Chapitre 65.

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Cela faisait une semaine que Newt était rentré, et qu'on s'ignorait totalement. Aucun de nous deux ne parlait, ne se disait bonjour. Depuis la nuit de son cauchemar, on ne s'était pas regardé dans les yeux, on ne s'était pas adressé un mot. Et putain ce que ça faisait mal.
Je savais qu'il aurait du mal à me pardonner pour le baiser et pour la lettre, mais je n'ai pas tous les tords dans l'histoire, alors je ne vois pas pourquoi je devrais faire le premier pas.

Aujourd'hui, j'avais promis à Chuck qu'on déjeunerait ensemble en centre ville, histoire de se changer les idées. Il avait quelques problèmes avec ses parents chez qui il vivait toujours, alors ça nous ferait du bien à tous les deux.
Je venais de terminer mon footing, Newt dormait encore quand je suis partis alors j'avais refermé la porte à clé. Il faisait déjà beaucoup trop chaud en cette matinée, et je n'avais qu'une envie : prendre une douche glacée et me débarrasser de toute cette transpiration. Je suis entré dans l'appartement, mais il n'y avait personne. Il avait du aller faire un tour. Sans plus attendre, je me suis dirigé vers la salle de bains et j'ai ouvert la porte quand je suis tombé sur Newt, complètement nu, dos à moi.

- Oh, merde ! Pardon, je... J'ai refermé la porte en vitesse avant de me frapper le front. Je savais pas que tu étais là.

Moi qui pensait ne pas pouvoir avoir plus chaud, je m'étais bien trompé. J'ai fermé les yeux en appuyant mon dos contre le mur, revoyant son corps sous mes paupières. J'ai attendu qu'il sorte quand quelques minutes après, la porte s'est rouverte sur Newt, une serviette autour de la taille les cheveux encore mouillés.

- Désolé, je pensais que tu ne rentrerais pas tout de suite alors j'ai pas fermé.

Et pour la première fois depuis son retour, on s'est regardé droit dans les yeux, sans se lâcher un seul instant. La tension avait complètement changée, notre proximité et son accoutrement me rendait faible. Un geste de sa part et j'étais à sa merci.
J'ai dégluti avant de me reprendre, et sans rien ajouter j'ai foncé dans la salle de bains en m'y enfermant. L'eau coulant sur mon corps me détendit et fit ralentir mon rythme cardiaque, effaçant peu à peu la vision de Newt quelques minutes plus tôt. Lorsque je suis ressortis, uniquement vêtu d'un caleçon, il était sur mon -notre?- lit jouant avec ses mains. Il a relevé la tête, s'arrêtant quelques secondes sur mon vêtement faisant rougir légèrement mes joues, avant de croiser mon regard. Ce qui se passait ce matin était étrange, et je ne sais pas si j'appréciais ça ou non. Newt me manquait, à tout niveau, et j'avais l'impression que j'arrivais de moins en moins à le gérer.
Je me suis tourné vers mon armoire pour choisir des vêtements propres quand il s'est raclé la gorge.

- Ehm... Thomas?
- Mh? Je ne me retournais pas, continuant de choisir mes affaires.
- Est-ce qu'on pourrait discuter?

Je me figeais. Je savais pertinemment qu'une discussion entre nous était nécessaire, mais je ne me sentais pas encore prêt à affronter ça. À m'engueuler avec lui de nouveau. Qui sait comment ça pourrait finir quand on compare à la dernière fois? Après quelques secondes j'ai fini par m'habiller et me tourner vers lui.

- Je ne te demande pas qu'on oublie et que tout redevienne comme avant, je sais qu'il faudra du temps... Si jamais c'est possible. Il a dit en achevant sa phrase dans un murmure. Mais je ne supporte pas de passer mes journées dans la même pièce que toi sans t'adresser un mot, sans que tu ne me regardes. On s'ignore comme deux débiles, et ça fait mal Thomas.

Newt a soupiré en arrêtant de jouer avec ses doigts, ses épaules s'affaissèrent lui donnant un air complètement abattu.

- J'aimerai au moins qu'on essaye d'être... Amis... Pour le moment. Enfin, si tu veux bien.

I Hated The Place, Tommy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant