Chapitre 39 - James

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J'étais à deux doigts d'inviter Allie de façon officielle.

Je le lui ai dit. En partie, au moins, lorsque je lui ai demandé ce qu'elle faisait samedi.

J'étais prêt.

Mais son « pourquoi » m'a stoppé net dans mon élan.

Peut-être qu'elle a mal compris ma question ? Ou bien peut-être qu'elle l'a parfaitement compris, et qu'elle a répondu de la sorte parce qu'elle n'envisage, avec moi, absolument rien d'autre que du sexe...

La vérité c'est que le fait de rester dans l'incertitude me contrarie beaucoup.

Malgré notre deuxième partie de jambes en l'air de la soirée.

— À quoi tu penses ?

Les doigts d'Allie caressent mon ventre, sa tête nichée dans le creux de mon épaule.

Ses grands yeux clairs semblent chercher à sonder le fond de mon âme et ça me fiche un peu la trouille qu'ils parviennent à percevoir que cette fille-là me chamboule.

— Au fait que te faire l'amour est incroyablement satisfaisant.

Allie esquisse un sourire.

— Eh bien, je dois reconnaître que j'aime ça, moi aussi. Je veux dire... Tu es doué.

Ses joues se parent de rouge.

Dieu qu'elle est mignonne.

Elle vient de me faire une fellation dans cette putain de baignoire, mais elle rougit malgré tout en l'évoquant.

— Honnêtement ? Mes performances n'ont rien à voir là-dedans. Tu es juste...

Le mot que j'allais utiliser est « parfaite », mais je le retiens avant qu'il ne m'échappe.

— Juste quoi ?

— Juste une sacrée coquine, Mademoiselle Preston !

Elle rit et je sens son corps vibrer contre le mien.

C'est une sensation délicieuse.

— Ne dis pas n'importe quoi !

Je saisis sa main au vol avant qu'elle ne l'abatte contre mon torse et la porte contre mes lèvres.

— Pas de violence, jeune fille !

Elle rit encore plus fort. Et moi, je m'en délecte.

Puis elle se calme lentement et vient repasser une jambe par-dessus les miennes pour venir me chevaucher. Sa poitrine collée contre la mienne, elle passe ses bras autour de mon cou.

— Je me fais pardonner ?

Je la sens sourire lorsqu'elle pose de nouveau sa tête contre mon épaule.

— Je te pardonne.

Elle laisse un baiser léger sur ma peau avant de se relever et de me faire face.

— James ...?

C'est étrange, mais j'ai le sentiment de percevoir tout à coup de la vulnérabilité dans son regard et ça me déstabilise beaucoup. Je pose mes mains sur ses hanches et l'attire plus près de moi, dans un geste que j'espère être tendre, et, pour une fois pas à caractère sexuel.

Parce que je sens que ce n'est pas de cela qu'elle a besoin en ce moment.

— Oui ?

— Tu veux bien me révéler ce que tu voulais me dire, tout à l'heure, lorsque nous étions sur le canapé ? Je ne suis pas certaine de ce que j'ai entendu, mais... Je voudrais... J'ai l'impression que tu es contrarié.

En plus d'être incroyablement sexy, il semblerait qu'elle soit perspicace...

— Je ne suis pas contrarié.

Elle fait une petite moue qui laisse entendre qu'elle pense le contraire. Et moi, je tiens une occasion de lui dire la vérité. Mais je ne suis pas certain d'être assez courageux pour la lui donner.

— Stephen refusait toujours de parler, lui aussi. Laisse tomber.

Stephen ? Ce serait donc le nom de son abruti d'ex ?

Elle relâche son étreinte et s'apprête à refaire passer sa jambe en sens inverse lorsque je l'en empêche.

Parce que, ce que j'ai vu dans son regard... La peine, le doute, et que je refuse d'en être à l'origine.

Oui, Allie me plaît.

J'ai envie de plus.

Et il est temps que je le reconnaisse.

Si je ne suis pas assez courageux maintenant, je vais peut-être la perdre.

Et il est évident que ce n'est pas une option envisageable.

— Je voulais t'inviter.

Allie ne dit rien, mais cesse de tenter de s'éloigner.

— Tu as répondu « pourquoi ? » et j'ai eu peur de passer pour un con.

— Je... Je suis désolée, je crois que j'ai été... Surprise.

— Surprise ?

— Et bien, toi et moi, enfin... Ce n'est... Que du sexe.

Elle a raison.

C'est du moins ce qu'on avait convenu.

— Je veux plus.

— Plus ?

— Plus.

Elle me regarde, incertaine.

— Tu me plais, Allie. À l'aéroport, il y a eu ce truc entre nous, dès le départ. Et ensuite, cette histoire de valises... C'était inespéré. Alors, oui, c'est vrai, je ne te voulais que pour une nuit...

Je saisis à nouveau ses mains et les glisse dans les miennes.

— Mais plus je te découvre et plus je me dis que j'ai envie de... De tenter le coup.

— Avec moi ?

Son regard a changé et la tristesse a manifestement disparu bien que quelques larmes semblent menacer de faire leur apparition.

— Avec toi. Alors, Allie... Je te repose la question. Que fais-tu samedi soir ?

— Absolument rien, me dit-elle en souriant.

— Est-ce que tu accepterais de sortir avec moi ?

— Tu parles d'une soirée sans sexe ?

— Je ferais en sorte de m'en passer, dis-je en faisant la moue.

— Waouh, tout cela semble incroyablement sérieux.

Elle prend un air moqueur, mais je crois percevoir, malgré cela, qu'elle apprécie notre conversation.

— Et bien... Si tu veux d'une soirée extrêmement sérieuse avec moi, je serais le plus heureux des hommes.

Elle libère une de ses mains et me la tend fièrement.

— J'accepte ton offre avec plaisir, Monsieur Harper.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant