Chapitre 1 - Allie

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— Vous allez bien ?

L'homme, assis à côté de moi, m'offre un sourire sincère. De toute évidence, il a compris que prendre l'avion... Ce n'est pas mon truc.

En général, je me blinde de médocs et je pars au pays des rêves quasi instantanément une fois que nous sommes en plein ciel. Mais cette fois-ci, je ne sais pas ce que j'ai fichu.

Au moment de vérifier mon bagage à main, je me suis aperçue avec horreur que je n'avais rien en ma possession.

J'ai failli en faire une crise de panique dans l'aéroport.

Trop juste pour passer par la pharmacie avant de décoller, j'ai dû me résigner à embarquer avec mon stress pour seule compagnie.

Heureusement pour moi, ce voyage dans les nuages est sur le point de prendre fin.

Enfin, heureusement... L'atterrissage n'est pas non plus la partie que je préfère.

Si je devais être tout à fait honnête, je dirais même qu'il est probable que je me mette à pleurer quelque part entre le moment où le pilote va annoncer notre descente et le moment où nous toucherons enfin le tarmac.

Je fais de mon mieux pour offrir ce que j'espère être un sourire digne de ce nom à mon voisin de siège.

— Je n'aime pas trop l'avion, dis-je simplement.

Sans blague, Allie ? C'est un putain d'euphémisme !

Je déteste ça.

J'ignore d'où ça vient.

A ma connaissance personne de mon entourage proche n'a jamais eu quoique ce soit de négatif à faire avec un objet volant. Avion, parachute, hélicoptère... Pas même un frisbee ! Non, vraiment...

Cette peur de l'avion est irrationnelle.

Il existe des thérapies, paraît-il.

Livi m'en a parlé.

Sans doute aurais-je dû être plus attentive à notre conversation la dernière fois.

Il faudra que je me renseigne. À l'arrivée. Si nous arrivons bien sûr. Parce que... oui, j'avoue que j'ai peut-être effectué deux ou trois recherches avant de partir sur les probabilités d'accidents d'avion.

Elles sont infimes si j'en crois ce que j'ai trouvé. Mais laissent peu de chance aux occupants lorsque cela se produit. Au moins, à la vitesse où nous allons...

Je ne souffrirais pas si l'avion se crashe.

Ce sera rapide et efficace.

Ok Allie, tu redeviens irrationnelle.

Détends-toi !

— J'ai cru comprendre, me répond-il.

Je n'arrive pas à analyser ce qu'il veut dire par là. Est-ce que j'ai l'air d'une folle ? Probablement. Et les trois heures que nous venons de passer côte à côte ont sans doute eu tout le loisir de lui confirmer cette impression.

Il me sourit et je me sens un peu plus détendue.

Il y a encore des gens bien sur terre. Enfin, dans les airs.

Bref. Comme prévu, le pilote annonce le début de notre descente et mes doigts s'agrippent aux accoudoirs.

— Tout se passera bien, ne vous en faites pas.

Seigneur, je déteste vraiment ce moment.

Je ferme les yeux et expire longuement, me promettant de ne plus jamais oublier ces foutus comprimés.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant