Sous un autre angle

Chapitre 9

Myriam

J'étais rentrée à la maison, le cœur encore lourd, Néanmoins cette escapade à la mer m'avait fait beaucoup de bien

Après tout belle maman n'avait pas pésé ses mots et elle y était allée un peu trop fort pour cette fois.

Comment pouvait-elle me regarder dans les yeux et me dire que la stérilité ne se soignait pas ?

Elle insinuait clairement et de surcroît en ma présence que j'étais stérile. Elle avait déjà posé son diagnostic apparemment.

Si elle avait osé dire cela en face de moi, je me demande ce qu'elle était capable de faire ou de dire en mon absence.

Si seulement mes parents étaient au courant de tout ce qu'elle me faisait subir, je n'ose même pas imaginer leurs réactions

J'avais espéré pouvoir me détendre avec un bon bain chaud, mais en franchissant la porte, une surprise m'attendait. Malick était déjà rentré et s'affairait en cuisine, une odeur délicieuse flottant dans l'air.

- Salut, mon cœur, dit-il en me voyant entrer. Où étais-tu ? Je me suis inquiété.

Essayant de cacher mon trouble, j'avais répondu après lui avoir fait la bise

- Bonsoir chéri ! J'étais à la mer.

Il avait froncé les sourcils, clairement préoccupé.

- À la mer ? Tu y vas toujours quand tu es triste. Qu'est-ce qui ne va pas ?

J'avais secoué la tête, tentant de masquer mes émotions.

- Il n'y a rien mon cœur, vraiment. Ne t'inquiète pas !

Malick ne se laissant pas convaincre aussi facilement.

- Myriam, je te connais. Après notre sortie du week-end, je croyais que tu ne penserais plus à cette histoire d'enfants et que tu laisserais les choses se faire naturellement.

C'était ma résolution mais...

Mais comment oublier quelque chose que le monde entier tend tant à me rappeler ?

Comment ne plus y penser si sa propre mère me persécute avec cette histoire ?

Comment garder mon calme avec toute cette pression extérieure ? Avec toutes ces personnes dehors qui me rappellent à chaque instant de ma vie que je ne vaux rien sans enfants ?

Comment oublier avec toutes ces femmes qui au lieu de soutenir leurs semblables les persécutent ?

Comment rester sereine dans une société qui atteste que la réussite d'une femme se résume au mariage et aux enfants ?

Comment...?

J'avais pris une profonde inspiration, essayant de paraître rassurante.

- Tout va bien, Malick. Je te le promets.

Je scrutais son visage, cherchant des indices. Je voulais savoir s'il savait ce que sa mère tramait. Mais il ne montrait aucun signe de connaissance de cette conversation.