Sous un autre angle

Chapitre 11

Myriam

Le soleil se levait à peine sur la ville quand j'étais arrivée au bureau.

J'étais assise, plongée dans un rapport que je devais présenter pour la fin de la semaine, lorsque la porte s'ouvrit brusquement, laissant apparaître Adja, ma meilleure amie.

Elle avait fait son entrée habituelle, débordante d'énergie et s'etait assise sur le bord de ma table, un large sourire aux lèvres.

- Adja, vraiment ? Il y a des chaises, tu sais, dis-je en levant les yeux vers elle, feignant une exaspération que nous savions toutes deux factice.

-Les chaises, c'est pour les collaborateurs ordinaires. Moi, je suis spéciale. En plus pourquoi m'asseoir sur une chaise quand je peux monopoliser la table de ma Myriam, hein ? plaisanta-t-elle en s'installant confortablement sur mon bureau.

J'avais levé les yeux au ciel, amusée par son impertinence.

- C'est vrai, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? lui rétorquai-je en secouant la tête.

Elle avait ri, un son clair et joyeux qui chassait toujours la morosité.

Adja et moi, c'est une histoire qui remonte à l'enfance. Nous avons partagé tant de souvenirs, tant de moments de folie et de confidences.

Elle avait toujours été là pour moi, et je savais que je pouvais compter sur elle dans toutes les situations. Elle était là pour les rires, les pleurs, et tout ce qu'il y avait entre les deux.

Nous avons littéralement fait les 400 coups ensemble, comme on dit. Des nuits blanches à réviser pour des examens aux après-midis passés à inventer des jeux dans le quartier...

C'est pourquoi, quand l'opportunité s'était présentée, je n'avais pas hésité une seconde à lui proposer un poste dans mon entreprise. Elle avait accepté sans réfléchir, et elle avait su prouver à tout le monde à quel point elle était compétente.

Elle était non seulement brillante et efficace dans son travail, mais elle était aussi mes yeux et mes oreilles dans l'entreprise.

Elle avait un don pour comprendre les dynamiques de l'entreprise et s'assurer que tout fonctionne parfaitement.

- Belle journée, hein ? Mais je parie que tu as un tas de réunions, comme d'habitude dit-elle en regardant ma pile de dossiers.

Je lui avais lancé un regard complice.

- Oh, tu sais, juste quelques-unes. Peut-être quatre ou cinq. Rien que je ne puisse gérer.

Elle sourit avant de me demander

-Ça s'est passé comment avec les investisseurs, hier ?

Je lui avais raconté la réunion de la veille, comment j'avais réussi à séduire les investisseurs avec notre projet ambitieux. Adja m'écoutait attentivement, posant de temps en temps des questions pertinentes selon elle.

- Abon ? Il a vraiment essayé de te draguer ? demanda-t-elle avec un air espiègle.

J'avais secoué la tête en riant.

- Oh, tu sais, ce genre de choses. Mais il s'est calmé quand j'ai mentionné Malick. Apparemment, il a trouvé dommage de ne m'avoir pas rencontré avant mon mari.

Adja avait éclaté de rire, et je ne pus m'empêcher de me joindre à elle.

- En parlant de Malick, comment ça va avec lui ? me demanda-t-elle, curieuse et attentive.

Je savais que je pouvais tout dire à Adja sans filtre. Elle était l'une des rares personnes à connaître chaque détail de ma vie, y compris les tensions que je vivais à cause de ma belle-mère.