Chapitre 17

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Je repris ma course de plus belle. En boitant, laissant pendre mon bras dégoulinant de mon liquide de vie. Je devais m'enfuir. Si Icare me trouvait là, qui sait ce qu'il serait capable de me faire ? Le cadavre de la biche me revint en tête. Je devais me dépêcher. J'étais dans la mouise et je le savais au plus profond de moi.

- Vite ! Pensai-je.

Mon cœur s'affolait, ma respiration avait l'air de suffocations. Je n'avais pas d'endurance et mon corps me faisait atrocement souffrir, mais la volonté de fuir était plus forte. Au bout de plusieurs minutes, je pouvais enfin voir la sortie du bois, ainsi que la clairière qui n'attendait que moi. J'allais le faire, j'allais enfin sortir d'ici. Mais mes espoirs étaient peut-être trop ambitieux. J'eus la sensation de me cogner la tête la première dans un arbre, m'écroulant alors de plus belle sur le sol de tout mon poids. Un arbre? Non ! Un arbre n'émettait pas d'étranges grognements à vous glacer le sang. 

Je relevai la tête, encore étourdie du choc que je venais de subir et aperçu, choquée, Icare se tenant là, en face de moi, m'observant d'un regard désireux. J'étais tétanisée, mon corps refusait de m'obéir. Comment m'avait-il rattrapée ? Je n'en avais aucune idée et le savoir était le dernier de mes soucis. Son Tee-shirt autre fois blanc, était maintenant recouvert de rouge, tout comme sa bouche et sa gorge. Sûrement le sang de la biche qu'il venait de tuer de sang-froid. Seuls brillaient dans la nuit, ses yeux d'un rouge vif. Écarlate. Qu'allait-il me faire ? Une chose était sûre, je n'allais pas rester là, à attendre qu'il me tue. Dans le désespoir et ne pouvant plus bouger, je ne pouvais que le supplier.

- I... Icare ? Dis-je, la voix tremblante. Ne me fais pas de mal, je t'en supplie. Je te promets de ne rien dire à personne. Tu as ma parole. Mais par pitié, laisse-moi partir. 

Son tee-shirt était en lembaux. Il le déchira afin de s'en débarrasser. Libérant ses muscles tendus comme de la pierres. Il était terrifiant. Sa carrure imposante mélangé à ce regard rouge vif avait eu raison de moi. Des larmes coulaient le long de mes joues. Des larmes que je ne pouvais pas maîtriser. Je me sentais si faible devant lui. J'étais certaine qu'il pouvait me tuer si l'envie lui en prenait.

Le jeune homme ne répondit pas, il se contenta de fermer les yeux et prit une grande inspiration. Il s'abaissa et me tendit la main afin de m'aider à me relever. 

Qu'est-ce que cela voulait dire ? Avait-il décidé de me laisser partir ? Je l'espèrait grandement. Jusqu'au moment où je pris sa main et me relevais difficilement. Une fois debout, il ne me lâcha pas. Au contraire, il avait resserré sa poigne et m'avait attirée avec une force herculéenne contre lui, contre son torse ferme comme la pierre et humide de sang animal.

La pression de ses bras puissants sur ma taille me forçait à rester coller à lui. Cette force irréel n'était pas humaine. Je refusais de croire que la chose qui me serrait aussi brutalement était la même personne que j'avais connue...
Icare était une personne douce et sympathique malgré les apparences.

Il était peut-être somnambule et une autre personnalité prenait possession de lui à la nuit tombée... Non...Je devais arrêter d'essayer de trouver une explication logique. J'avais vue ses yeux briller d'un rouge agressif. Il n'y avait rien de logiquement humain derrière ça, et ma vie était en danger !

Florebo Quocumque Ferar TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant