De l'adolescence à l'âge adulte. [Boyxboy]

9. De l'adolescence à l'âge adulte.

Ida se rua sur son ami qui gisait sur le sol. Il était replié sur lui même et pleurait discrètement, le visage caché sous son bras, reniflant et haletant, ses expirations saccadées. La jeune fille s'était attivement accroupie à ses côtés et avait posé une main tendre sur son épaule. Que pouvait-elle lui dire ? Quelque chose qui ne soit pas ridicule et qui pourrait le réconforter... Elle préféra les gestes à la parole et glissa délicatement ses doigts fluets dans le creux de la main de celui-ci pour ensuite la lui serrer, compatissante.

Mika se redressa douloureusement, s'asseyant sur le bord du trottoir. Il s'essuya les yeux, sans douceur, de quelques revers de manche.

Ida qui lui tenait toujours la main avait pris place à ses côtés se colant à lui, épaule contre épaule. L'adolescent renifla et détourna la tête pour éviter le regard de celle-ci. Il se sentait honteux. Il renifla encore une fois.

La jeune fille lâcha délicatement la main du garçon, sans le brusquer, se relevant et allant récupérer son sac qu'elle avait jeté parterre, dans sa course, pour le rejoindre. Elle fouilla à l'intérieur et en sortie un paquet de mouchoir qu'elle tendit à son ami en se rasseyant à son côté, toujours au plus proche de lui. Mika la remercia dans une courte expiration et un nouveau reniflement. Il se moucha discrètement puis enfouit le kleenex, en boule, au fond de la poche de son slim rouge. Il s'essuya encore une fois les yeux avec les manches de son pull blanc et brusquement, il se releva, avec difficulté certes mais résigné.

_On y va ? Demanda t-il, tendant une main à la jeune fille pour qu'elle le rejoigne.

Ida s'exécuta et se rendit compte, une fois debout face au garçon, que la joue de celui-ci était tuméfiée et que sa lèvre inférieure était fendu à la vertical, bordée d'une fine larme de sang coagulée.

Elle lui posa une main sur sa joue et laissa glisser son pouce autour de l'entaille de sa lèvre. Mika grimaça de douleur et riva timidement ses yeux sur ses pieds. Elle lui accrocha le bras et l'embarqua en direction de l'école, sans un mot.

Ils avaient pressé le pas pour ne pas se mettre plus en retard. Le trajet s'était fait dans le silence, jusqu'à leur arrivée devant la porte de la salle dans laquelle ils devraient déjà être.

Ida stoppa Mika au moment où il allait frapper contre le bois.

_Il va falloir qu'on parle... Lui dit-elle dans un souffle léger, laissant transparaître une certaine inquiétude, puis elle toqua la porte à la place de son ami. Celui-ci s'étant figé sur ces quelques mots, un tas de questions venant soudainement se bousculer dans sa tête et une douleur intense prendre place entre ses côtes. Il avait presque oublié le coup de pied qu'on lui avait infligé, plus tôt.

_Oui ! Avait répondu une voix féminine et assez jeune, aux trois coups successif contre la porte.

Les deux jeunes gens entrèrent timidement dans la classe et Mika devança son amie, tête baissée.

_Excusez nous madame, s'exclamât-il. Nous avons eu quelques petits problèmes, continua t-il, cette fois en relevant la tête, montrant son visage meurtrie.

La jeune professeur eut un hoquet de surprise et porta une main à sa bouche, dubitative.

_Mais... Qu... Qu'est ce qu'il... Que s'est-il passé ? Bégaya celle-ci qui regardait succinctement les deux adolescent, donnant à sa tête un mouvement de panique.

_Ne vous inquiétez pas madame, tout va bien, la rassura le jeune homme. Est-ce qu'on peut s'asseoir ? Demanda t-il avec aplomb.

_Heu... Ou... Oui, bien-sur... Mais vous, vous ne voulez pas aller à l'infirmerie, jeune homme ?

Il fronça les sourcils, il venait de se rentre compte, qu'il n'avait jamais vu ce professeur...

_Non, répondit-il assuré.

Voyant l'air résigné du garçon, la jeune femme les autorisa à prendre place en leur désignant du doigt, deux chaises vides, deux bureaux accolés au fond de la classe.

_Cette fois ne t'enfuis pas sans moi à la récrée... Chuchota Ida à Mika en s'asseyant.

Le garçon l'a regarda et aperçut sur son visage, un petit sourire moqueur se dessiner, destiné à le dérider et qui eu de-suit l'effet escompté.

La sonnerie retentit, Mika attendit que tous les élèves soient sortis de la classe, pour partir le dernier. Ida croisa ses bras sur sa poitrine, sans bouger de sa chaise, le regard taquin dirigé sur son ami.

_Tu me suis, je suppose ? Demanda le garçon, narquois.

Elle opina du chef pour acquiescer découvrant ses dent par un large sourie.

...

Ça y est, sa tête se mit à lui tourner, son cœur battre à tout rompre. Dans un geste inconscient il se tirait la peau du cou. C'était le moment qu'il redoutait depuis qu'il l'avait rencontré, c'était le moment de parler avec elle... Ils étaient seul, dans la salle de musique, assis l'un en face de l'autre. Sur le même banc. Celui du grand piano à queue qui trônait sur une estrade, au fond de la salle...