Chapitre 44

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Cela expliquait sa réticence à partager le même lit que moi. Il avait quand même fini par céder. Sans compter que j'étais terrifiée quand il est apparu dans ma chambre, l'odeur de ma peur a du le rendre nerveux. J'étais gênée et furieuse qu'il prenne autant de risques, rien que pour mon plaisir personnel. Avant que la colère ne m'emporte, il articula quelques mots.

- Je n'y arrive plus, Lydia. Admit-il enfin après une longue pause.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Avant de te rejoindre, je suis allé chasser pas très loin de chez moi. J'ai vu un chien errant et... Habituellement, ça m'aurait suffi, mais là, son sang avait un goût infecte, mon corps refusait catégoriquement d'en avaler la moindre goutte. Je t'épargne les détails sordides...

- Et ? Fis-je, en soutenant son regard, sentant qu'il ne m'avait pas dit ce qui le préoccupait vraiment.

- Je pense que le sang animal ne me rassasie plus... J'ai peur. Peur d'avoir pris goût à ton sang depuis que je t'ai mordue...

Je n'avais aucune idée de comment les vampires fonctionnaient. Et vu la réaction d'Icare, j'étais à peu près certaine, que ses connaissances en la matière étaient limitées. Ses parents, ou du moins son père en était un aussi ! Il n'avait pas pris le temps de tout expliquer a son fils ?! Mais réfléchir, maintenant, à tout ça, n'allait en rien arranger la situation. Icare devait se nourrir et si c'était du sang humain qu'il lui fallait, j'étais prête à lui en donner. 

Mais le connaissant, cela n'allait pas être une tâche facile de proposer ça sans le mettre mal à l'aise. Je décidai alors de tenter une ruse. Prenant mon courage à deux mains, je me plaçai à califourchon sur lui pour le maintenir. Au fond de moi, j'étais certaine que s'il le voulait vraiment, je ne pourrais pas l'empêcher de fuir. Mon minuscule corps sur le sien beaucoup plus grands était d'un ridicule attendrissant. J'aimais cette sensation. J'essayais en vain de ne pas penser à cette chaleur qui me dévorait le corps à ce moment. Icare, lui, semblait très étonné, mais il afficha vite un énorme sourire et prit un air taquin.

- Oh ! Tu veux jouer à ça ? Me défia-t-il.

- Hum... Ouais ! Osai-je répondre en approchant mon visage du sien.

Ses iris se dilatèrent lentement. Il fixa ma bouche quelques seconde, puis brièvement ma nuque, avant de replonger ses yeux dans les miens et d'avaler sa salive. Ma simple présence combinée au torrents d'émotions diverses que j'ai pus ressentir ce soir, devait le torturer... Pauvre Icare... Je commençais à m'en vouloir... Je voulais me racheter...
Je n'étais pas très fière de ce que j'étais en train de faire. J'avais horreur de la manipulation. Cependant, c'était pour son bien-être, alors qu'il le veuille ou non, j'allais mettre mon plan machiavélique à exécution. Comme je l'avais prédit, il releva ma provocation. En une fraction de secondes, il avait inversé les rôles. Je me retrouvai alors sous son corps viril. Mes pensées s'embrasèrent comme de la paille. En un instant, mon corps tout entier éprouvait cette sensation de brûlure à son toucher. Comme si de la lave en fusion coulait sous sa peau et dans mes veines, irradiant l'intégralité de mes muscles.

Florebo Quocumque Ferar TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant