Florebo Quocumque Ferar TOME I

Chapitre 48

Il avait donné l'impression qu'il s'étranglait. Manquait-il d'aire ? Non, impossible. Il tourna vivement la tête pour m'empêcher de voir son visage, ce qui avait le don de m'inquiéter encore plus.

- Icare ?! Tu vas bien ? Q... Qu'est-ce qui ce passe ? M'affolai-je.

- Désolé, dit-il d'une voix  grave que je ne lui connaissais pas. Ce n'est probablement... Pas le bon moment pour... Ça.

Je pouvais entendre sa respiration, qui parfois, se perdait entre deux lourds grognements. Je me relevai à mon tour, avant de m'approcher plus près de lui. Le feu qui faisait rage en moi avait laissé place à un fort sentiment d'inquiétude.

- Regarde-moi, demandai-je, en plaçant une main sur son bras.

- Non ! Aboya-t-il en me faisant sursauter.

- Icare ! Insistai-je, en raffermissant ma poigne.

Ce dernier se retourna lentement, comme s'il redoutait ma réaction. Pourtant, je l'avais déjà vus dans des états pires que ça, me semblait-il. Le premier soir de la sortie avec la classe me revint en tête. Lorsqu'il fut totalement retourné, je restais sans voix. Il haletait bruyamment, faisant osciller ses larges épaules. Ses yeux, qui me fixaient de façon sauvage étaient maintenant accompagner de ses crocs. Je pouvais sentir sa peau hâlée rigide comme l'acier, sous la paume de ma main.

- Excuse-moi... Je n'aurais pas du t'attraper par le cou et te pousser aussi brutalement...

Il se tut et m'observa alors attentivement.

- Lydia ! Ta lèvre, tu saignes. Remarqua-t-il. 

Je portai deux doigts à ma bouche pour vérifier cela. Une petite tache rougeâtre avait pris place sur mes doigts. Je n'avais même pas sentis de coupure...

- Ce... Ce n'est rien ! Ne t'inquiète pas. Le rassurai-je en léchant ma lèvre.

- Je dois partir ! Lâcha-t-il brusquement, avant de sauter hors du lit.

- Non, Icare attends !

Je pus le retenir par le poignet juste à temps. Il n'allait pas m'échapper aussi facilement.