Chapitre 25

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Aux alentours de 8 h 30, tout le monde se retrouvait au réfectoire pour le petit-déjeuner après une séance de douche plutôt chaotique à cause de la mixité des lieux. Notre petit groupe s'installa tranquillement à une table afin de savourer notre premier repas du matin. Je pouvais observer Icare de là où j'étais. Il n'était pas très loin de moi. Je le vis même faire une horrible moue lorsque Alice vint lui distribuer une barre de céréales. Je ne pouvais m'empêcher de cacher mon rire. Il pouvait être si mignon parfois... Mignon ? ! Mais à quoi est-ce que je pensais ? Il fallait que je me ressaisisse et vite. Je ne pouvais pas me permettre d'espérer quoi que ce soit avec Icare. C'était... Un vampire. 

Il m'avait vue rigoler toute seule. Voilà que j'allais passer une tarée qui l'epiait au loin. Il choisis ce moment précis pour me tirer discrètement la langue. Je ne pus m'empêcher de sourire davantage. À quoi il jouait avec moi..  Je veux dire... Dans quel but ?

C'est vrai... Après tout, pourquoi perdrait-il son temps avec une humaine ? Moi, qui plus est. Ça relèverait de l'incompréhensible.

Une fois le repas terminé, nous nous rassemblions tous près des tentes. Mademoiselle Hélène vint alors nous rejoindre, accompagnée d'Alice. Elle nous expliqua qu'elle prendrait le groupe B ce matin et que l'autre groupe partirait avec la monitrice.

Durant toute cette matinée, je me résignais à ne pas trop aller vers Icare. Je voulais mettre de la distance entre lui et moi. Pas par peur. Non... Enfin si peut-être.. Mais peur de moi-même, je refusais de développer des sentiments beaucoup trop intenses à son égard. Dans tous les cas, nous allions nous retrouver ce soir, seul à seul. Je pense que ça suffirait largement pour discuter et assouvir cette part de curiosité qui bouillonait en moi.

Je restai donc aux côtés d'Emily, qui, je devais avouer, était une fille assez surprenante. Elle disait n'avoir peur d'absolument rien. Jusqu'à ce qu'elle pousse un cri à en faire rougir un lion, en apercevant l'énorme araignée qu'elle traînait sur son dos depuis quelques minutes déjà. Au moins, je savais maintenant qu'elle était arachnophobe. 

Notre enseignante nous amena d'abord observer une espèce endémique de cette île. Le Paille-en-queue. Un grand oiseau blanc et noir, aux grandes plumes, absolument magnifique, mais qui était malheureusement en voie de disparition. Puis nous nous arrêtâmes près du cours d'eau pour admirer un arbre qui était énorme, d'où pendait des sortes de petits cocons de couleur marron.

- Voici un Tamarinier, expliqua-t-elle, ces petites choses que vous voyez pendre sont des tamarins. Un fruit assez populaire, ici.

Personnellement, je ne connaissais pas. Je voyais alors toute une ribambelle d'élèves se jeter sur les branches de ce vieil arbre, afin d'y cueillir les fruits. Je décidai à mon tour d'en prendre, pour Katy et les jumeaux. J'étais sûre qu'ils allaient adorer ça. En cueillant le premier fruit, je vis Icare qui me regardait sans aucune expression sur le visage. Comme s'il était perdu dans ses pensées. Je m'approchai et lui tendis le fruit que j'avais à présent dans ma main. Mais il déclina poliment ma proposition.

- Merci Lydia, mais non merci, ce n'est pas vraiment mon truc.

Je n'étais pas experte en vampires. Comment aurais-je pu savoir qu'il ne pouvait pas manger de fruits ? Je m'excusai en faisant mine d'être vexée. Ma réaction lui arracha un rire. Au bout de quelques secondes, il s'approcha de moi et me prit de force le fruit que je venais de lui tendre, avant de se forcer à le manger sous mes yeux. Son expression me fit mourir de rire. Il était clairement répugné par ce qu'il venait d'avaler.

- Contente ? Demanda-t-il, avec un faux sourire.

- Très ! Renchéris-je, en lui tirant la langue à mon tour cette fois.

Florebo Quocumque Ferar TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant