nos habitudes. La nourriture y est excellente et le service rapide. Le tout pour un prix plus que correct. Autant dire que pour nous, c'est idéal.

— Ce n'est pas à moi qu'il arriverait un truc pareil. Tomber sur une jolie nana et échanger ma valise avec elle...

— Tu n'es pas obligé d'échanger ta valise avec qui que ce soit, tu sais. Tu peux juste l'inviter à dîner. Ou la baiser directement, au choix.

— Je sais bien, mais merci de ton conseil avisé, dit-il en riant.

— À ton service. Si tu en veux d'autres, je suis là. Je pourrais même ouvrir une espèce de hotline ou un truc du genre ou je donnerais un tas de bons conseils en échange de pognon, répondis-je en riant à mon tour.

Au lycée, Parker et moi avons écumé les rangs des jolies filles et sommes sortis avec la quasi-totalité d'entre elles. Deux petits cons bourrés aux hormones que la nature avait dotés d'un physique bien bâti.

Et puis on a grandi, on s'est assagi... Enfin. Non, pas vraiment.

Mais disons que je fais au moins en sorte de ne plus fréquenter deux nanas en même temps.

Je me souviens encore des gifles que j'avais reçues quand elles l'avaient découvert.

Il a fallu plusieurs semaines avant que le lycée ne passe au sujet suivant et j'en entends encore parler quand je retourne en ville aujourd'hui, presque quatorze ans plus tard.

— Où est-ce que tu comptes l'emmener ?

— Au Mayfield.

Parker croise les bras sur son torse et m'offre un sourire suffisant.

— Tu penses vraiment qu'elle va coucher avec toi ce soir ?

— J'en sais rien, mais si jamais c'est ce qu'elle veut...

Je ne termine volontairement pas ma phrase. Parker a l'habitude de me voir agir ainsi alors rien de tout ça ne ne le surprend.

— Et Emilia ?

— Je ne vois pas ce qu'elle vient faire là-dedans.

— Vous n'êtes pas plus ou moins en couple ?

— Tu sais bien que je ne veux rien de sérieux, dis-je en secouant la tête.

— Oui, je le sais... Mais elle ?

J'avoue que je ne sais pas trop quoi répondre à ça. Nous n'avons jamais abordé le sujet frontalement, mais il me semble que les choses sont claires entre nous. Nous ne sommes pas exclusifs.

Pour moi, ça semble suffisant pour savoir comment elle doit se positionner par rapport à notre relation.

— Pourquoi tu t'en inquiètes tout à coup ?

— Je ne m'en inquiète pas.

— Mmmh, si. Tu l'aimes bien, n'est-ce pas ?

— Quoi ? Non... Enfin je veux dire, elle est canon, mais...

— Mais rien du tout. Si tu veux tenter ta chance, fais-le.

— Tu es sérieux ?

— Bien sûr. Écoute, tu me connais. Tu sais comment je suis avec les filles. Emilia est très sympa, mais ce n'est pas la femme de ma vie. Alors si tu veux tenter le coup, libre à toi.

Parker semble considérer ma proposition pendant un moment.

— OK. Ouais... C'est une peu étrange comme proposition.

Je suis sincère quand je lui dis qu'il peut y aller.

Elle et moi, ce n'est rien d'autre que du sexe. Si Parker veut se lancer, il peut. Je ne me fâcherais pas avec lui.

Jamais nous n'avons laissé une fille se mettre entre nous et ça ne va certainement pas commencer maintenant.

— Bon revenons à notre sujet principal, tu veux ? Qu'est-ce que tu sais sur elle ?

— Qu'elle s'appelle Allie, que ses mensurations font rêver et qu'elle adore la dentelle ?

Parker secoue la tête.

— D'accord...

— Je l'ai invité à dîner et elle a dit oui, elle pourrait faire n'importe quoi, je m'en contrefous... Tout ce que je veux c'est...

— Coucher avec elle. Compris.

— J'allais dire « récupérer ma valise et lui rendre la sienne ». Tu as vraiment l'esprit hyper mal placé !

Nous éclatons de rire sous les regards plus ou moins approbateurs des gens qui nous entourent.

Bien sûr que j'espère plus de ce dîner.

Parker en a parfaitement conscience.

— Ouais, clairement. Désolé.

Nous finissons notre repas en discutant de nos affaires en cours.

Les derniers contrats que nous avons décrochés nous ont permis de nous développer et de vraiment nous faire connaître ici.

Il suffit d'attraper un seul gros poisson pour que les autres suivent.

C'est ce qui s'est passé pour nous.

Parker a réussi à convaincre un riche promoteur du coin de nous confier ses affaires et tout s'est passé incroyablement bien.

Il se trouve que certaines personnes sont prêtes à payer une fortune pour savoir que leurs données sensibles sont dignement protégées.

Et que, depuis que nous avons signé avec lui, d'autres riches clients sont venus s'ajouter à notre liste.

Attention, je ne vole personne. Sans vouloir avoir l'air de me jeter des fleurs, je fais du bon travail. Nous faisons du bon travail. Notre société n'a pas acquis sa si bonne réputation en si peu de temps pour rien.

Aucun de nous ne compte ses heures ici et nous faisons en sorte de nous entourer de gens compétents pour que cela puisse fonctionner.

Alors effectivement, j'avoue ne pas prendre le temps de me consacrer à une éventuelle relation...

Je suis bien trop occupé pour ça.

— Je ne te revois que demain matin donc tu m'appelles si tu as besoin

Parker et moi nous séparons devant le restaurant.

Il a rendez-vous à une heure d'ici avec un client à l'extérieur de la ville et ne sera pas revenu avant que je ne sois moi-même parti pour mon repas avec ma jolie brune.

— Ça marche.

Nous nous serrons la main avant de partir chacun de notre côté.

Mon bureau ne se trouve qu'à une dizaine de minutes à pied.

En général, j'apprécie d'aller flâner un peu après le repas, mais cette fois-ci, je ne fais pas de détour.

J'en prends la direction sans une once d'hésitation.

J'ai du boulot par-dessus la tête et un rendez-vous pour lequel je ne veux pas être en retard.



















Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant