Chapitre 36 - James

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- La nana du bar ?

- Celle-là même.

- Et ben mon cochon, tu ne t'emmerdes pas !

Je suis assis autour d'un verre avec mon ami, en attendant que Parker nous rejoigne. Et le sujet vient bien évidemment de dévier vers Allie, après que Mark ait proposé de sortir ce soir.

J'ai dû lui dire non, parce que j'ai d'autres plans.

En fait, j'ai un autre plan.

Mettre Allie dans mon lit, une fois de plus.

- Il me semble que tu n'as pas perdu ta soirée non plus...

- Avec Livi ? Putain non ! Clairement pas ! Elle est douée, vraiment douée, même. Je dirais dans le top trois.

Étant donné le nombre de conquêtes à son actif, c'est presque un compliment.

- Ne me dis pas que tu tiens toujours ce classement.

Face à moi, Mark rit.

- J'ai abandonné ça il y a des lustres. Mais j'aime garder mon top trois en tête.

Nous rions tous les deux et trinquons, bière à la main. Elle n'est pas mauvaise, mais est loin d'être aussi agréable que lorsque je l'ai léchée sur Allie...

- Et Livi en fait clairement partie. Quoique, si je devais être honnête, j'espérais que sa copine finisse aussi dans mon lit. Je suis sûr que ces deux-là ensemble, ça aurait donné un truc de dingue.

Je connais Mark et je ne doute absolument pas qu'il pense ce qu'il dit, mais je dois avouer que c'est la première fois que je ressens une pointe de... jalousie ? Bordel, oui. Je crois bien que je suis jaloux.

Parce que je me souviens de la façon dont Allie riait à ses blagues ce soir-là, au bar.

Elle m'avait semblé sous son charme... Ou du moins, pas incomplètement insensible. Même si c'est avec moi qu'elle avait fini la nuit.

- Désolé de te décevoir, elle est dans le mien.

Je le dis avec peut-être un peu trop d'affirmation. Certes, elle l'est. Mais elle a pris grand soin de me le rappeler la dernière fois, nous ne sommes pas un couple.

Non pas que j'en ai envie d'ailleurs... Ce n'est que du sexe.

Bon, d'accord, là je me mens à moi-même.

J'apprécie sa compagnie, sa personnalité et son joli petit cul.

Ouais, trois bonnes raisons qui expliquent que je sois toujours dans les parages malgré les semaines qui passent.

Et puis il y a Emilia. Que j'ai envoyé balader au profit d'Allie avant même d'en avoir parlé à la principale intéressée...

Je ne sais d'ailleurs pas si elle ne voit que moi.

Est-ce que ça m'ennuie ? Putain, oui !

Je ne supporte pas l'idée même que d'autres mains que les miennes se posent sur son corps.

Alors peut-être que je devrais mettre le sujet sur la table avec elle. Pour que les choses soient claires entre nous. Ou bien... Je trouve le courage d'admettre qu'elle me plaît vraiment et je l'invite à un véritable rendez-vous, comme me l'a conseillé Julia.

- Ouais, dans le tien. Bien joué.

Je ne sais pas si c'est bien joué, à vrai dire.

Allie est une fille super et je crois que je suis tombé au bon endroit, au bon moment. Et je ne vais certainement pas m'en plaindre.

- Ah, te voilà !

- Désolé, j'avais des trucs à finir, dit Parker qui nous rejoint enfin.

- Il se tape notre secrétaire, lancé-je fièrement.

Oui, plutôt que de parler de ce que je pourrais éventuellement ressentir pour Allie, je préfère lancer le sujet sur autre chose et Julia m'a offert une très belle opportunité de le faire en discutant avec moi de ce que faisait son frère le jour où je suis allé la voir à la maternité.

Mark recrache subitement le noyau de l'olive qu'il grignotait lascivement depuis tout à l'heure.

- Mademoiselle gros atouts ?!

J'éclate de rire.

- Comment est-ce que tu l'as su ?

Cette question m'est adressée, de toute évidence.

- Ta sœur, à la maternité.

- Je savais que j'aurais dû me taire.

Il n'a pas l'air contrarié, ceci dit et rit bien volontiers avec nous en acceptant la bière que je pousse vers lui.

- Putain de merde. Parker ! Entre le joli petit morceau de James et le tien, je serais presque jaloux.

- Ce n'est pas comme si tu avais des difficultés à rencontrer qui que ce soit de ton côté.

- Pas faux.

Autant Mark était un coureur de jupons, autant lorsque Noa est né, il était prêt à faire le nécessaire pour que les choses fonctionnent entre la mère du petit et lui. Mais depuis le départ soudain de cette dernière, il refuse catégoriquement l'idée même de retenter quelque chose. Et enchaîne donc les histoires sans lendemain.

- Mais raconte... Comment t'as réussi ton coup, Park ? Franchement, j'ai hâte de savoir.

Je dois bien avouer que moi aussi. D'autant que ça s'est déroulé sous mes yeux et que je n'ai absolument rien vu.

Comme l'a dit Julia, j'étais peut-être un peu trop absorbé par Allie pour vraiment prêter attention au reste.

- Ouais, je suis d'accord avec lui. Je veux savoir moi aussi.

Parker rit et semble particulièrement satisfait d'avoir réussi à nous berner tous les deux.

Je m'ennuierais sans aucun doute s'ils ne faisaient pas partie de ma vie. Mais ces derniers temps, il est vrai que mon attention a comme qui dirait été attirée ailleurs.

- OK, je vous raconte, mais ensuite, c'est toi qui craches le morceau concernant ta demoiselle de l'aéroport. Tu aurais vu la tête d'Emilia l'autre jour quand elle est ressortie de son bureau...

Les gars se marrent.

Nul doute que, malgré ma tentative d'orienter la conversation ailleurs que sur moi, je vais malgré tout devoir y passer.

Mais je suis bon joueur.

- Je te laisse le plaisir de commencer.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant