Soixante et onze

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Au lieu de rentrer directement à l'hôtel on a décidé de se retrouver seuls dans la nature, à l'extérieur, plutôt que d'être enfermé dans une chambre où j'aurais pour unique envie de me relier à elle. Alors ce n'est pas plus mal comme ça.

Actuellement je suis le plus heureux, je peux même dire que nous sommes les plus heureux. Voilà la dernière chose qui nous manquait, l'accord de Monsieur Ba.

On en a quand même chié nous deux, j'en ai bavé autant qu'elle. Certains pensaient qu'on se lasserait de ramer et qu'on finirait par se séparer avant d'entamer l'étape du mariage.
Où sont-ils maintenant ces trous de balle qui nous portait l'œil? Je ne les vois plus.



- Tu penses à quoi? demande-t-elle

-   À ce qu'on vient de franchir.


Mariam attrape ma main tout en continuant d'avancer jusqu'à l'inconnu. On arrive sur une plage presque désertique, où deux gros rochers séparent la mer du sable. C'est beau à voir, j'aimerais finir mes jours aux côtés de Mariam dans ce genre de cadre.



-    Lourd de ouf!

-    J'suis déjà passée ici avec mes frères et sœurs, c'est vrai que c'est beau gosse.

-   Attends et c'est que maintenant que tu me dis ça? Moi qui pensais qu'on marchait sans savoir où on allait.

-   Je voulais pas tout gâcher.

- M'bécile, comme ton vieux dit.


Avant de la porter, je veuille à bien lui enlever son sac, ses quelques vêtements puis je cours avec elle dans mes bras pour la balancer gracieusement à l'eau. Elle finit par boire la tasse ce qui me tue de rire, je l'a rejoint, elle tente de me noyer, -échec de la mission- je la noie alors en remerciement. Elle manque de m'insulter plus d'une fois, on nage encore une dizaine de minutes. Finalement les vagues nous font fuir, elles ont dû être jalouses de notre amour.

Une fois sorti de la mer, Mariam lance.



-   Je t'ai dit qu'il t'accepterai.

-   Ouais pourtant j'avais quand même cette pression. J'me suis dit et si cet homme réagit comme le mien, comment toi et moi allons nous faire? Tu vois le délire, en sah j'étais grave en cogite.

-   Normal, je te comprends totalement. Maintenant tu n'as plus à cogiter Salah!

-   Zehma t'es en train de me rassurer?

-   Oh, dégage.



Je regarde dans tous les côtés pour vérifier qu'il n'y a aucun passant, la flemme d'être arrêter pour agression. Parfait-, la voie est libre. Je l'attrape par le cou de sorte à la faire tomber en arrière, à la ramasse elle n'a rien vu venir.



- Putain mais t'es con ou quoi? C'est sale par terre. Relève moi, t'es chiant.

- T'es sérieuse tu fais ta chochotte là? «c'est sale par terre» à croire tu peux pas te laver et te décrasser. Ah les nanas!

- Mais ferme tes fesses Salah.





Je l'aide à se relever en riant, fallait voir sa gueule. Bien évidemment madame s'est mise à me toiser, un regard de mort.

Salah-Saji Où les histoires vivent. Découvrez maintenant