De l'adolescence à l'âge adulte. [Boyxboy]

79 De l'adolescence à l'âge adulte.

_Je sais, répondit tristement Ida. J'étais derrière la porte, j'ai tout entendu. Révéla t-elle, la voix tremblante. Je comprendrais qu'après ce que je t'ai fait, qu'après aujourd'hui, tu ne veuilles plus me parler. Mais je veux m'excuser, et que tu saches que je m'en veux... Je... Je n'veux pas perdre ton amitié, et je... je m'en fiche de... Je m'en fiche de ma mère, pleura la jeune fille, laissant les larmes couler en cascade sur son jolie visage pâle.

Mika ne lui donna même pas un coup d'œil et ouvrit la porte face à lui en l'entrebâillant, encore hésitatant devant celle-ci. Il s'essuya furtivement le visage et laissa involontairement échapper un reniflement qui brisa la coeur de son amie, parce qu'il pleurait à cause d'elle.

_On peut aller en parler dans ma chambre si tu veux ? S'enquit-il, toujours sans se retourner, entre deux reniflements, la gorgé serrée.

_Oui. Répondit tout simplement la jeune fille, un petit sourire s'étirant au coin de sa bouche.

Elle grimpa les quelques marches qui la séparaient de son ami et le suivit à l'intérieur de la maison, en silence, toujours sans un seul regard de l'adolescent à son égard.

Dans le hall d'entrée, Mika salua brièvement sa famille qui était éparpillée un peu dans toutes les pièces. Joannie sa maman, faisait faire les devoirs à Zuleika et Fortuné sur la table de la salle à manger. Dans la cuisine, Paloma s'occupait, sûrement du repas du soir, parce qu'elle coupait des carottes déjà épluchées, installée sur l'îlot centrale de la pièce. Tandis que Yasmine lisait studieusement un livre sur l'histoire de la Chine, assise sur le plan de travail, près de la table de cuisson, sur laquelle mijotait un veau en daube. Comme tous les soirs de la semaine, papa penniman, lui brillait par son absence parce qu'il rentrait toujours tard du travail. Souvent, quand les enfants étaient déjà couchés.

_Avec Ida, on va dans ma chambre. Lanca l'adolescent, la voix tremblante et sans relever la tête pour regarder qui que ce soit.

Et sans attendre d'assentiment, il attrapa son amie par la main et l'entraîna avec lui dans les escaliers, pour rejoindre à la hâte son sanctuaire.

Une fois dans sa chambre et après avoir fermé la porte dans leurs dos, il proposa, toujours la tête baissée, d'un signe de la main, à la jeune fille de s'asseoir sur son lit, et se délesta de son sac à dos qu'il jeta au pied de celui-ci. Ce n'est qu'une fois lui aussi assis, qu'il releva enfin le menton pour montrer un visage déconfit et inondé de larmes qu'il avait laissé couler sans se donner la peine de les essuyer.

_Oh non Mika, je ne voulais pas te faire pleurer. S'excusa Ida, son visage aussi mouillé que celui du jeune homme.

_Alors, il fallait pas m'ignorer et m'repousser toute la journée, se lamenta Mika en se raclant la gorge et se séchant les joues et les yeux à coup brutaux de revers de manches.

_J'ai été vraiment nulle, et je n'le réalise que maintenant. Souffla la jeune fille. Mais j'étais vraiment vexée en pensant que tu t'en foutais de moi...

_Je suis venu, la coupa l'adolescent, blessé.

_Oui, mais je n'le savais pas. Et franchement, je n'me serais jamais imaginée que m'a mère puisse me mentir, s'expliqua Ida en attrapant une main à son amie pour la serre entre les siennes.

Mais Mika s'extirpa véhément de son étreinte, et se leva dans un bond pour aller bouder face au mur, le dos tournée à la jeune fille.

_Parce-que moi, ça t'es normale de penser que je mens, vociféra t-il comme s'il s'adressait à la cloison, se sentant offensé, en colère, triste et déçu.

_Je m'en veux Mika ! Pleura la jeune fille.

_Tu veux que j'te dise c'que j'ai ressenti ? S'enquit l'adolescent en faisant volte-face, les yeux complètement embués.