Chapitre 28 - Avouer sans flancher

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Crochet me fixait du coin de l'œil depuis notre entrée dans la grotte. Il cherchait sûrement à cerner la réaction que j'aurais en revenant ici, après tant d'années. Je n'ai pas oublié. Ni la souffrance, ni la peur qui me hantait lorsque mon corps tout tremblant se recroquevillait sur lui-même.
Ce jour-là, je souhaitais juste fuir les garçons perdus et chercher une sortie, ou au moins, un endroit éloigné du camp. Tomber sur le capitaine n'était pas dans mes projets... c'est après que j'ai su que je n'aurais pas dû fuir. C'était ridicule. Je ne comprenais pas encore la leçon en ce temps-là, c'est Peter qui me l'expliquait, à sa manière, quand je tentais une nouvelle fois de m'échapper en interférant dans ses plans. Je me souviens que cette fois-là, j'avais refusé d'accompagner Crochet et les autres sur le Jolly Roger, par peur que Peter s'en prenne à eux s'il découvrait ma position, ce qu'il aurait fait.
En revenant, avec peine, au camp je me fis vite prendre à part. Personne ne pouvait éviter le chef d'être au courant des nouvelles de l'île, tout lui parvenait. Alors quand Peter découvrit où j'étais et ce que j'avais fait, il ne paraissait pas heurté ou en colère... juste déçu par mon comportement. Apparemment je n'avais pas encore bien compris les règles. Mais il ne me les répéta pas. Pas aujourd'hui. Non, ce jour-là il décida d'agir autrement. En une seule phrase, je me sentais déjà défaillir, seulement maintenue par les fils qui lui permettait de me contrôler psychologiquement.

"Tu vas vite apprendre qu'interférer dans un jeu n'est pas sans conséquences, Gwen. m'avait-il dit le plus calmement possible. Je suis désolé, mais pour que tu retiennes la leçon, il va falloir te punir."

Je crois que c'était, pour le coup, la première fois que j'avais vraiment peur de lui. La punition en elle-même était insurmontable, mais l'expression qu'il me lançait en affirmant ses paroles était pire. Son fin sourire me sciait littéralement sur place. Je me sentais prise au piège sur cette maudite île. Crochet était déjà loin et, même si j'aurais préféré le rejoindre lui et son équipage, j'étais tout de même soulagée de savoir que rien ne lui était arrivé. Ça ne devait concerner que moi...

"Gwen..." articula justement le Capitaine en agitant sa main devant mes yeux.

Un regard lui permettait de lire en moi. Ce n'était pas difficile. Je ne cherche pas à cacher mes sentiments, tant que ce n'est pas face à Peter. Avec lui, je dois être forte... toujours forte. Ne pas pleurer, ne pas me plaindre, ne pas rétorquer, ne pas me moquer, ne pas être faible. Rien ne doit paraître par mon expression. Comme les garçons perdus, je me dois de mentir pour ma survie.

"Je vais bien. C'est bon... murmurais-je en déviant mon regard ailleurs pour qu'il ne puisse relire en moi une nouvelle fois. Trouvons Bae et partons d'ici."

Il hoche faiblement la tête et continue sa marche suivit par le groupe. Une fois arrivée au bout d'un des chemins empruntés, ramenant toujours au même point apparemment, nous nous arrêtions pour découvrir, à plus de 100 pas, une cage de bois. J'en reconnais bien le style : Wendy avait exactement la même.

"Neal." Laissa échapper Emma en le distinguant d'entre les barreaux.

Celui-ci se trouvait isolé par un énorme vide nous empêchant de le rejoindre. Je ne me souviens pas de cela, lors de ma dernière visite. Il y a eu quelques changements. De quoi s'adapter au jeu... me dis-je alors en pensant à Pan.

"Comment allons-nous traverser ?" Demanda Mary-Margaret.

"Je vous l'ai dit. Répondit avec tristesse Crochet. Il va falloir avouer votre plus sombre secret. Laissez-vous donc porter par ce moment de confession, il n'y en aura pas toujours d'aussi vrais."

♦ Le Pays Imaginaire ♦ «Let's play»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant