Chapitre 34 - James

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— Pourquoi est-ce que tu as mis si longtemps avant de venir me voir ?

— Parce que je suis un crétin ?

— Bonne réponse !

— Je vois que tu as quand même reçu mes cadeaux, fis-je remarquer à mon amie.

Sur la table à côté d'elle sont posés l'énorme bouquet de fleurs que je lui ai fait livrer et plusieurs boîtes de chocolat entamées.

— Ouais, c'est pour ça que je ne t'ai pas arraché les yeux alors que j'ai accouché il y a quatre jours !

— Je me ferais pardonner, promis.

Face à moi, Julia rit.

— Je peux voir le petit monstre ?

Elle lève légèrement le drap qui la recouvre et dévoile, sous mes yeux ébahis, une petite masse rose, qui dort paisiblement contre son sein.

— Salut tonton James.

Le nourrisson garde les yeux fermés. Je ne fais clairement pas partie de ses centres d'intérêt pour le moment.

Je ne suis pas tellement branché bébé, mais je dois reconnaître que celui-ci est vraiment mignon. Ceci dit, quelque chose m'interpelle et Julia le remarque immédiatement.

— Tu peux m'expliquer ça ?

Le « ça » en question est un pyjama rose bonbon.

— Surprise ! Il semblerait que les docteurs ne soient finalement pas si doués que ça en échographie dans cet hôpital.

— Tu es en train de me dire qu'ils ont vu un pénis là où il n'y en avait pas ?

— Bingo.

— Je te garantis que si on me passe dans n'importe quel appareil médical, on ne pourra pas louper le mien ! plaisanté-je.

— Ah les hommes et leur pénis ! dit-elle en levant au ciel.

— Quoi ? Tu vas me dire que tu n'aimes pas ça ?

— Si je n'aimais pas ça, je ne serais probablement ici en ce moment même.

Nous éclatons de rire en même temps.

— Parker ne m'a rien dit.

— Je lui ai dit de garder le secret.

— Bien joué. Où est Ben ?

— Au travail, mais il ne devait pas tarder à arriver. Son chef le laisse commencer plus tôt pour qu'il passe la fin de journée avec moi.

— Quand est-ce que tu dois sortir ?

— Demain soir. Comment ça se passe à l'agence ?

Julia est la petite sœur de Parker et travaille avec nous depuis quatre ans. C'est elle qu'Helen remplace actuellement.

— Ça se passe.

— Helen met toujours en avant ses atouts ?

— Élégante façon de me demander si elle veut toujours montrer ses seins.

— N'est-ce pas !

— Et bien écoute, oui. Je pensais que ton frère s'occuperait d'elle à l'occasion, mais... toujours rien à signaler.

— Je crois savoir que c'est en bonne voie., dit-elle en laissant échapper un petit rire.

— Attends... Quoi ? Tu es sérieuse ? Comment se fait-il que je ne sois pas au courant ?

— Il paraît que tu es du genre occupé ces derniers temps. Tu as peut-être loupé une ou deux choses qui se passaient juste sous ton nez ! ajoute-t-elle en me lançant un clin d'œil complice.

— Mais vous êtes infernaux tous les deux à tout vous raconter.

Parker et Julia sont très proches. Ils ont une relation incroyable que je leur envie beaucoup.

— Comment elle s'appelle ?

— Allie.

— Béni sois-tu, Seigneur d'avoir enfin envoyé quelqu'un pour virer cette pouf d'Émilia de la vie de James.

— Qu'est-ce que c'est que ce langage jeune fille ! Tu es mère de famille désormais !

— Oups. Je suis désolée. Il va sans doute falloir que je m'habitue à y faire plus attention à l'avenir.

— Je confirme !

Julia n'a jamais pu supporter Emilia, ceci dit donc je ne suis absolument pas étonné qu'elle réagisse ainsi.

— Et donc... cette Allie ...?

— Qu'est-ce que je suis censé te dire ?

— J'en sais rien... Peut-être pourquoi tu l'aimes bien ?

— Parker et toi vous faites des films à propos de cette nana.

— M'ouais. Elle a passé la barre de la troisième fois ?

— Ju...

— Elle l'a fait ou pas ?

— Oui.

— Oh merde alors ! Tu comptes l'inviter à nouveau ?

— Oui, et ça va, ce n'est pas non plus un évènement hors du commun !

Julia agite son doigt de gauche à droite en riant.

— Toi et moi on sait bien que si !

— Ce n'était pas à proprement parler des rendez-vous les trois premières fois.

— Seulement des parties de jambes en l'air ?

— Seulement des parties de jambes en l'air.

— Mais tu l'aimes bien !

Je lève les yeux au ciel.

— Ça se pourrait.

— Ah, je le savais ! Parker dit qu'elle t'hypnotise.

— Ton frère a toujours eu tendance à l'exagération...

— Peut-être, mais il a aussi toujours été vraiment doué pour te cerner. Et il me dit que tu as cette nana dans la peau.

Ça m'ennuie de l'admettre, mais il se pourrait bien qu'ils aient raison. Tous les deux...

Plus les jours passent et plus Allie me plaît. Je songe même à l'inviter pour un vrai rendez-vous. Un putain de vrai rendez-vous ! Précédé ou suivi de sexe. Dans l'idéal, les deux. Mais quand même...

Allie et moi n'avons clairement pas fait les choses dans l'ordre.

J'ignore si cette idée lui déplairait.

On s'éclate, sexuellement parlant, mais quant à savoir si elle serait OK pour ça... C'est une autre histoire.

L'idée qui m'a vaguement traversé l'esprit d'aller revoir une de mes anciennes maîtresses pour me la sortir de la tête m'a complètement quitté. J'ignore comment j'ai pu même ne serait-ce qu'envisager un truc pareil.

Allie me plaît et si j'ai envoyé balader Emilia, ce n'est sans doute pas pour tout gâcher avec elle.

Il va falloir que j'y réfléchisse. Et vite. Parce que je ne peux clairement pas rester comme un con, dans l'expectative de ce qui va se passer.

— Toi et moi, on ne va clairement pas s'étaler davantage sur ce sujet aujourd'hui.

— Aujourd'hui peut être pas, mais crois-moi, cette conversation n'est pas terminée. 

Nous rions un petit moment avant que je ne sorte de mon sac une nouvelle flopée de cadeaux destinés au bébé.

— Ça, c'est pour toi mon petit bonhomme qui n'en est pas un. Et maintenant, raconte à tonton James tout ce que Parker ne lui dit pas ! 

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant