Chapitre 51 - Allie

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Je n'ai pas eu de nouvelles de James depuis hier soir.

J'ai bien vu la lumière allumée chez lui, mais depuis... Rien à signaler.

Je sais qu'il était fatigué lui aussi, malgré ses grands airs.

Il se donne beaucoup de mal pour que sa société fonctionne et continue de grandir et ne compte pas ses heures. D'autant que je l'accapare la plupart du temps lorsqu'il est libre.

Mais ce matin au réveil, je pensais avoir au moins un message.

Parce que c'est une habitude qu'il a prise et à laquelle, je veux bien le reconnaître, j'ai pris goût.

Il a sans doute été trop occupé ou peut-être bien qu'il ne s'est pas réveillé. Ça ne serait pas si étonnant...

Je m'étire dans mon lit et en sort quelques secondes plus tard.

Trop épuisée hier, je me suis contentée de retirer mon soutien-gorge et de me glisser dans un t-shirt bien trop large pour moi, mais ridiculement court.

Ici, chez Livi, je n'ai aucun problème à traîner dans ce genre de tenue.

J'ai rendez-vous pour visiter un appartement en fin de journée. Parce que, même si je m'y plais beaucoup, tout ça n'a jamais eu vocation à durer. Il me faut un chez-moi.

— Alors, petite coquine ...? Comment s'est passée ta soirée d'intronisation ?

Livi m'attend au saut du lit.

— Bonjour à toi aussi, ma chère meilleure amie.

— Tu sais à quel point j'adore te voir radieuse !

— Je suis radieuse ?

— Bien sûr que tu l'es ! dit-elle en me tendant une tartine grillée que j'accepte avec grand plaisir.

— C'était... parfait. Ses amis sont vraiment sympas.

— Plus que moi ?

— Non, personne ne peut être plus sympa que toi !

— Je préfère ça, dit-elle en riant.

— Mais sérieusement, ils sont tous vraiment très agréables. C'est dommage que tu n'aies pas pu te joindre à nous.

— Oh, crois-moi, je n'ai pas perdu ma soirée!

C'est pile au moment où elle prononce cette phrase que j'entends la porte de sa chambre s'ouvrir. Un type en sort de façon on ne peut plus naturelle, à moitié nu et vient planter sur  ses lèvres, un baiser, disons... démonstratif.

— Salut, je m'appelle Brody, dit-il à mon attention.

— Allie, répondis-je en le saluant.

Je tire légèrement le t-shirt sur mes cuisses parce que je ne m'attendais pas exactement à me trouver face à un homme que je ne connais pas à cette heure-ci. Et encore moins dans cette tenue.

Mais ma meilleure amie est tout sourire.

— On se voit ce soir ?

— Je vais y réfléchir, minaude-t-elle.

J'observe leur échange sans rien dire. La capacité de Livi à passer d'un homme à un autre avec tant de facilité me surprendra toujours.

— Allie, ce fut un plaisir. Livi, tu as mon numéro.

Il achève d'enfiler son t-shirt et saisit une des tartines sur la table avant de sortir de l'appartement.

— La vache, Livi ! Sacré morceau !

Elle éclate de rire.

— Ouais, hein. C'est le fils d'une de mes clientes.

— Préviens-moi juste la prochaine fois que je ne sorte pas en petite tenue !

— Tu as un très joli petit cul, tu devrais le montrer plus souvent !

— Mais pas à des types que je ne connais pas et avec qui tu couches !

— Je suis sûre que ça ne te pose pas de problème de le montrer à James !

— J'avoue que je ne peux pas dire le contraire.

— À quelle heure tu as rendez-vous pour ta visite ?

— À dix-sept heures.

— James t'accompagne?

— Non, il a du boulot. Et puis je ne lui ai pas dit. Il a beaucoup de choses à gérer et je ne veux pas qu'il se sente obligé de m'accompagner partout.

— Eh, Allie. Il gère très bien cette histoire avec Stephen, arrête de te tracasser pour ça.

Comme toujours, Livi a parfaitement perçu ce qui n'allait pas.

— Je m'en veux tellement.

— Tu ne dois pas. Stephen est un trou du cul. Je ne connais personne ici qui pense le contraire. Il n'a pas cherché à te recontacter au moins?

— J'ai bloqué son numéro. Je ne crois pas.

— Bien. Que ça continue comme ça, m'encourage-t-elle.

Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je ne l'avais pas eu dans ma vie.

— Oui. Tu as raison. Il est temps pour moi d'aller bosser.

— Excellente initiative, mademoiselle Preston.

***************

Je crois pouvoir dire avec certitude que je viens de trouver l'appartement qu'il me faut.

J'ai la chance de ne pas avoir eu à me précipiter dans mes recherches puisque Livi m'héberge, ce qui m'a laissé tout le loisir de m'y prendre calmement. Et là, j'ai touché le gros lot.

A quinze minutes à peine de chez Livi et James. Refait à neuf, lumineux, dans un quartier tranquille. Et, cerise sur le gâteau, dans mes moyens.

Alors j'ai immédiatement signé et j'aurais les clés en fin de semaine prochaine. 

Voilà une belle étape de franchie.

En consultant mon téléphone, je constate que je n'ai toujours pas eu de nouvelles de James.

Je dois avouer que cela commence à me tracasser. Je me dis qu'il lui est peut-être arrivé quelque chose. C'est un peu irrationnel, je veux bien le reconnaître. Il n'y a aucune raison que ce soit le cas, mais ce silence qui dure... Ce n'est pas dans ses habitudes.

Alors je vais passer directement chez lui.

Comme ça je pourrais me rassurer, en partie au moins.

S'il n'y est pas, j'essaierais de le joindre au bureau. Quelqu'un doit bien savoir où le trouver. En attendant... Zen, Allie... Inutile de te monter la tête pour rien.

— Est-ce que tu es chez toi? Je peux passer te voir d'ici une trentaine de minutes, j'ai une super nouvelle à t'annoncer. J'espère que tout va bien, ton absence de réponse à mes messages m'inquiète un peu.

Je me relis et envoie le message avant de trop hésiter. Je ne veux pas débarquer à l'improviste, mais je vais devenir folle si je ne fais rien.

Et c'est au moment où je m'apprête à remonter dans le métro que mon téléphone sonne, m'indiquant l'arrivée d'un nouveau message.

James.

Enfin.

— Désolé pour le silence radio, je suis chez moi, passe quand tu veux.

Un peu basique, mais je ne m'en plains pas. Je suis sûre qu'il me donnera des explications à mon arrivée. Alors je range à nouveau mon portable et m'assieds, sereine.

Loin, très loin, d'imaginer ce sur quoi je vais tomber d'ici peu.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant