Quelqu'un comme toi

Chapitre 42 - Allie

Jesse ne plaisantait pas.

C'est vraiment James qui va piloter.

Il leur a fallu de longues minutes pour m'en convaincre.

Je ne les croyais pas. Et pourtant...

— Tu es prête ?

— Je... Oui. Je crois !

Il a l'air incroyablement détendu, comme s'il faisait ça souvent. Enfin, apparemment, c'est le cas. Et puis, j'imagine que même s'il cherche à m'impressionner, il ne ferait pas quelque chose comme ça si c'était dangereux.

N'est-ce pas ?

Ne redeviens pas irrationelle, Allie, évidemment qu'il sait ce qu'il fait !

— Ça va bien se passer, je te le jure.

— Je vais être obligée de te croire sur parole.

— Je ne ferais jamais rien qui puisse te mettre en danger.

Il me lance un sourire ravageur avant de saisir ma main et de m'entraîner avec lui vers l'appareil, dont les pales s'activent désormais au-dessus de nos têtes.

Jesse en ressort et m'aide à monter tandis que James prend sa place au poste de pilotage.

Il me fait asseoir juste à côté de lui et me tend un casque que je place immédiatement sur ma tête.

Il m'a expliqué que je n'entendrais rien et qu'ainsi, nous pourrions échanger.

Je l'observe faire tout un tas de choses auxquelles je ne comprends rien, bien qu'il me les ait expliqués, jusqu'à ce qu'il se tourne vers moi et m'embrasse rapidement.

C'est un baiser léger, mais qui, à lui seul, me fait beaucoup de bien.

Je vais gérer mon stress.

J'en suis capable.

Pour James.

— Tu vas adorer ça, je te le promets.

************

J'étais très enthousiaste en arrivant ici.

Trop peut-être.

Parce que j'ai complètement oublié ma peur des engins volants pendant quelques secondes.

Et qu'ensuite, lorsque je l'ai réalisé, je suis passée en mode panique et je suis allée vomir dans les toilettes.

Deux fois.

Évidement James n'a rien vu, car il se préparait pour le vol. Et il avait l'air tellement fier. Tellement heureux de pouvoir me faire cette surprise... Je ne voulais pas tout gâcher.

Alors je n'ai rien dit.

Il a bien remarqué que je n'étais pas au top de ma forme, mais je lui ai répondu que ça m'angoissait un peu.

Bref, un échange classique entre deux personnes qui vivent ce genre de situation...

Je tente un sourire.

C'est du moins à ça que cela doit ressembler, selon moi.

Je l'espère.

Parce que je ne veux surtout pas le décevoir.

James serre ma main contre la sienne et je sais, au son qui provient de l'extérieur, que nous sommes désormais sur le point de décoller.

C'est d'ailleurs ce qui se passe une fraction de seconde plus tard, lorsque l'hélicoptère quitte le sol.

Mon estomac se soulève une nouvelle fois presque en même temps que lui, mais je fais tout ce que je peux pour réprimer mon envie de vomir. J'ai quand même remarqué un petit sac qui pourrait faire l'affaire, juste au cas où...

Ça va aller, Allie.

— Tout va bien ?

— Ça va. Je ne suis pas capable d'en dire beaucoup plus sans risquer le manque de contrôle du reste alors je préfère me taire.

James prend un premier virage, léger, sur la droite, et file en direction de...

Je ne suis pas certaine de ce que c'est, parce que pour être honnête, ma vision est floue.

Ses mots aussi.

Je suis à la fois terrifiée et incroyablement exaltée.

Sans déconner.

Je suis dans un hélicoptère. Avec James ! James conduit un putain d'hélico !

Je fais de mon mieux pour garder mon calme et m'oblige à des exercices de respiration, comme lorsque j'ai rejoint Livi à New York en avion.

Hors de question que je gâche sa surprise.

Nous survolons ce que je pense être des champs, ou peut-être des petits quartiers résidentiels.

À vrai dire, je ne suis sûre de rien.

Si mon cœur parvient très légèrement à ralentir le rythme, ma vision, elle, a toujours du mal.

La main de James se pose à nouveau sur ma cuisse et je m'oblige à ouvrir grand les yeux pour le regarder.

Il est si beau. Si serein.

Il me suffit de cette vision pour tout oublier.

Et tout doucement, je parviens à me détendre. Ne rêvons pas, j'aurais très probablement des crampes dues aux crispations des premières minutes, mais... Je vais mieux.

Et je fais en sorte d'en profiter au maximum.

— Est-ce que ça va ?

Je suis enfin sur la terre ferme, alors oui.

— Je vais bien.

Les pales de l'hélicoptère ont ralenti jusqu'à se stopper complètement.

James me prend dans ses bras et ça, plus que tout le reste, achève de me soulager.

— Tu es toute pâle.

C'est probablement vrai.

Ce n'est déjà pas une expérience anodine pour le commun des mortels, mais pour moi... N'en parlons pas.

— Et bien, c'était... intense. Mais incroyable. C'était vraiment une très belle surprise.

Je le pense sincèrement. Même si j'aurais probablement dû lui parler de ma peur des choses volantes avant de commencer tout ça.

Je le ferais, un jour. Au cas où il choisirait de renouveler l'expérience.

— Tu veux manger quelque chose ?

— Laisse à mon estomac le temps de se remettre à l'endroit et ensuite, ce sera avec plaisir.

Il sourit et me retire le casque maintenant que le bruit extérieur s'est totalement atténué.

Nous pouvons à nouveau nous parler en direct.

— Je suis très heureux d'avoir pu partager ça avec toi.

— Je suis très heureuse que tu l'aies fait, moi aussi. Je veux dire... Un tour en hélicoptère... Waouh, je ne pourrais jamais rien te proposer de mieux que ça. Tu as mis la barre très haute !

Il rit en se levant en direction de la sortie.

— Je t'ai toi, Allie. Et tu vaux tous les tours en hélicoptère du monde.