Chapitre 11

8.2K 730 43
                                    

Juste après le repas, mademoiselle Hélène rassembla la classe au pied de l'arbre et la divisa en deux groupes appelés simplement : Groupe A et groupe B. 

Elle avait planifiée de commencer les études environnementales en premier lieu avec le groupe A, tandis que le groupe B allait, lui, partir en excursion avec Jackson, le moniteur que l'on avait vu précédemment. 

Je me retrouvai dans le groupe B, en compagnie d'Emily et hasard ou non, de Icare. Katy se retrouvait, elle, avec Victor et Gareth. Je remerciais intérieurement mademoiselle Hélène de ne pas m'avoir laissée dans un groupe où je ne connaissais personne.

- Et bien commençons, fin de la journée à 17h et il est précisément 14h. C'est parti ! À ce soir, cher groupe B, finit-elle en nous faisant un clin d'œil. 

Elle s'éloigna d'un pas assuré, avec son groupe. Jackson, lui, arriva au bout de quelques minutes. Je ne l'avais vu que brièvement tout à l'heure. Il faisait très jeune, je ne lui aurais pas donné plus de vingt-cinq ans. Il était assez grand, des cheveux blonds, et légèrement enrobé. Ses yeux étaient d'un bleu assez classique. 

En fin de compte, je le trouvais plutôt banal.

- Alors, pour ceux qui auraient oublié mon prénom, je suis Jackson et c'est moi qui vais prendre en charge votre groupe pour cet après-midi. Demain, on échangera les groupes avec votre enseignante.

Jackson n'avait pas l'air de quelqu'un de jovial et épanoui, non, il semblait renfermé sur lui-même. Il parlait d'une façon stricte, mais modérée et nous fixait droit dans les yeux. C'était assez troublant, on aurait dit que ce petit moment passé en sa compagnie allait être mémorable.

Bien sûr, c'était ironique.

- Des questions ? Non ? Bon, alors dans ce cas, suivez-moi, on va aller étudier une espèce de petit buisson très commun ici, renchérit-il avec fermeté, faites bien attention où vous mettez les pieds et tout devrait bien se passer.

Sur ces paroles, nous le suivions. Je venais de rejoindre Emily, qui était ravie que je sois dans son groupe.

- J'aurais été d'un mal à l'aise si je m'étais retrouvée toute seule, m'avait-elle assurée.

- Ouais, je te comprends, je suis gênée quand je ne connais personne, mais avec le temps, je me lâche de plus en plus.

C'était vrai, j'étais timide certes, mais cela ne durait jamais bien longtemps. Seul les débuts sont difficiles pour moi, une fois que j'avais mes repères, mes habitudes, j'étais une personne normale, sans grandes gênes particulières. 

Icare passa juste à côté de moi pour me dépasser et marcher juste devant, en... M'ignorant totalement.  C'était une blague ?... depuis son compliment il attend que ce soit moi qui vienne vers lui ? Il allait jouer à ce petit jeu encore longtemps comme ça ? Je grondais intérieurement. Je pris mon courage à deux mains pour faire un premier pas vers lui.

- Tu vas m'ignorer indéfiniment ? Dis-je en lui tapotant légèrement l'épaule pour qu'il daigne se retourner.

Ce qu'il fit. Enfin partiellement. Il avait juste tourné la tête afin de pouvoir regarder par-dessus son épaule. Ses yeux étaient d'une intensité incroyable. Ce simple regard venait de me paralyser. Moi qui voulait faire un effort, il pouvait courir la prochaine fois.

- Excuse moi, je n'ai pas envie de discuter pour le moment.

Je me stoppai net dans ma marche. Je le vis s'éloigner en accélérant le pas, comme pour souligner ses mots. J'étais totalement perdue. Ce matin il avait l'air de m'apprécier et maintenant il faisait comme si je n'existais pas. J'éprouvais cette sensation désagréable de remord. S'il agissait ainsi, qu'est-ce que j'avais bien pu lui faire ? La voix d'Emily me fit sortir de mes pensées.

- Tu viens Lydia ? Me cria-t-elle pour que je continue de suivre le groupe.

Je repris mon rythme de marche, mais je n'étais pas d'accord avec tout ça. Je savais au fond de moi que je n'avais rien à me reprocher, je n'avait rien fait ! J'allais devoir avoir une sérieuse discussions avec Icare. Afin de bien mettre les choses au clair. Je le devais au moins à moi-même, il prenait beaucoup trop de place dans mon esprit et ne se rendait pas compte de son comportement. J'étais bien décidée à lui en faire prendre conscience.

Florebo Quocumque Ferar TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant