Sous un autre angle

Chapitre 50

''Je t'aime, parce que tu n'es rien de ce que j'avais imaginé... et pourtant, tu es devenue tout ce dont j'ai toujours rêvé.''

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Hélène

Myriam

Le silence régnait dans ma chambre, seulement rompu par le léger souffle du vent à travers les rideaux.

J'étais allongée sur mon lit, les yeux fixés au plafond, repensant aux mois qui avaient précédé cet instant. Tout semblait tellement irréel, comme un rêve dont j'avais peur de me réveiller.

Soudain, Adja était entrée dans la chambre. Elle s'était approchée sans un mot, elle s'était allongée à mes côtés, et après quelques instants de silence, elle m'avait demandé doucement 

- Tu penses à quoi, Myriam ?

Je l'avais regardée, hésitante, mais il y avait tellement de choses que je n'avais jamais dites à personne. Des peurs enfouies, que je n'avais jamais partagés. Et avec Adja, je savais que je pouvais tout lui dire.

J'avais soupiré, et les mots avaient commencé à s'échapper de mes lèvres presque malgré moi.

- Je pense à tout ce qui m'est arrivé récemment, à tout ce bonheur soudain. Parfois, j'ai du mal à y croire, Adja. Tout semble tellement parfait. Peut-être que c'est normal, mais pas pour quelqu'un comme moi.

Adja avait froncé légèrement les sourcils, intriguée.

- Pas pour une personne comme toi ? Pourquoi tu dis ça, Myriam ?

- Pas pour quelqu'un qui a vécu autant de souffrances, de rejets... et de jugements. Tu sais quand je me suis mariée avec Malick, je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait. J'étais heureuse, pleine d'espoir... jamais je n'aurais imaginé vivre tout ce que j'ai vécu avec lui. Ce mariage m'a laissée brisée, et même si j'ai réussi à me reconstruire et à réouvrir mon cœur, je me rends compte que j'ai toujours des peurs, Adja. Et ça malgré toutes les assurances de Khalil.

Ma voix tremblait légèrement. Les souvenirs se bousculaient dans mon esprit. Mes espoirs brisés, la douleur d'avoir été rejetée...

Adja avait posé sa main sur la mienne, comme pour me dire qu'elle comprenait. Elle me regardait, un mélange de douceur et de curiosité dans les yeux.

- Pourquoi tu as peur, Myriam ?

J'avais pris une profonde inspiration, essayant de mettre des mots sur ce tourbillon de sentiments.

- J'ai peur que tout ce bonheur... tout cet amour... se transforme en cauchemar, murmurai-je. Peur de souffrir à nouveau... et surtout peur de faire souffrir Khalil.

- Le faire souffrir ? Ne pense pas ainsi Myriam !

- Oui, je sais... mais c'est plus fort que moi. Je l'aime tellement, Adja, et justement, je n'ai pas envie de le faire souffrir. Il est l'homme le plus merveilleux que j'ai jamais rencontré, et je sais que tout ce qu'il veut, c'est me rendre heureuse. Je suis confiante que tout ce qui pourrait me faire souffrir ne viendra jamais de lui... mais de la société, des proches, de ce que les autres pourraient dire, de ces attentes et jugements extérieurs.

Adja m'avait serré la main, et j'avais senti son soutien sans faille.

- Myriam, Khalil connaît ton histoire. Il t'a aimée telle que tu es, avec ton passé, avec tes blessures. Tu es celle qu'il a choisie pour partager sa vie. C'est une preuve d'amour et de confiance. Ne doute pas de ça.