Chapitre 57 - Allie

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Je me réveille, nue, dans les bras de James et je dois bien avouer que c'est une sensation incroyablement satisfaisante.

Il avait raison sur le fait que le sexe nous ferait oublier nos problèmes.

Et même si c'était provisoire, ça a tout de même sacrément bien fonctionné.

Me voilà bien plus apaisée que je ne l'étais en ce début de journée.

— Où est-ce que tu vas ?

Je le pensais endormi, mais ses grands yeux bruns me scrutent tandis que je m'extirpe du lit.

— Prendre un bain. Tu veux venir ?

— Évidemment, dit-il en se redressant, jetant le drap qui le recouvrait au sol.

Je ris en le voyant me rejoindre, entièrement nu lui aussi.

Il me devance pour faire couler l'eau et c'est ensemble que nous nous installons dans la baignoire.

Ses bras musclés m'enveloppent à nouveau, comme ils l'ont fait pendant une bonne partie de la nuit que nous venons de partager, et c'est une sensation délicieuse.

— À quelle heure est-ce que tu commences ? me demande-t-il alors que le niveau de l'eau monte lentement autour de nous.

— Neuf heures.

— Bien, ça nous laisse une bonne heure, dit-il après avoir consulté son téléphone et ensuite, je te dépose.

— Tu n'es pas obligé.

— Je sais, mais je vais le faire quand même, me répond-il immédiatement.

Je ne peux m'empêcher de sourire.

Son côté protecteur me fait totalement fondre.

Le fait qu'il ne se soit pas enfui aux prémices des ennuis qu'a décidé de lui faire vivre Stephen était déjà assez fou. Mais qu'il reste, malgré tout ce qui s'est passé depuis et qu'il trouve encore moyen de s'inquiéter pour moi, me fait dire que j'ai vraiment une chance extraordinaire d'être tombée sur un homme comme lui.

— Tu sais que mes collègues bavent quand tu viens jusque devant les fenêtres du laboratoire ?

James affiche un sourire satisfait.

— Oh vraiment ? Elles sont mignonnes ?

Je prends un air vexé qui le fait rire.

— Je plaisante. Tu sais bien qu'il n'y a que toi !

— M'ouais. Fais quand même attention à ce que tu dis si tu veux éviter les représailles Harper !

— Mademoiselle me menace ? plaisante-t-il en saisissant le doigt que j'ai pointé vers lui avant de l'embrasser.

— C'est exactement ce que je fais, oui. Si tu redis quoique ce soit de ce genre à l'avenir, plus de sexe !

— Ouch, c'est une menace que je vais prendre très au sérieux.

— Tu ferais bien, oui ! Je vais t'apprendre à faire le malin, moi...

Je ris et savoure cet instant.

James est un type extra.

Plus je le compare à Stephen et plus je les trouve éloignés l'un de l'autre.

Ils sont deux extrêmes opposés, clairement.

— Des nouvelles de la folle ?

Oui, je parle d'Emilia, qui est convoquée au commissariat à cette heure-ci.

— Non, mais Mark a dit qu'il me tenait au courant.

C'est la suite logique après son dépôt de plainte. Elle va être entendue seule puis confrontée à James. J'avoue que ça ne me réjouit pas particulièrement, mais je suis malgré tout satisfaite de savoir qu'elle ne s'en tirera pas à si bon compte.

Je sais mieux que personne ce que cela fait d'avoir le cœur brisé, mais jamais je n'aurais pu faire ce qu'elle a fait.

Rien ne peut justifier son comportement.

Après en avoir beaucoup discuté avec James, nous sommes arrivés à la conclusion que Stephen n'est pas étranger à tout ça, mais il est effectivement difficile de l'impliquer officiellement dans quoique ce soit.

D'autant qu'au final, il est resté très en retrait depuis notre rupture.

Les choses auraient sans doute été plus faciles s'il m'avait réellement harcelée...

Même si je me rends compte qu'avoir ce type de raisonnement est un peu dingue, pour le coup.

Peut-être qu'Emilia crachera le morceau...

Cela nous simplifierait la tâche, mais j'ai peu d'espoir.

Et quand bien même elle le ferait, le chemin serait encore long pour faire condamner mon ex-fiancé.

— Qu'est-ce que tu crois qu'il va lui arriver ?

— Honnêtement ? Je n'en ai aucune idée.

Je déteste l'idée que cette femme ait pu vouloir faire du mal à James, mais elle me fait malgré tout de la peine.

— Mais si tu le veux bien, il me reste une heure à passer avec toi et j'aimerais mieux éviter de penser à elle.

Je hoche la tête

— Ça me va.

***************

— Ça va aller ?

— Mais oui, arrête de t'inquiéter.

— Désolé. Je veux juste m'assurer qu'il ne t'arrivera rien.

— Il ne va rien m'arriver, lui dis-je alors qu'il me serre contre lui. Je vais passer la journée ici et tout ira bien.

Je m'en veux de lui mentir, mais je sais qu'il ne m'aurait jamais laissé faire s'il avait su ce que j'avais en tête.

Je veux mettre les choses au clair.

J'en ai besoin.

Tout ça est déjà allé trop loin et, même s'il me soutient le contraire, c'est de ma faute.

J'ai voulu ignorer Stephen. Et voilà où nous en sommes.

— Je t'aime, Allie.

Il me sourit avec tendresse avant de jeter un regard en direction des fenêtres du laboratoire.

— Laisse-moi deviner, les collègues sont en train de te reluquer ?

Il acquiesce fièrement.

— Et tu sais quoi ? Si elles veulent du spectacle, je vais leur en donner.

En une fraction de seconde, il fond sur moi et m'embrasse, glissant sa langue dans ma bouche sans aucune retenue. Le gémissement qui m'échappe peut en témoigner. Et ma petite culotte.

Mais ça, personne n'y aura accès avant ce soir.

Son baiser est délicieux, mais absolument scandaleux et je me retrouve essoufflée et clairement excitée lorsqu'il y met fin.

— OK. Waouh.

James rit.

— J'espère que ça aura mis les choses au clair.

Je glisse mes bras autour de son cou avec un sourire béat.

— Je n'en sais rien, mais tu peux m'embrasser comme ça quand tu veux.

— C'est noté. À ce soir ?

Je hoche la tête, consciente du mensonge que je lui ai servi au sujet de ce que je ferais cet après-midi.

— Oui, à ce soir.

Quelqu'un comme toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant