Chapitre 3

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Myriam


C'était une journée de samedi assez particulière.

Sa particularité était que Hadja avait accouché d'un magnifique petit garçon il ya tout juste une semaine.

Hadja est ma belle sœur, c'est la petite sœur de Malick, le dernier enfant de ma belle mère.

Elle s'est mariée il y a onze mois. Elle est tombée enceinte assez vite après.

Malick m'avait prévenu hier pour son baptême. Nous devrions nous y rendre pour fêter cet heureux événement.

Je m'étais donc réveillée assez tôt par rapport aux autres samedis.

Je devais me faire belle, après tout c'était le baptême du premier bébé de ma belle sœur. C'était une grande fête, un bonheur pour ce jeune couple, une occasion de célébrer.

J'avais réveillée Malick quand j'avais fini de prendre ma douche pour qu'il en fasse de même. Nous ne devrions surtout pas être en retard.

J'avais porté un magnifique boubou que ma mère avait fait faire pour moi. Dès qu'elle voyait un joli modèle quelque part, elle m'envoyait directement la photo et je n'avais qu'à le valider pour l'avoir.

Malick était sorti de la douche quand j'avais presque fini. Il m'a regardé fier avant de me complimenter les yeux brillants

- Tu es magnifique mon cœur

- Merci beaucoup mon chéri répondis-je satisfaite

Il était aussi tout beau et élégant dans sa tenue.

Malick est un bel homme capable de conquérir n'importe quelle femme et j'étais fière d'être celle qui a conquis son cœur.

Nous nous sommes installés dans la voiture en direction de la grande maison.

Arrivée il y avait une foule énorme à l'entrée. Hadja était assise au fond toute souriante avec son bébé en main.

Elle était magnifique et Malick et moi étions partis les rejoindre...

Je me tenais là, parmi la foule joyeuse, un sourire figé sur mes lèvres alors que nous félicitions Hadja pour son nouveau-né.

Au fond de moi, une tempête faisait rage, une tourmente de sentiments contradictoires qui menaçaient de m'engloutir toute entière.

J'étais sincèrement heureuse pour elle, je l'étais vraiment. Mais en même temps, une douleur sourde étreignait mon cœur alors que je me demandais pourquoi cette chance m'échappait toujours, pourquoi après quatre ans de mariage, je ne pouvais toujours pas tenir mon propre bébé dans mes bras.

Les baptêmes, les fêtes familiales... Je les observais tous de loin, comme une spectatrice solitaire dans un monde de bonheur partagé. Les sourires radieux, les rires joyeux... Ils résonnaient autour de moi, mais pour moi, ils semblaient si loin, si inaccessibles. J'étais là, mais j'etais aussi loin, loin de ce bonheur familial que je désirais de tout mon être.

Je me demandais pourquoi c'était toujours moi qui devais subir cette douleur, cette attente insupportable, tandis que les autres semblaient atteindre le bonheur familial si facilement.

Pourquoi cette injustice persistait-elle, pourquoi cette souffrance silencieuse devait-elle être mon lot quotidien ? Je ne sais pas pourquoi, mais je ressentais le poids écrasant de cette question, la lourdeur de cette responsabilité que je portais seule sur mes épaules.

Sous un autre angleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant