"Non, désolé Logan. J'ai envie de commencer un nouveau départ et je sais que Gwendoline est la personne parfaite pour ça."
Je fixais Charlie s'entourer à mon bras tandis qu'il défiait ce "Logan" d'un regard joueur. Qu'est-ce qu'il faisait, au juste ? Moi, ce que je voyais, c'est qu'en agissant ainsi, il déclarait une guerre certaine contre le groupe d'en face et ce n'était pas exactement ce que je recherchais. Lorsque je me tournai vers Chris, il me rendit un même air perdu, presque suspicieux. C'est vrai, Charlie est si familier avec moi qu'il est clair pour tout le monde que ce n'est pas la première fois que je le vois. Ainsi, Chris - comme les autres - doivent se demander quand et comment ai-je pu le rencontrer. Mais il n'est pas le seul avec qui j'ai déjà parlé sur l'île... Disons juste qu'il est le seul qui ai pour l'instant daigné prendre mon partie, comparé au reste de la bande, cloué au sol comme des statues de cire.
Malgré la bonne intention du garçon, je ne sais maintenant plus où me mettre alors que le chef des garçons perdus bout intérieurement. Il serra les poings, sourcils froncés.
"Tu préfères te joindre à la pire ennemie de Peter plutôt que de rester dans ses rangs ?"
Ce nouveau titre me flattait plus que l'ancien. Je sentis Charlie hocher doucement la tête de haut en bas.
"Je me range toujours vers les gagnants et tu as entendu Gwen : Peter Pan a perdu. Même s'il revient, il ne peut plus nous contrôler comme de vulgaires marionnettes. Il se tourna vers les autres. Le Pays Imaginaire a décidé de qui serait sa nouvelle maîtresse. Maintenant, c'est à vous de voir si vous souhaitez la suivre ou finir seuls."
Dos à moi, je ne le voyais pas mais le sentais néanmoins afficher un grand sourire au groupe. Ces derniers semblaient s'être décomposés depuis notre arrivée. Nous avons tellement cherché à les joindre à notre cause, Chris et moi, que nous n'avons pas pensé que depuis le temps, ils avaient peut-être déjà repris les choses en main et passaient doucement à autre chose. Je me rends compte du dérangement que nous avons causé et maintenant, je vois le doute que nous leur causons. Ce n'est pas ce que je veux...
"Arrête, Charlie." Lançais-je vivement en m'approchant pour lui prendre l'épaule.
Il décala de grands yeux bleus curieux sur moi. D'un même regard entendu, il s'exécuta et recula. Je me tournai alors vers Logan puis vers les enfants.
"Aucun camp n'est à choisir et personne ne finira seul. Je suis la maîtresse du Pays Imaginaire - oui - mais ça ne signifie pas que vous devez tous me suivre et vous pliez aux ordres. Les garçons perdus n'ont pas d'ordres à recevoir."
J'en voyais certains hocher la tête, mais Logan s'interposa dans mon champ de vision en se joignant à eux d'un sourire sarcastique.
"Certainement pas de toi, en tout cas."
Je souris à mon tour.
"C'est vrai, oui. Si nous sommes venus ici, ce n'est pas pour vous forcer à quoique ce soit. Nous voulions juste -..."
Je me bloquais un instant dans mes paroles, hésitant à regarder Chris derrière-moi. Mentir était la dernière chose que je devais faire pour éviter de devenir comme Peter Pan. Ainsi, les risques que rien ne se passe comme je l'ai prévu - ce qui est déjà le cas - sont forcément à prendre. Ma confiance en moi en prendrait un coup si je mentais à ces enfants, en plus d'avoir déjà menti à Chris. Par ma faute, il pense encore que je resterais avec lui ici pour régner sur l'île, alors qu'en réalité, mon seul objectif est d'en faire une prison pour Pan. Je ne sais pas encore comment je lui annoncerais la nouvelle, surtout après qu'il ait bu l'antidote et doive rester sur l'île jusqu'à la fin de ses jours, comme prix à payer. Ce que je sais néanmoins, c'est que ce poids m'est déjà bien assez lourd comme ça et que je n'en souhaite pas un deuxième. Je repris alors...
VOUS LISEZ
♦ Le Pays Imaginaire ♦ «Let's play»
Fanfiction« Si dans votre maudit livre de conte de fées le pays Imaginaire est un endroit paradisiaque où tous vos rêves prennent vie, je vous arrête tout de suite, ce n'est pas la réalité. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...