Chapitre 8

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Myriam

Je rentrais chez moi après une journée épuisante, espérant trouver un moment de calme avant le retour de Malick. Mais en ouvrant la porte, je fus surprise de voir ma belle-mère assise dans le salon. Une sensation de malaise m'avait envahi, sachant que ses visites n'annonçaient généralement rien de bon.

J'avais pris une grande inspiration, forçant un sourire sur mon visage.

- Maman, bonsoir ! dis-je en essayant de masquer mon appréhension. Depuis quand êtes-vous là ? Je suis désolée, je ne savais pas que vous veniez.

Elle m'avait regardé avec un sourire qui ne touchait pas ses yeux.

- Bonsoir, Myriam. Je suis là depuis une petite heure. Malick ne t'a pas prévenue ?

J'avais secoué la tête, cherchant à comprendre pourquoi elle était là sans me prévenir personnellement.

- Non, il ne m'a rien dit. Voulez-vous un verre d'eau ?

- Oui, merci, répondit-elle en jetant un coup d'œil autour du salon comme si elle évaluait chaque coin.

Je m'étais dirigée vers la cuisine, et avait attrapé un verre avant de le remplir d'eau fraîche.

En revenant, j'avais remarqué qu'elle avait ce regard pénétrant qui me mettait toujours mal à l'aise.

- Et Malick, il n'est pas rentré ? demanda-t-elle en prenant le verre que je lui tendais.

- Non, il n'est pas encore là, répondis-je en m'asseyant en face d'elle, essayant de masquer mon inquiétude.

Elle avait bu une gorgée d'eau, puis avait posé le verre sur la table avec une certaine solennité.

- Myriam, je suis venue te parler. C'est important.

Mon cœur battait plus vite, une boule d'angoisse se formant dans mon estomac.

- Je vous écoute, maman.

Elle prit une profonde inspiration avant de commencer.

Je me demandais ce qu'elle pouvait bien avoir à me dire de si important. Un pressentiment me disait qu'il s'agissait probablement de cette histoire d'enfants, et je ne m'étais pas trompée.

Elle m'avait regardé droit dans les yeux, avec une expression qui mêlait sérieux et détermination.

- Myriam, nous sommes toutes les deux des femmes ici, et je veux que tu saches que je comprends ta situation, commença-t-elle, sa voix étrangement douce. Mais il faut que tu comprennes aussi la mienne. Tout ce que je veux, c'est que mon fils ait des enfants pour perpétuer le nom de notre famille.

Ces mots m'avaient frappé en plein cœur. J'étais choquée par ses propos et m'étais demandée jusqu'où elle était prête à aller et surtout ce qu'elle me voulait réellement parce que visiblement elle était prête à tout

- Maman, je... commençai-je, mais elle leva la main pour m'interrompre.

- Tu sais très bien que je me préoccupe de ta situation puisque je t'ai même donné des médicaments traditionnels, en espérant que cela puisse aider, mais malheureusement, la stérilité ne se soigne pas comme ça, continua-t-elle. Je ne veux pas mourir sans avoir vu mes petits-enfants. Tu comprends, n'est-ce pas ?

Sous un autre angleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant