Chapitre 30

6.7K 652 7
                                    

Un long silence avait à nouveau pris place entre lui et moi. Des questions, j'en avais beaucoup, je n'osais simplement pas les lui poser. Mais la soif de savoir était forte. Trop forte. 

- Et comment tu expliques les phases où tu m'ignorait ? Le questionnai-je en repensant a ses phases presque lunatique.

Il marqua un bref arrêt dans son regard alors que sa langue se mit à parcourir sa lèvre supérieur dans un geste lent, presque érotique.

- L'Adolescence est une sale période pour les jeunes vampire, avoua-t-il. Et... mes crocs s'affollent lorsque je sens ton odeur un peu trop longtemps.... J'avais peur de craquer et de finir par te blesser... Et c'est ce qui est arrivée en fin de compte. Je ne pouvais t'approcher que lorsque ton odeur était étouffé par une autre plus intense.

Icare était un adolescent comme les autres avec son lot de bons et mauvais coter. Et être un vampire en pleine crise hormonales devait être particulièrement éreintant. Je me remémorait les fois où il m'avait adresser la parole de façon étrange et presque sauvage. Dans le self, l'odeur de tout les élèves devait masqué la mienne, c'était la première fois que je le voyait me sourire de façon aussi détendu. La seconde fois, il était revenu de lui-même lors de la cueillette des fleurs ! Le parfum de ses dernières était assez fort pour couvrir mon odeur. Je comprenais mieux maintenant... Tout était clair.

- A mon réveil dans les bois, un peu plus tôt, tu m'as dit que tu n'étais pas tout à fait toi-même lorsque tu m'as...

Il comprit rapidement le sens de ma question et s'empressa de me répondre.

- Oui... Lorsque je suis affamé, mon instinct primaire prends le dessus. Je ne suis plus la personne que tu vois sous tes yeux. Le problème, c'est que je ne me contrôle plus du tout à ce moment-là. C'est comme être piégé à l'intérieur de son corps... Je peux pas m'empêcher de me dire que tu as eu beaucoup de chance Lydia...

- De la chance ? M'étonnai-je en arquant un sourcil.

Icare prit une grande inspiration avant de continuer son récit. De mon côté, je ne perdais pas une seule miette de ses mots.

- Tu ne sais pas de quelles atrocités son capables mes congénères soumis a leur instincts primitifs. Nous n'avons que deux chose primordial en tête. La nourriture et la reproduction...Donc je te parle bien de tortures, de meurtres en massa... Et même de violes. Alors oui, je me répète... Tu as eu énormément de chance. Si j'avais perdu la raison... Je ne me serais jamais pardonner pour ça.

J'étais abasourdie... Je n'imaginait pas une seule seconde qu'il pouvait être aussi dangereux. Plus m'expliquait la complexité de la chose, plus j'étais compatissante à sa situation. Il semblait vraiment regretter ce fâcheux incident dans les bois.

- Un monstre ne mérite pas la gentillesse de la personne qu'il a blessée. Finit-il par lâcher

- Je t'interdis de dire ce genre de bêtise. Fulminai-je. Je suis persuadée que tu restes quelqu'un de bien, malgré ta nature ou peu importe comment tu appelle ça. Être un vampire ne te résume pas intégralement Icare...

Sa réaction ne se fit pas attendre. Il tourna son visage vers moi. Ses sourcils étaient froncés, quant à son regard, il exprimait une colère noire.

- Tu ne comprends pas, dit-il, avec un regard sérieux. Même au moment où on se parles, des horribles pensées traversent mon esprit. C'est dégoûtant. Je me dégoûte.

- Quel genre de pensées ? Risquai-je, en lui mettant une main sur l'épaule pour tenter de l'apaiser.

Je réalisait qu'il se confiait de plus en plus a moi. Je voulais profiter de ce moment particulier avec lui.

- Je ne peux pas m'empêcher de penser à quel point tu sens bon, que ton sang était délicieux...mon corps me hurle d'abandonner toutes raison et de te souiller. Je déteste ça, alors que je t'ai fait du mal

Il se leva d'un battements de cils. Les poings serrés, il s'avança vers moi.

- Comment peux-tu supporter ça ? Rajouta-t-il en haussant la voix.

Icare semblait en proie au désarroie et a l'incompréhension. Je n'aimais pas le voir dans un tel état. Même si sa carrure me semblait deux fois plus imposante qu'elle ne l'était déjà, je pris la décision de me lever également pour noyer mes yeux dans ses iris.

Florebo Quocumque Ferar TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant