Son visage était si près que j'en bloquais inconsciemment ma respiration. Ce petit garçon est totalement... fou. Je ne voyais pas d'autres mots capables de le justifier. À quoi joue-t-il ? Est-ce une mauvaise blague que les autres me font pour encore se moquer de moi ? Je me serais encore fait avoir dans leur jeu sordide... J'en suis sûre !
Tant que je ne réagissais pas à sa "blague" - si c'en était bien une - il ne bougeait pas d'un poil. Je finis par perdre patience et prit mon courage à demain pour rétorquer sévèrement :
"Je ne joue pas avec toi et tes copains, alors lève-toi et laisse-moi partir."
Je tentais de rester la plus mature possible. Avec une bande d'enfants comme eux, il fallait bien. Ce sont tous des monstres. Ils n'ont aucune tenue et se moquent sans arrêt ! Ma mère m'aurait sûrement interdit de les fréquenter avec fermeté. J'aurais aimé qu'elle soit là en ce moment... Elle me manque. Maman...
Des larmes réapparurent aux coins de mes yeux malgré mes clignements incessants pour les faire disparaître. Non... Je ne peux pas pleurer... Pas devant lui. Tu dois être forte, Maman me dirait. Mais... Elle n'est pas là. Ça y est, je fonds en larmes. Les lèvres pincées, je tentais de fuir le regard du garçon mais il me reprit les joues pour diriger mon visage vers lui.
"Tu redeviens une tomate qui pleure ! S'exclama-t-il en rigolant avant de vivement afficher la moue triste d'un chien battue. Pourquoi ?"
Je hochai la tête de droite à gauche vivement pour sortir de son étreinte.
"Je ne te le dirais pas ! Tu vas te moquer de moi et aller le dire aux autres ! Va-t-en... ! Va-t-en, je te dis !"
Sans prendre en compte mes ordres, il resta sur moi en position assise et m'observa pleurer en silence. Qu'est-ce qui cloche, chez lui ? Je veux être seule ! Je veux pleurer seule... ! Je tentai de me dégager mais il ne se résolut pas à bouger et je finis assise à mon tour, le garçon sur mes genoux.
"Tu m'écoutes ou pas ?! M'énervais-je. Arrête de rire de moi et va voir ailleurs !
-Tu crois que je ris de toi ?"
Je redressais mon visage sur lui. Il me souriait calmement, ses deux grandes billes bleues fixant chacun de mes traits détendus. Je semblais tellement étonnée de le voir si calme que j'en avais oublié ma tristesse. Il faut dire... son regard est si envoûtant. J'avais l'impression de voyager dans un ciel clair sans fin. Je me calmais à mon tour et mes pleurs cessèrent. Il répondit, alors :
"Je ris de ta tristesse !"
Je fronçais mes sourcils d'incompréhension.
"Pourquoi est-ce que tu ris de ma tristesse ?
-Pour la faire fuir !" Ria-t-il à nouveau.
La faire fuir ? Pourquoi ? Décidément, ce garçon n'a pas les mêmes méthodes que ma mère pour échapper au chagrin. Elle, elle me conseillait de pleurer encore et toujours, que ça me ferait du bien. Jamais je n'ai pensé à... rire.
"Je -"
J'allais répondre ne pas comprendre mais il agrippa mes joues une énième fois et s'approcha de moi, toujours ses iris hypnotisant dans les miens.
"Pour combattre la tristesse, il faut rire plus qu'elle ne pleure et prouver qu'on est plus fort ! C'est comme ça qu'on gagne la partie. Il rit en tournant mes joues avec ses paumes. Plus tu ris, plus la tristesse s'estompe !
-Mais, balbutiais-je. Je ne peux pas rigoler si je suis triste.
-Tu peux t'imaginer être heureuse.
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♦ Le Pays Imaginaire ♦ «Let's play»
Fanfic« Si dans votre maudit livre de conte de fées le pays Imaginaire est un endroit paradisiaque où tous vos rêves prennent vie, je vous arrête tout de suite, ce n'est pas la réalité. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...