87 De l'adolescence à l'âge adulte.

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Sous la couette, Dany sanglotait discrètement, la tête enfouie dans son oreiller. "Je le déteste ! Un jour, je me vengerai !" pensait-il, tout en reniflant et se mouchant dans les draps.

La porte de sa chambre s'entrouvrit, et madame Cordell se glissa dans la pièce, sur la pointe des pieds. Elle s'approcha doucement, prés de son fils qui ne s'était pas encore rendu compte de sa présence, et c'est en voulant prendre place au plus prés du garçon, en s'assayant sur le lit, à ses côtés, qu'elle le fit sursauter. Le jeune homme se recroquevilla sur lui même dans un bon, protégeant son visage de ses bras, comme s'il s'attendait à recevoir un coup.

_Didou, c'est maman ! Tenta t-elle de le rassurer, en s'exclamant sur un ton très doux, malgré sa voix tremblante.

_Va-t-en ! Grogna le blondinet, la mâchoire serrée, et se défaisant véhément de la main compatissante que sa mère avait posée sur son épaule. Puis il remonta sa couette jusque sur sa tête, pleurant cette fois-ci moins sobrement sous celle-ci.

_Chéri, tu veux que...

_Je veux que tu t'en ailles ! La coupa Dany, son cri étouffé par la couverture.

Madame cordell dut se résoudre à écouter son fils, et c'est la mine déconfite qu'elle se releva, pour s'en aller, comme le garçon venait explicitement de le lui demander.

_Man ! S'exclama le blondinet, émergeant de dessous sa couette, s'assayant en tailleur sur son lit, grimaçant légèrement en prenant position sur son assise apparemment douloureuse, pour interpeller sa mère, le visage inondé.

_Oui ! Lâcha la mère, étonnée, mais heureuse qu'il la rappelle.

_Quand je serai parti de la maison, commença t-il, je veux dire quand j'aurai fini mes études et trouvé un travail correct, si vous me laissez aller jusque là... Il se stoppa un instant pour laisser transparaître un sourire mal sain, toi et lui, cracha t-il sur un ton écœuré, vous ne me verrez plus jamais, je quitterai définitivement vos vies. Je dis ça, mais je sais que je ne vous manquerez pas !!! Lâcha t-il en se jetant en arrière pour de suite reprendre sa place initiale, sous sa couette. Il savait très bien que sa réaction était proche de celle d'un enfant de quatre ans, mais ça lui était venu du fond du coeur. Il aimait sa mère, mais lui en voulait tellement de ne jamais intervenir, de ne rien faire.

_Oh si tu me manqueras Didou ! Chuchota madame Cordell, dans sa barbe, la mine déconfite et une larme lui perlant sur la joue. Je t'aime plus que tout au monde... Commença t-elle avant d'être dubitativement stoppée par un ricanement qui venait de dessous la couette.

_Quelle belle façon d'aimer quelqu'un !!! Cracha Dany, amer. À dire qu'il y en a qui vont en prison pour aimer comme ça...

_Je ne t'ai jamais levé la main dessus ! Se défendit madame Cordell, plus qu'attristée et choquée. Ce n'est pas moi qui...

_Non mais sérieux, tu vies dans quel monde ? S'énerva le jeune homme, en bondissant de dessous sa couette, et de son lit, pour aller en un rien de temps, se placer, debout, face à sa mère, la surplombant de toute sa grandeur. Tu me dégoûtes ! Dit-il les dents serrées.

_Tu n'as pas assez reçu à ce que je vois ! Lança une voix grave.

Le père de Dany, se tenait, les bras croisés, adossé au chambranle de la porte d'entrée de la chambre, l'air fâché.

Le blondinet déglutit de travers, reculant de trois pas en arrière, sans même s'en rendre compte. Il fixait le visage colérique de son père. Pourquoi avait-il répondu à sa mère ? Pourquoi n'avait-il pas laissé couler, comme il le faisait toujours ?

_Alexander, ce n'est rien, il est juste en colère... Commença madame Cordell, la voix tremblante, craintive.

_Délia, il est tard, tu devrais aller te coucher. Lui proposa son mari, plus sur un ton incisif, qu'inquiet.

De l'adolescence à l'âge adulte. [Boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant