Chapitre 57

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''Ta vie c'est avant tout la tienne.
Ta véritable valeur, c'est toi qui la définis et personne d'autre.''

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Hélène


Myriam

Quand Hadja et sa mère s'étaient enfin éloignées, je m'étais tournée vers mon amie. Elle m'avait regardée avec un air complice, les yeux pétillants de malice. Puis, sans prévenir, elle avait éclaté de rire. Un rire franc, pur, qui m'avait aussitôt contaminée.

- Si tu avais vu la tête de cette vieille peau ! s'exclama-t-elle entre deux éclats de rire, en parlant de mon ex-belle-mère. Elle avait l'air de vouloir se terrer sous terre, disparaître à tout jamais.

Je n'avais pas pu m'empêcher de rire la suivant dans son délire

- La vie trouve toujours un moyen de nous rendre justice, n'est-ce pas ? Lui avais-je répondu en essuyant les larmes qui perlaient au coin de mes yeux.

Adja avait hoché la tête, son sourire s'adoucissant.

- Exactement. Et aujourd'hui, tu es la preuve vivante que la roue finit toujours par tourner.

Elle m'avait prise par le bras et nous avions poursuivi notre balade au centre commercial dans la bonne humeur. Adja, toujours prête à me faire rire, me traînait de boutique en boutique.
L'atmosphère était légère et joyeuse.

En déambulant dans les allées, je pouvais sentir les regards des passants qui se posaient sur mon ventre rond. C'était un regard de bienveillance, de curiosité joyeuse. En y pensant, C'était comme si le monde autour de moi était devenu plus doux, plus compréhensif.

Après les courses, Adja m'avait déposée chez moi. À peine étions-nous arrivées que Khalil, comme à son habitude, n'avait pas pu s'empêcher de la taquiner.

- Adja, tu n'as pas trop fatigué ma femme, j'espère ?

Adja avait levé les yeux au ciel en riant.

- Khalil tu exagères hein ! Ne t'inquiète pas pour elle, comme je te l'ai dit la marche, ça aide à garder la forme !

Nous avions échangé des sourires avant qu'elle ne reparte, laissant Khalil et moi savourer un moment d'intimité.

Nous étions aussitôt passés à table pour le dîner, et je lui avais raconté ma rencontre inattendue avec Hadja et mon ex-belle-mère au centre commercial.

- Tu aurais dû voir la tête qu'elle faisait, Khalil ! Dis-je, encore amusée par la scène. On aurait dit qu'elle avait vu un fantôme, surtout quand elle a vu mon ventre.

Khalil avait éclaté de rire. Un rire profond, contagieux.

- Eh bien, c'est tout ce qu'elle mérite après tout ce qu'elle t'a fait subir.

J'avais hoché la tête, mais au fond de moi, je ressentais quelque chose de plus profond qu'une simple satisfaction. Ce n'était pas une revanche mesquine de voir cette femme prise à son propre jeu. Non, c'était la paix. La sérénité de savoir que ma vie avançait, malgré les tempêtes passées.

Ce soir-là, couchée, en repensant à la scène, j'avais eu l'impression que le passé s'éloignait de moi pour de bon.

Le week-end suivant, ma mère m'avait proposé de l'accompagner à une cérémonie. J'avais accepté, même si je savais pertinemment que j'allais devoir affronter les regards curieux et les commentaires insidieux de certaines femmes de la communauté.

Sous un autre angleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant