"Debout, là-dedans."
Au fur et à mesure que je me réveillais, je sentis quelque chose de froid et métallique me taper la tête avec sa pointe. J'ouvris doucement les yeux et sortis ma tête de mes bras pour faire face à une étonnante lumière. Devant moi, Crochet me faisait de l'ombre en s'interposant avec le soleil.
"On est arrivé, ma jolie." Poursuivit-il, le sourire aux lèvres.
Arrivé ? Je ne réagis pas tout de suite, le réveil se fait en douceur. Je ne me suis plus reposée aussi bien depuis longtemps... Je me sens heureuse, confiante, énergique... je me sens bien. En me redressant, mon premier réflexe fût de balayer du regard tout ce nouveau paysage qui s'offrait à moi. Il y avait des maisons, des voitures, des bateaux très... modernes et pleins de personnes qui attendaient à l'entrée du ponton. Ça y est... j'y étais. Storybrooke.
"Ne cache pas ta joie, surtout." Reprit le pirate en me lançant un sourire narquois et un regard provocateur.
J'exécutai ses ordres et laissa paraître l'immense sourire que je ne pouvais contenir, avec l'excitation et l'euphorie qui vînt avec. Pour une fois depuis des années, je me conduisis comme la petite fille que je devrais être - si on ne m'avait pas volé mon enfance - et sautillai dans tous les sens avant de descendre du navire pour poser pieds sur terre.
J'avais réussi. Je m'étais échappée du Pays Imaginaire. Je pouvais reprendre une vie normale ! Une nouvelle vie... Qu'est-ce qui pourrait gâcher ça ? Rien. Absolument rien. Respirer ce nouvel air me faisait oublier que derrière-moi, Félix et les autres garçons perdus venaient eux aussi de s'introduire dans mon petit paradis. Je m'en fiche... ils traceront leur chemin, je tracerais le mien. Je n'ai absolument rien à leur devoir. Je suis libre.
"Gwendoline !" Lancèrent deux voix parfaitement synchronisées dans la foule d'inconnus qui accueillaient Henry et le reste des arrivants.
Deux grandes silhouettes s'approchèrent, mais je ne les reconnus pas tout de suite, ce qui me fît faire un mouvement de recul suspicieux.
"C'est nous. John et Michael."
Malgré leur grandes tailles d'adultes, je pouvais encore reconnaître les lunettes de John, le visage arrondi de Michael et les dix centimètres de différences entre les deux. C'était bien eux. Encore plus heureuse, je me jetai dans leurs bras qu'ils m'ouvraient.
"Vous êtes en vie ! J'ai eu si peur qu'il vous soit arrivés quelque chose à New York ! Je pensais que la police vous aviez eu...
-Oui, c'était le cas. Annonça John. Mais Félix nous a fait sortir pour nous laisser à l'espion qui devait nous surveiller lors de notre arrivé. Il s'est occupé de nous jusqu'à ce qu'on atteigne l'âge adulte et ainsi servir les intérêts de Peter. On ne pouvait pas refuser... Il vous avez."
Wendy descendit au même moment du bateau. Habillée de son peignoir rouge bordeaux que lui avait rendu Baelfire, elle tomba à son tour sur ses frères qu'elle reconnût immédiatement. Je voyais d'ici les larmes lui monter aux yeux lorsqu'elle s'élança vers eux.
"John, Michael ! Vous m'avez tellement manqué !" S'exclama-t-elle en les serrant forts dans ses bras.
La famille était à nouveau réunie. Les trois frères et sœurs sains et saufs après une aventure dont ils ne pensaient jamais en sortir... J'ai l'impression que tout rentre enfin dans l'ordre. Tout est bien qui finit bien, c'est ainsi que l'on dit, non ? Une fin heureuse...
Michael me tendit la main pour que je vienne les rejoindre dans ce câlin groupé. J'acquiesçai d'un rire et vîns me blottir contre eux lorsque quelques secondes après, un autre individu s'imposa en nous enlaçant tous les quatre.
"Baelfire !"
Ça y est. Là, nous étions tous réunis, pour le meilleur et pour le pire. Et comme le pire est passé... il ne peut y avoir que le meilleur ! Pendant une bonne minute, nous ne nous étions pas quitté des mains. Chacun gardait le contact physique avec l'autre. Mais comme toute chose à sa fin... Wendy, John et Michaël rentrèrent ensembles chez leur nouveau chez eux, pour un nouveau départ. Seule avec Bae, je leur lançais de grands signes, espérant les revoir bien vite.
"Gwen. M'appela Baelfire une fois nos grandes retrouvailles terminées. Tu devrais rester avec nous, ce soir. Charmant a lui aussi été empoisonné par l'ombrêve, mais le fait qu'il amène de l'eau provenant de l'île permet de garder une connexion. Si tu t'éloignes trop de cette eau, tu pourrais...
-Je comprends, ne t'en fais pas. Je resterais avec vous jusqu'à ce que ton père trouve un antidote."
Je lui souris et il fit de même en retour, posant sa main sur ma tête, avant de rejoindre Emma et les autres. Mon esprit s'égarait un instant sur le garçon qu'autrefois j'aimais et qui aujourd'hui... semble avoir changé. Peter Pan m'a enlevé beaucoup de choses dans ma "vie", mais je crois que de toutes, celle de ne jamais avoir pu vivre heureuse avec Baelfire à New York aura été la pire... C'est peut-être aussi pour ça que jamais je ne pourrais le regarder en face sans que la vengeance ne gagne toutes mes pensées. Enfin, au vu des circonstances, je ne pourrais plus jamais le regarder en face tout court et peut-être est-ce mieux, finalement. Ma haine ne pourra pas contrôler toute ma vie, je dois l'oublier. Tourner la page. Changer de chapitre, de livre, de bibliothèque, s'il le faut !
Emma et les autres finissent par me faire des signes au loin pour que je les rejoigne et je remarque l'étrange attitude que je devais avoir à demeurer seule au beau milieu de la place, le regard vide et l'air perdu. J'hoche la tête, le plus normalement possible, prête à les rejoindre mais je remarque l'absence d'Henry dans les parages. Je n'ai même pas pensé à la remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi ! C'est grâce à lui que j'ai recommencé à y croire... je lui dois tellement.
Ma tête fît un tour de 180° avant que je ne trouve ma cible. Elle discutait en compagnie de Félix, à l'écart de tous, depuis je ne sais combien de temps... Mon sourire s'éteignit. La dernière personne à qui j'avais envie de faire face maintenant, c'était bien lui. Mais, prenant mon courage à deux mains, je décidais de me rendre en face d'Henry pour le rappeler à l'ordre. Les deux garçons ne perdirent pas de temps à me voir arriver et mes pas se firent plus lourds, mon regard plus distant.
"Hum... Henry. Hésitais-je soudainement. C'est l'heure d'y aller, on va boire un verre au restaurant."
Gigantesque malaise que je ressens de mon côté. C'est horriblement lourd de supporter des regards sur moi, tandis que je me retrouve le visage parallèle au sol, pressée de partir à tout moment.
Réponds Henry... dépêche-toi...
"Oh, oui. Finit-il par s'exclamer. C'est vrai, j'avais oublié. J'arrive."
Il commença le chemin avec moi et je me fis une joie de tourner le dos à Félix. Je pouvais respirer.
"Je te souhaite un nouveau départ, Félix. Lançais-je poliment lorsque je ne l'avais plus dans mon champ de vision.
-Je n'en ai pas besoin, ma chère Gwendoline. Mais merci quand même."
Ses propos provocateurs ne devraient même plus me toucher. Je dois ignorer et passer à autre chose, mes dernières paroles à son égare n'auront pas été aussi haineuses qu'elles ne voulaient paraître, c'est un bon début. Je ne suis plus au Pays Imaginaire mais à Storybrooke et cette ville sera ma seconde chance... ou bien ma troisième. Mais je ne dois pas la gâcher.
"Tu es heureuse d'être ici ? Me questionna Henry lorsque nous rejoignions le groupe.
-Ta ville semble super. lui souriais-je. Je suis sûre que tu es un petit prince, ici. On m'a raconté que tu avais sauvé tout le monde d'une grande malédiction ?"
Il rigola.
"Oui, oui... j'ai fait ça."
Il ne prêtait déjà plus attention à moi et se perdit dans d'autres idées qui venaient lui décrocher un petit et fin sourire aux lèvres. Je frissonnai.
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♦ Le Pays Imaginaire ♦ «Let's play»
Fanfiction« Si dans votre maudit livre de conte de fées le pays Imaginaire est un endroit paradisiaque où tous vos rêves prennent vie, je vous arrête tout de suite, ce n'est pas la réalité. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...