Quelqu'un comme toi

Chapitre 62 - James

La journée d'hier a été mouvementée, mais je suis bien décidé à savourer celle d'aujourd'hui.

J'ai prévenu Parker que je ne viendrais pas travailler. Allie est en repos et je veux en profiter pour passer du temps avec elle.

Rien de particulier au programme.

Juste elle et moi. Nus, de préférence.

Mais je saurais aussi me contenter de moins si elle n'est pas d'humeur.

— Tu restes ici ? demande-t-elle en voyant que je ne me lève pas pour me préparer comme je le fais d'habitude les jours où je travaille.

— Oui, je reste ici. Après tout ce qui s'est passé ces derniers jours, je me suis dit qu'on pourrait relâcher un peu la pression.

— Ça veut dire qu'on va pouvoir passer les prochaines heures à faire l'amour ?

Je ris face à son enthousiasme.

— Si c'est ta façon de relâcher la pression, alors oui, ça me semble être un excellent programme. D'autant que, comme tu l'as si bien rappelé à ton ex, je sais parfaitement où se trouve ton clitoris.

Allie rougit et secoue la tête en riant.

— Quand je pense que j'ai dit ça en public.

— Il faudrait voir si quelqu'un n'a pas filmé tout ça. Tu es peut-être devenue une star sur internet.

— Oh pitié, je n'espère pas !

Je l'attire à moi pour un baiser qui n'a rien de chaste.

— Minute, Monsieur Harper. Le petit déjeuner d'abord, le sexe ensuite.

— Tu es mon petit déjeuner.

Elle sourit et ignore volontairement ce que je dis en se levant du lit.

— Très bien, le petit déjeuner d'abord et le sexe ensuite.

— Voilà. Tu apprends vite, me taquine-t-elle.

Je me lève du lit, complètement nu, sous son regard envieux.

— Tu ne peux pas faire ça... c'est déloyal.

— Il faut bien que je me lève pour préparer le petit-déj, mademoiselle j'ai toujours faim !

— Certes. Mais tu ne m'auras pas si facilement, dit-elle en levant les yeux au ciel.

Je souris, conscient que ses yeux n'ont pas quitté mon entrejambe depuis qu'elle a commencé à protester.

— Je vais dans la... salle de bain.

Ses yeux se relèvent enfin et on dirait qu'elle cherche une porte de sortie, ce qui, je dois bien l'admettre, me fait beaucoup rire.

Elle essaie visiblement de se convaincre elle-même de ne pas céder et je sais qu'il ne me faudrait pas grand-chose pour la persuader d'une énième partie de jambes en l'air, mais nous avons du temps devant nous alors je vais jouer le jeu du petit déjeuner.

— Tu ferais bien d'y aller parce que ma capacité à me comporter comme un gentleman est sur le point d'expirer.

— Je... Oui. Je n'en ai pas pour longtemps, dit-elle après s'être raclé la gorge.

Je l'observe refermer la porte derrière elle et me retrouve seul.

La voir agir ainsi me fait sourire.

Les choses entre nous se passent tellement naturellement... J'apprécie beaucoup ça. Vraiment.

Je profite de son absence pour me couvrir et enfiler un jogging et un t-shirt. Je ne suis pas un grand cuisinier, mais j'ai remarqué qu'elle avait un faible pour les pancakes alors je fais en sorte d'en préparer rapidement pendant qu'elle est sous la douche.

Je suis certain qu'elle appréciera.

*************

— Oh, mon dieu, tu es l'homme idéal.

Serviette à la main, elle sort de la salle de bain avec un large sourire alors que je viens de terminer.

— Il va te falloir de l'énergie pour encaisser tout ce que toi et moi allons faire après, la taquiné-je.

— Alors, envoie un de ces pancakes, immédiatement !

Elle tend la main dans ma direction et je m'exécute en lui offrant une assiette en riant avant de m'assoir à table avec elle.

Je suis heureux de la voir si sereine ce matin parce qu'hier, elle était vraiment bouleversée.

Le fait que le père de Stephen se soit montré compréhensif est une excellente chose même si nous ignorons comment il va gérer la situation de son côté.

Tout ce qu'Allie a pu réunir sur les tromperies de son ex pèse lourd dans la balance.

On a de quoi prouver qu'il fréquentait des prostituées, ce qui n'est franchement pas terrible pour une famille qui tient tant à son image.

Stephen lui a presque avoué être à l'origine de ce qui m'est arrivé lorsqu'Emilia s'en est prise à moi... Le doute n'est donc plus permis à ce sujet.

Je sais que Mark est toujours sur le coup et je ne doute pas qu'entre ce que lui va trouver et les preuves d'Allie, nous ayons de quoi le mettre à genoux.

Oui, il est grand temps que cet abruti nous fiche la paix.

— C'est vraiment super bon !

— Je transmettrais tes compliments au chef.

Elle rit. Seigneur, ce qu'elle est sexy.

— Quel est le programme du jour ?

— Du sexe ?

— Ça me va, mais j'irais quand même bien mettre un peu le nez dehors. On pourrait aller jusqu'à la plage ?

— Si ça te fait plaisir, alors c'est OK pour moi.

— C'est aussi simple que ça ?

— Quoi donc ?

— D'obtenir ce que je veux.

Cette fois-ci, c'est moi qui ris.

— Et bien, je ne dis pas que ça marchera à tous les coups, mais ça ne coûte rien d'essayer.

— Je saurais m'en souvenir.

Elle engloutit une nouvelle bouchée napée de chantilly et je dois bien reconnaître qu'il me vient en tête deux ou trois autres utilisations que nous pourrions faire de la chose.

— Je vais passer chez Livi, elle vient de m'envoyer un message.

— Pas de soucis, tu veux qu'on parte à la plage après ? Si on y va de bonne heure, on pourrait manger sur place.

— Que devient notre journée de sexe dans tout ça ?

— Elle est toujours d'actualité, il me semble d'ailleurs que tu te montres audacieuse, ces derniers temps.

Je fais allusion à notre séance de sexe dans la voiture et à l'orgasme que je lui ai offert dans mon parking.

— Alors je suis certain que toi et moi, on trouvera un moment pour te satisfaire si tu en as envie.

Elle appuie son index sur la chantilly de son pancake et le glisse langoureusement dans sa bouche.

Oh bordel. Mon cœur va lâcher.

— Mmmh, ça me va ! Mais je t'accorde dix minutes avant que je n'aille voir Livi pour commencer à me satisfaire, dit-elle en mimant des guillemets qui accompagnent ce dernier mot.

Je me lève de ma chaise et vais la saisir sur la sienne.

— Ne perdons pas de temps dans ce cas !