Je passe vraiment une excellente soirée.
Jamais je n'aurais pu penser, en acceptant cette invitation, que ce serait le cas.
Non pas que je pensais qu'elle serait affreuse, mais... disons que c'est plutôt Livi qui m'a poussée à venir ici ce soir.
Moi, je ne voulais que récupérer ma valise, et finalement, il faudra que je la remercie pour ça.
Parce que je n'ai pas autant ri depuis une éternité.
Surtout avec une si agréable compagnie.
Soyons sérieux deux minutes, ce gars-là... C'est du lourd. Du haut niveau. Et plus les verres s'enchaînent, plus je me sens à l'aise avec lui.
Alors oui, évidemment, l'alcool y est pour quelque chose... Mais j'ignore pourquoi, il y a quelque chose chez lui qui m'inspire confiance et qui me plaît.
Je n'étais pas épanouie avec Stephen.
Est-ce que je l'aimais? Je crois que oui... Il était ma première véritable histoire d'amour et je me suis beaucoup investie avec lui. Je voulais y croire, et faire en sorte que les choses fonctionnent.
Mais mon départ, aussi brutal qu'il ait pu être, a au moins eu le mérite de me mettre face à la réalité de la situation. Et la réalité, c'est que je m'étais enfermée avec lui dans quelque chose qui ne nous menait nulle part.
J'en viendrais presque à remercier la pimbêche avec qui il m'a trompé. Enfin, la dernière d'entre elles.
— Oh, mais tu caches drôlement bien ton jeu, dis-moi !
Je viens d'avouer à James quelques-unes des plus grosses bêtises que j'ai faites au lycée. Dont cette fois où j'ai déclenché le système anti-incendie en plein spectacle de fin d'année.
— Disons juste que je suis passée maître dans l'art de ne pas me faire attraper.
J'ajoute à ma remarque un clin d'œil que j'espère être coquin. Mais je ne suis plus certaine d'être vraiment douée pour ça. Après deux ans passés dans cette relation, le manque de pratique a sans doute altéré mes capacités de séduction.
Ceci dit... James y semble plutôt réceptif.
Lui et moi jouons au jeu du chat de la souris depuis le début du repas et je dois dire que je commence à maîtriser un peu mieux la chose.
Ouais, pour une nana que sa meilleure amie a dû littéralement mettre dehors il y a deux heures à peine parce qu'elle refusait de sortir avec un parfait inconnu, j'ai vite changé d'avis.
Mais comme dit le proverbe... Il n'y a que les abrutis qui n'en changent pas.
— Vraiment? Je serais ravi de vérifier cette théorie.
On dirait que mon clin d'œil n'était pas si mal finalement. Son regard a changé et laissé désormais paraître le désir qu'il a probablement de nous voir terminer cette soirée sous la couette.
— Comment tu t'y prendrais?
Il croise les bras sur son torse, l'air sûr de lui.
— Tout dépend de ce que toi et moi ferions une fois que je t'aurais attrapé.
Je fais de mon mieux pour ne rien laisser paraître, mais le fait est que la direction que prend cette conversation est clairement en train de nous y mener.
— Il y a un double sens à cette phrase aussi? Parce que tu es sacrément doué pour en faire passer, dis-je en lui lançant un sourire charmeur.
Je suis persuadée qu'il est doué pour un tas d'autres choses. Des choses que je commence d'ailleurs à imaginer avec un peu trop de précisions.
— Je suis doué pour un tas de choses.
Et bingo!
Je ne peux m'empêcher de rire.
— Quoi? Tu en doutes?
— Non. Pour être honnête, je me disais à peu près la même chose...
Il semble surpris par ma franchise.
— Je peux savoir à quoi tu pensais exactement?
Je pourrais lui répondre que toutes les idées sur lesquelles surfe mon cerveau en ce moment même sont en rapport avec le sexe parce que je me trouve étonnamment audacieuse ce soir.
Et j'ai bien envie de laisser le jeu aller un peu plus loin.
Après tout, il n'y a pas de mal à ça.
Mais mon téléphone, que j'ai rallumé pour pouvoir prévenir Livi de mon arrivée ici, se met à vibrer au moment où je m'apprête à lui répondre.
Je suis tentée de l'ignorer.
Étant donné la conversation que nous sommes en train d'avoir, ce serait préférable.
Oui. Qui que ce soit, il attendra.
— À ton avis?
Je me penche un peu plus que nécessaire pour qu'il puisse profiter de la vue qu'offre ma poitrine.
Stratagème efficace puisque c'est désormais là que sont verrouillés ses yeux.
Il semble tout à coup avoir perdu l'usage de la parole et moi, je me félicite de le voir ainsi.
Mais voilà que ce fichu téléphone vibre à nouveau.
Les yeux de James quittent mon décolleté et retrouvent les miens.
Il arbore un petit sourire sexy qui me fait fondre.
Je devrais clairement changer de petite culotte en rentrant à l'appartement.
— Tu devrais peut-être répondre. Qui que ce soit, s'il insiste... me dit-il.
Ça m'ennuie beaucoup de l'admettre, mais... Il a raison.
Alors je le saisis, juste histoire de vérifier qu'il ne s'agit pas d'une urgence. Parce que je compte bien terminer cette conversation et voir où elle nous mène.
Stephan... Évidemment.
Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas déjà bloqué.
Peut être parce que j'imaginais qu'après avoir rejeté ses cinquante derniers appels et ignoré l'intégralité de ses messages, je pensais qu'il me ficherait la paix.
J'avais tort, de toute évidence.
Mais je ne le laisserais pas gâcher ce moment.
Il m'a déjà fait perdre deux ans de ma vie, ça suffit.
Je le renvoie une fois de plus sur ma boîte vocale. Je m'occuperais de faire le nécessaire pour le bloquer un peu plus tard, quand je serais rentrée.
— Alors... une urgence? Interroge James.
— Rien d'urgent, non.
À part, peut-être, l'envie que j'ai de concrétiser notre attirance.
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Quelqu'un comme toi
RomanceAllie vient de débarquer à New York pour y rejoindre sa meilleure amie lorsqu'un parfait inconnu confond leurs valises et la ramène chez lui par erreur. James, de son côté, se rend rapidement compte de sa méprise et contacte l'aéroport pour obtenir...