Chapitre 75

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PDV Icare.

Déambuler dans ces couloirs sans vies ne m'aidaient pas à me sentir moins coupable. J'avais failli la tuée, elle, la seule étincelle qui brillait assez fort pour éclairer mon monde froid et sombre. Je me rassis, encore sur le même siège d'un vert horriblement fade.

Voilà ce que serait ma vie à présent si elle ne s'en sortait pas. Je devrais probablement arrêter de penser aussi dramatiquement, mais Lydia faisait ressortir un côté sur-protecteur que je ne soupçonnait pas avoir. Lorsqu'elle était concernée, je m'inquiétait pour un rien. Je savais que ce n'était pas réellement grave au point de mettre en doute ses chances de survie, elle avait repris connaissance plusieurs fois dans l'ambulance qui l'avait conduit ici, avant bien entendu de retombée dans les pommes quasiment instantanément..

Je me levais, lassé d'attendre des explications qui ne venaient pas. Je l'observais depuis le couloir via une vitre en plexiglas à moitié floue. Lorsque je vis ses paupières s'ouvrir délicatement, je fonçai dans sa chambre en profitant du couloir encore vide pour le moment.

- Hey, dit-elle d'une faiblesse qui me transperça le cœur avant de sourire encore plus piètrement.

Je m'efforçais de paraître détendus devant une Lydia aussi blanche que les draps de son lit d'hôpital. Je m'assis calmement à ses côtés en lui prenant la main. Cette dernière était tellement petite et douce...

- Tu vas me détester, lui dis-je sincèrement.

- Icare... Tu es le seul en qui j'ai vraiment confiance. Peut importe le nombre de fois que je viendrais ici, ça ne changera pas... Reprit-elle avec conviction.

Je me levais d'un coup hors de moi. Je ne parlais pas de ça spécifiquement, mais elle sous-entendait que j'allais laisser cela arrivé encore une fois voir peut-être plus. Hors de question. Je me détendis lorsqu'elle sursauta face à mon changement d'humeur aussi brutal.

-Pardon, repris-je en m'asseyant de nouveaux.

- Dis-toi que c'était moi ou des enfants... Soupira-t-elle pour briser le silence qui commençait à me ronger l'estomac.

Je tressaillis. Imaginé des petits corps sans vies et démembrer me donnait la chaire de poule.

J'avais craqué si facilement. À quoi avait servis la semaine que j'avais passée sans elle. Je n'avais plus le droit de lui faire autant de mal, pourtant je savais que le pire était encore à venir. Timing parfait ou non, je me raidis lorsque j'entendis dans le couloir, des bruits de pas et la voix de son père.

Elle allait décidément me faire ma fête.

- Lydia ! S'exclama ses parents en chœur tout en entrant en trombe dans la chambre.

Ils n'avaient pas encore remarqués ma présence, j'imagine que l'inquiétude pour leur progéniture dépassait tout le reste. Ses yeux s'assombrirent en les voyants entrés. Lydia m'observait avec une rage qui me fit frémir. Elle me rappelait ma mère lorsqu'elle était énervée.

- Tu les as prévenus ? Dit-elle sèchement.

- Je n'avais pas vraiment le choix... Excuse-moi, me défendis-je.

Elle roula des yeux sûrement déçus, mais je m'inquiétais énormément pour elle, la panique m'avait gagné et ses parents étaient les premières personnes à qui j'avais pensé. Son père qui, je me souvenais s'appelait Marcus, tourna sa tête vers moi. Aussitôt, son expression glaciale me transperça. Il fit balader son regard entre la marque encore fraîche sur le cou de sa fille et ma personne. Un éclair de rage brillait dans ses yeux bleus. Il se jeta sur moi en empoignant mon tee-shirt et me souleva contre le mur de la chambre.

Florebo Quocumque Ferar TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant