Je secouai la tête pour reprendre mes esprits, cela allait définitivement trop loin. Ce genre de bêtise n'était que des contes que l'on racontait pour faire peur aux enfants qui n'étaient pas sages. Je n'étais pas encore tout à fait adulte, mais quand-même !
Je ne connaissais pas Icare plus que ça, encore moins sa famille, comment serait-il possible qu'un démon, ou quoi que cela puisse être, datant de l'époque biblique, ou même antérieure, puisse être sa mère ou un quelconque membre de sa famille ?
Je me sentais idiote rien que d'y avoir pensée.
Je retournai dans la chambre de mes parents pour remettre le livre à sa place, ni vu, ni connu. Parlant d'eux, je pouvais entendre le moteur de la voiture de mon père entrée dans le garage. Je courus vite dans ma chambre pour ne pas qu'il me trouve là-bas.
- Lydia ? Je suis rentré, cria-t-il pour que je l'entende depuis ma chambre à l'étage.
Il n'avait pas besoin de crier, l'énorme carillon accrocher à la porte d'entrée faisait toujours un bruit fort lorsque cette dernière était ouverte. Je me mis à descendre les escaliers l'air le plus naturel possible en triturant maladroitement ma chevelure dans un geste purement nerveux. Je m'efforçai d'ignorer ce que j'avais lu il y avait cinq minutes de cela.
- Bonsoir papa, lui dis-je en l'enlaçant.
Il déposa un baiser sur mon front et alla déposer sa sacoche près de la porte.
Avery, elle, venait de rentrer dans la pièce elle aussi, elle se rua vers moi pour m'enlacer et me raconter sa journée.
Je ne pouvais que l'envier... Une journée en classe de CE2 était si... Tranquille. Loin de toutes sortes de pressions... Comme... Comme un bel adonis débarquant dans sa classe et qui met la pagaille dans son esprit tant il était.. Séduisant. Non !
Je devais vraiment me ressaisir, je n'allais pas laisser Icare devenir le centre de mes pensées.J'étais résignée à le chasser de ma tête.
Elle m'annonça que dans un mois, elle allait faire une classe de mer avec son école, ce qui me fit immédiatement penser à ma propre sortie, qui elle, était prévue dans quelques jours.
J'en informai donc mon paternel en lui donnant le document à signer, ce qu'il fit sans même prendre la peine de lire ce que je venais de lui passer.
Je ne lui en voulais pas. Après tout, il venait sûrement de rentrer d'une dure journée au bureau, il devait avoir d'autres choses en tête.
Je rangeai le petit papier de couleur orangée dans mon sac et allai mettre la table avant l'arrivée de ma mère.
Cette dernière rentra une trentaine de minutes plus tard, aidant mon père à cuisiner.
À table, nous racontions chacun notre tour notre journée. Mon père, lui, annonça à tous le monde que son déplacement en Asie avait été reporté et qu'il ne partirait pas de si tôt.
Je prenais cela comme une bonne nouvelle. Bien évidemment, savoir que mon père est très loin de nous, pour une durée indéterminée ne m'enchantait pas du tout. Je préférais le savoir ici, avec nous et avec ma mère surtout. Tous deux n'aimaient pas être loin de l'autre et pour cela, je les enviais beaucoup. Être capable de trouver une personne qui nous convienne et toujours éprouver des sentiments forts à son égard et ceux, même après plusieurs années de vies communes. Je trouvais cela admirable. Et oui, j'étais du genre à prendre exemple sur mes parents, en ce qui concerne l'amour du moins.
Le repas terminé, Avery m'aida à débarrasser la table. Une fois cela fait, je souhaitais bonne nuit à tout le monde et allai m'enfermer dans ma chambre, prétextant une fatigue soudaine.
Je voulus d'abord prendre un bain, bien chaud, pour me relaxer et me changer les idées.
Je voulais rester seule. Heureusement, ma chambre possédait sa propre salle de bain. J'allumai l'eau et la laissa couler dans la grande baignoire. Pendant qu'elle se remplissait, je regagnai ma chambre afin de préparer mon sac pour les cours du lendemain.
Je me précipitais dans l'eau presque bouillante de ma baignoire pour y plonger mon corps entièrement. C'était juste, génial. Je me détendis sous la chaleur de l'eau et lâchai un long soupir. Je voulais rester ici, durant des heures entières.
Je me sentais tellement bien que je m'étais fait avoir par ce maudit Morphée ! Rah... Si je l'attrape celui-là !
Hurm... La seule chose qui vint troubler ma sieste semi-aquatique fut le bruis d'un craquement au sol. Plus précisément venant de la porte qui était entre-ouverte. Le souffle étrange d'un animal se fit entendre, ajoutant une couche de panique supplémentaire.
J'ouvris les yeux paniquée. J'avais eu la désagréable sensation d'être observée et je n'ai pas du tout aimer cela.
Je pris la peine de sortir de mon bain. Nue, le corps mouillé, les membres tremblants. J'enroulau la serviette autour de moi avant d'entrée en furie dans ma chambre, prête à en découdre.... Ou mourir, je ne savais pas encore trop.
Ma chambre était vide. Il n'y avait que moi, mes angoisses et la légère brise tiède qui entrait par la fenêtre que je laissais tout le temps ouverte.
Je soupirais de soulagement.
-Tu perds vraiment la tête ma pauvre fille... Lançais-je en souriant déjà noyer dans mes pensées silencieuses.
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Florebo Quocumque Ferar TOME I
VampireFraîchement arrivée sur une île tropicale idyllique avec sa famille, Lydia savoure ce qu'elle pense être un nouveau départ sous le soleil. Mais son destin prend un tournant inattendu lorsqu'elle croise la route d'Icare, un jeune homme énigmatique, a...