chapitre 14

594 76 21
                                    

"L'amour égoïste cache la vérité par peur de perdre, laissant l'autre se briser sous le poids des non-dits. Il préfère le silence à la transparence, même si cela signifie condamner l'autre à la douleur."

************************

Lamine

Le docteur s'était approché de moi, me regardant avec une expression à la fois professionnelle et compatissante.

- Vous pouvez aller voir votre femme maintenant. Elle est stabilisée pour le moment.

Je m'étais levé lentement, la fatigue et la culpabilité me pesant lourdement.

Chaque pas vers la chambre de Bintou me semblait interminable. En traversant le couloir, j'observais les visages fatigués des patients et des infirmiers qui se croisent. Leur dévouement face à la fragilité de la vie me rappelait cruellement à quel point nous sommes tous vulnérables.

La vie, ici, semble vraiment tenir à un fil, fragile et incertaine. J'avais toujours été conscient de cette fragilité, mais ce soir, elle m'apparaissait avec une intensité douloureuse.

J'étais enfin arrivé devant la chambre. J'avais ouvert doucement la porte, et j'avais découvert Bintou allongée sur le lit, inconsciente.

Une perfusion était accrochée à son bras, et elle était entourée d'un silence pesant, seulement interrompu par le bourdonnement léger des machines médicales.

Mon cœur s'était déchiré en mille morceaux en la voyant dans cet état. Chaque détail de la pièce , le bruit des machines, l'odeur antiseptique amplifiait ma douleur.

J'aurais pu éviter tout cela si seulement j'avais eu le courage de lui dire la vérité. La réalité de ma stérilité était maintenant la cause de cette souffrance, et je me sentais totalement impuissant.

Je m'étais avancé et m'étais assis à côté de Bintou. J'avais pris doucement son bras dans mes mains, sentant sa peau froide et pâle.

Les larmes montait à mes yeux, et je ne pouvais plus me retenir.

Je pleurais silencieusement au début, puis les larmes coulaient en torrents incontrôlables.

J'étais envahi par une vague de remords et de regret. J'avais entraîné Bintou dans ce mariage en lui cachant que je ne pouvais pas lui donner d'enfants, sachant à quel point elle en désirait.

La culpabilité m'étreignait, et j'avais laissé échapper une confession douloureuse, murmurée à haute voix

- Pardonne-moi, mon amour. Pardonne-moi pour tout le mal que je t'ai fait.

C'est alors que j'avais senti un léger mouvement. Son doigt avait bougé lentement, et mon cœur s'était accéléré.

- Bintou ? Mon amour ? Est-ce que ça va ?

Je lui parlais doucement, presque désespérément.

Elle avait ouvert les yeux lentement, son regard fatigué se posant sur moi. Sa voix etait faible, presque inaudible, mais j'entendais clairement chaque mot

- Je suis désolée, Lamine. J'aurais dû t'écouter. Je ne devrais pas consommer ce genre de médicaments. Je te promets que je ne le ferai plus. Nous devons chercher des moyens plus sûrs pour avoir un enfant.

Sous un autre angleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant