Chapitre 33 - Allie

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— Pour quelqu'un qui ne voulait pas revoir monsieur le voisin sexy, ça commence à faire beaucoup.

Je suis partie de l'appartement de James au petit matin, avant le réveil de Noa, et partage désormais le petit déjeuner avec ma meilleure amie.

— J'étais toute seule ! Je m'ennuyais.

— Rien de tel que de baiser quand on s'ennuie, dit-elle en faisant tinter son verre de jus d'orange avec le mien avant que nous n'éclations de rire.

— Comment c'était ?

— Incroyable. Comme à chaque fois... Soit ce gars-là est un putain de dieu du sexe, soit Stephen était vraiment nul, mais il y a genre... un monde d'écart entre eux deux !

— Si tu veux mon avis, Stephen était un trou du cul sans envergure.

Je manque de recracher mon jus de fruit, ce qui fait beaucoup rire Livi. Mais elle a raison. Et plus je prends du recul par rapport à notre histoire, plus je m'en rends compte.

Surtout après l'appel d'hier soir.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Rien du tout.

— Allie... Je te connais comme si je t'avais fait. Crache le morceau. Dis-moi ce que cet enfoiré a fait.

J'ignore comment elle fait ça, mais elle met toujours le doigt sur ce qui coince en un temps record.

— Il m'a appelé hier soir.

— Quoi ? Mais tu as pourtant changé de numéro...

Livi et moi nous lançons un regard entendu. Étant données les relations de sa famille, il n'a aucune difficulté à se procurer les informations dont il a besoin...

— Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

— Rien.

— Allie !

— Ça n'a pas d'importance.

— Oh que si, ça en a ! Je vois bien que ça te bouleverse.

Le flot de larmes qui menaçait commence lentement à s'écouler de mes yeux. J'ai su le cacher à James, hier. Même si je pense qu'il a perçu quelque chose... Parce que quand je suis avec lui, le sexe prend le dessus sur tout le reste.

Mais il m'est impossible d'en faire autant avec elle.

Je suis un livre ouvert.

Livi fait immédiatement le tour de la table et vient me prendre dans ses bras pour me réconforter. Je me laisse fondre dans son étreinte. Ça me fait un bien fou de l'avoir à mes côtés pour affronter tout ça.

— Pourquoi il ne peut pas juste... me laisser tranquille ?

— Parce que c'est un crétin fini à la pisse ! s'exclame-t-elle, me faisant sourire. Désolée.

— Non. Tu as raison... C'est juste... Il était tellement différent quand je l'ai rencontré.

— Je sais. Et honnêtement, même moi je n'ai rien vu venir avant un moment. Et pourtant on sait toutes les deux que j'ai un putain de sens de l'observation !

Et me voilà qui ris encore. Livi est décidément vraiment douée pour ça.

— Il faut croire qu'on s'est toutes les deux loupées sur ce coup-là.

— Qu'est ce qu'il t'a dit Allie ?

— Oh tu sais, juste les conneries habituelles... Que je me suis complètement imaginé un scénario alors qu'il n'a rien fait ! Que je suis mélodramatique et que je devrais rentrer rapidement pour qu'on puisse reprendre notre petite vie comme si de rien n'était. Sans oublier le sempiternel, « ce n'est pas bon pour l'image de ma famille » évidemment.

Livi lève les yeux au ciel.

— Il sait que tu es ici ? me demande-t-elle.

— Il a trouvé mon nouveau numéro Livi...

— Ouais... Je ne serais même pas étonnée qu'il ait placé l'un de ses gros bras en bas de l'immeuble... Je te jure que s'il débarque ici, je lui botte le cul ! Fils de juge ou pas.

— Je n'ai aucun doute sur le fait que tu le feras ! dis-je en riant. Mais, il y a autre chose.

— Je t'écoute.

— Quand j'ai décroché, je pensais que c'était James. Il m'a donc demandé qui c'était. Je l'ai envoyé balader évidemment, mais... Il n'avait pas l'air d'avoir entendu parler de lui, alors que maintenant...

— Écoute, ne t'en fais pas pour ça, d'accord ? James est un grand garçon.

— On se connaît à peine... Je ne veux pas lui amener d'ennuis.

Livi le sait et je le sais aussi... Quand il est en colère, Stephen se comporte comme un enfant pourri gâté et demande à papa de régler ses problèmes... S'il apprend que James et moi... couchons ensemble, je n'ose imaginer ce qu'il pourrait fomenter pour lui pourrir la vie.

— Eh, tu as enfin trouvé le courage de quitter cet abruti et depuis, combien est ce que tu as eu d'orgasmes ? Tellement que tu as besoin d'y réfléchir pour pouvoir me le dire !

J'éclate de rire. Elle n'a pas tort.

— Voilà, je préfère ce joli sourire !

— Qu'est-ce que je ferais sans toi ?

— Tu serais probablement attablée autour d'un repas incroyablement chiant chez beau papa et belle maman à cette heure-ci.

C'est exact.

Chez les Dilinger, on brunche tous les dimanches midis en faisant bonne figure à un tas de gens que l'on passe pourtant le restant de la semaine à critiquer.

J'ai toujours détesté cette hypocrisie.

— Probablement... Je crois que je préfère la version petit déjeuner avec ma meilleure amie.

— Évidemment ! D'ailleurs, revenons au sujet qui nous intéresse. Comment James t'a-t-il fait jouir cette nuit ? Je rougis, repensant au moment où je me suis mise à genoux pour lui offrir une petite partie de jeu de langue mémorable.

— Oh tu rougis. Je sens que je vais adorer ça.

Nous poussons à nouveau nos verres de jus de fruit l'un contre l'autre.

— J'espère que tu as du temps devant toi parce que c'est une histoire vraiment intéressante !

— Allie chérie, dis-moi tout.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant