Salah-Saji

39.

«bébé aujourd'hui c'est le grand jour!»

Je lui ai annoncé ça, comme si on allait se marier, c'est vrai je suis dans l'abus. J'exagère mais c'est quand même un jour important, madame va rencontrer mon père le boss de la famille. À sa place, j'aurais eu une pression de malade je crois même que je me serai chié dessus au sens propre du terme, voilà c'est dit!

Mariam - tu t'affiche toi!

Moi - comment ça?

Mariam - à croire on va se marier today

Moi - mhm fais la maligne, t'aurais bien kiffé que je t'épouse aujourd'hui

Mariam - qui t'as mentis?

Moi - toz! Avoue t'appréhendes un peu?

Mariam - quoi? Un peu? T'es fou! J'ai totalement la pression, j'ai chaud comme jamais on dirait je suis en ménopause non c'est trop comment j'suis pas bien.

Pourquoi ma copine est comme ça? Parfois je me pose la question. Elle me fait rire, y'en a pas deux comme elle, j'ai vraiment trouvé en elle ma moitié, c'était la pièce manquante du puzzle de ma vie. Pas mal la métaphore hein? Non? Ah ok dommage, une autre fois peut-être.

Moi - Mais t'inquiète pas hein, tout va bien se passer! Puis tu connais déjà ma mère, mes frères et sœurs donc tu pourras être plutôt à l'aise, y'a pas de galère.

Mariam - Si, la galère c'est que je ne sois pas algérienne, encore pire je suis noire. Ton père va faire une crise cardiaque dès qu'il va me voir, meskine la vielle mort.

Moi - (rire) je suis cuit! Arrête wesh, ça va le faire je t'ai dit, puis ma mère a dû déjà lui parler de toi c'est obligé donc tranquille, mon père c'est un bon.

J'étais bien obligé de la rassurer, sinon son état aurait été catastrophique, à savoir, Mariam est une grande stressée de nature. Il devait être plus de 18h passé, mon appartement était tout clean, tout beau, tout propre grâce à Salif et Mariam qui m'ont donné un coup de main pour le rangement. Je suis allé me préparer, je voulais m'habiller simplement, jogging Nike sweat à capuche casquette paire de Nike au pieds comme d'habitude quoi mais ma mère m'aurait tué je pense donc j'ai mis un jeans vite fait avec un polo Lacoste j'avais pas envie de caler une chemise, la flemme en plus. Mariam elle, toujours dans la simplicité et l'efficacité, pantalon carotte noire, longe veste blazer noire avec un top vert et une paire de mocassins, trop trop trop de charisme comme disent nos amis congolais.

Je me sens tellement fier lorsqu'elle marche à mes côtés en mode genre c'est un trophée ou une voiture de luxe enfin bref pardon je m'égare! On décolle de chez moi à 20h10, on a rendez vous à 20h30 et ma mère ne blague pas avec l'heure j'ai envie de dire heureusement que j'habite seulement à quelques minutes sinon on aurait été dead.

20h22, nous arrivons dans mon ancienne cité, je remarque Mariam qui est à fond stressée, je lui fais un petit bisous sur le front et je la prends par la main.

«Moi - w'Allah stresse pas, ça va aller! Depuis le temps qu'on attends ça.»

Elle souffle un bon coup puis on se dirige jusqu'au bâtiment, on croise des gars de la cité que l'on salue brièvement, pas le temps de discuter avec eux Mama Khadijah risque de péter un câble.