On a tous entendu des pas dans les escaliers, sa mère arrivait. Teresa m'a lancée un regard me signifiant de la fermer, mais si elle pensait que j'allais l'écouter désormais, elle se mettait le doigt dans l'oeil.
- Qu'est-ce qui se passe ici? demanda sa mère en entrant dans la chambre.
- Rien maman, rien.
- Il se passe que votre fille m'accuse de viol, et de l'avoir mise enceinte.Le regard de sa mère devint soudainement sombre, et se dirigea vers Teresa. Je jubilais intérieurement, et me sentais à la fois mal pour sa mère devant subir les conneries de sa fille.
- Teresa? Teresa Parker, est-ce que c'est vrai?
À ce moment là, personne ne savait si sa mère lui demandait la vérité sur le fait que je l'aurai violé, ou si elle m'avait réellement accusé de viol.
- Est-ce que tu as vraiment accusé Newt?
La tension dans la pièce était si pesante qu'elle devenait étouffante. Le silence de Teresa fit facilement comprendre la réponse à sa mère.
- Je vous laisse, vous devez avoir des choses à régler. dis-je en sortant de la pièce. Ça ne se passera pas comme ça Teresa, je ne te laisserai pas gagner. Criais-je avant de sortir de la maison en claquant la porte.
J'avais besoin d'un remontant. De boire. Mes mains tremblaient, sûrement la tension qui redescendait.
La tension? Dis plutôt que tu es alcoolique. Me souffla ma conscience.
Alcoolique? Moi? J'aime boire, c'est tout. Je peux m'en passer, j'en suis sûr, seulement là, j'en ai réellement besoin ou envie, c'est ça. J'ai juste envie de boire pour oublier.
Ça commence comme ça. Je soupirais tentant de faire taire ma conscience et entrais dans un premier bar.Je les ai enchainé, les bars.. Et les verres aussi d'ailleurs, jusqu'à ce qu'on me retrouve complètement déchiré en pleins milieu d'un trottoir, n'arrivant plus à tenir sur mes jambes. Mais j'étais bien, je ne pensais plus à rien, simplement parce que quand le grand brun aux yeux ambrés m'a soulevé du sol, je n'étais même plus capable de rien, de penser comme de marcher. Il m'a demandé où j'habitais, je l'ai fixé avec des yeux vitreux sans pouvoir lui répondre, parce qu'à ce moment là, je ne m'en souvenais plus.
J'ai dû lui marmonner un truc du genre de me laisser sur un banc, ce qu'il a fait. Il m'a assit sur un banc pas loin de la route, et au moment où j'allais le remercier, je lui ai vomi dessus. Enfin sur les chaussures.J'ai cru qu'il allait m'exploser contre un mur, c'est probablement ce que j'aurai fait à sa place, mais non. Il n'a rien dit. Il a enlevé ses chaussures, et est repartit en chaussettes, dans la rue.
Quant à moi, j'ai dû m'endormir sur ce banc, parce que quand j'ai rouvert les yeux, il faisait nuit. Mais au moins, j'étais sobre. Je ne sais pas si c'était une bonne chose, parce que je repensais de nouveau à toutes les emmerdes qui me tombaient dessus.
Teresa, Minho, la solitude, mes parents.. Mes parents. Ça fait un mois aujourd'hui qu'ils sont morts et je n'ai même pas été déposer des fleurs sur leurs tombes. T'es vraiment qu'une merde Newt.
De toutes façons, qu'est-ce qu'ils en ont à faire d'avoir des fleurs, alors qu'ils sont morts? Fils indigne.C'est vrai non? On pose des fleurs sur la tombe d'une personne chère à nos yeux, et les fleurs reproduisent le même parcours que cette personne. Elles sont belles, fraiches et sentent merveilleusement bon, et petit à petit elles fanent et meurent elles aussi. Comme pour nous rappeler que rien n'est éternel, qu'on finira tous comme ça, que c'est la fatalité de la vie.
Vas déposer des putains de fleurs, t'en meurs d'envie et t'as rien d'autre à faire! Me cria ma conscience. Cette petite voix dans ma tête commençait à me taper sur le système. Et pourtant, je l'écoutais.
J'ai couru chez un fleuriste qui était en train de fermer, je l'ai supplié de m'accorder deux minutes le temps d'acheter des fleurs. Au début, il m'a dit de dégager, je devais sûrement ressembler à un malade mental. Mais quand je lui ai dit que c'était pour les déposer sur la tombe de mes parents, son regard à changé, et il a rouvert le temps que j'achète un fichu bouquet. Bon, j'avoue, j'en ai acheté deux, et je les trouvais superbes.
Je l'ai remercié, et j'ai marché jusqu'au cimetière. En passant devant les vitrines d'une boutique, j'ai fais un pas en arrière face à mon reflet. J'étais bien habillé puisque j'avais fait un effort ce matin, mais mes yeux étaient éclatés par l'alcool, mes cheveux en bataille, on aurait dit que je revenais de la guerre.En arrivant dans le cimetière, bordel que j'étais mal à l'aise. C'était sombre, silencieux, lugubre. Logique, tu pensais que les morts seraient en train de faire la fête, abruti?
Je suis allé devant leur tombe, et j'ai déposé les fleurs. C'était comme si la tombe prenait vie avec les couleurs des fleurs. Comme si mes parents étaient enfin heureux. Comme si on déposait des fleurs pour faire revivre des personnes quelques temps, et une fois qu'elles ont fanées, ces personnes disparaissent de nouveau. Alors on recommence, encore et encore. Un cercle sans fin, dans l'espoir de garder en vie le souvenir de personnes perdues à jamais.Et comme je n'avais rien d'autre à faire, je me suis assis par terre et je leur ai parlé. Je leur ai dit à quel point c'était dur la vie sans eux, seulement avant j'étais trop égocentrique pour m'en rendre compte. Je leur ai dit qu'ils avaient été égoïstes de me laisser seul à 20 ans, puis ma conscience m'a rappelé qu'ils n'ont jamais voulu mourir, eux. Puis, vers 2h du matin je suis rentré en taxi chez moi. J'ai dû donner un bon paquet de fric à ce taxi, parce que comme je n'étais pas fatigué, je lui ai demandé de m'emmener dans les plus beaux endroits de Londres, et con comme je suis, j'avais oublié la galère que c'était de rouler dans cette ville.
Je me sentais étrange en m'allongeant dans mon lit. Comme apaisé d'avoir enfin fait quelque chose de bien : aller sur la tombe de mes parents, mais à la fois seul, très seul. L'unique personne qui a fait que cette journée n'était pas si catastrophique qu'elle aurait pu l'être si on m'avait amené au poste pour ivresse sur la voie publique, c'est ce grand brun sur qui j'ai vomis. Il ne m'a presque pas parlé, uniquement pour savoir ce qu'il devait faire de moi, mais c'est la seule personne m'ayant donné de l'attention aujourd'hui. La seule personne qui ne m'a pas jugé pour mon apparence de mec complètement déglingué, alcoolique mais qui ne veut pas se l'avouer, et qui ne m'a pas pété la gueule pour lui avoir dégobillé dessus. Le fleuriste lui, m'a jugé sur mon état physique, et le taxi sur mon état mental.
Je me suis relevé de mon lit n'arrivant pas à dormir, et comme j'étais dans une sorte de nostalgie étrange, j'ai voulu faire comme dans les films américains. Je suis sortis, et je me suis allongé dans l'herbe en observant le ciel. Bien évidemment, comme je suis anglais, tout ne s'est pas passé comme prévu. J'aurai passé la nuit dehors et me serai réveillé heureux sous un grand soleil le lendemain, avec quelques brins d'herbe dans les cheveux, et sans aucun mal de dos d'avoir dormi sur le sol. Mais je suis revenu à la réalité quand la pluie a commencé à tomber de plus en plus fortement, et que la boue a remplacée les brins d'herbe.
La nostalgie et la fatigue ayant pris possession de tout mon être, je me suis rendu dans la chambre de mes parents, et j'ai ouvert l'un des tiroirs de la commode. J'y ai trouvé une boite alors je me suis assis sur le lit et je l'ai ouvert. Il y avait des photos de famille, bien sûr, je devais avoir maximum 6 ans dessus. Au fond de la boite, il y avait un truc étrange, ressemblant à une sorte de mp3, ou quelque chose du genre. En le prenant, je me suis vite rendu compte que c'était un dictaphone. J'ai appuyé sur play dans l'espoir que la batterie de ce fossile ne soit pas morte, et à ma plus grande surprise, un grésillement s'est fait entendre. Quelques secondes plus tard, j'entendais une voix.
C'était celle de ma mère.
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I Hated The Place, Tommy.
Fanfiction- Je te promets que je te sortirai d'ici Newt, d'accord? - Qu'est-ce que je dois faire Thomas...? - N'abandonnes pas, surtout, n'abandonnes jamais. Le brun sortit de la pièce, puis du bâtiment, laissant le blond seul avec ses pensées aussi noires...