Externe
Cela faisait maintenant deux mois que Newt se rendait dans ce squat presque tous les soirs. Il dépensait tout son argent dans la drogue quand il ne faisait pas la tournée des bars, et son état se dégradait de plus en plus. Newt ne s'étant pas présenté au face à face, trop occupé à se faire une ligne, il avait été décidé que son sort serait scellé par un juge. Le procès était dans un mois, et d'après l'avocat, s'il continuait dans cette voie là, le verdict sera sans appel : Teresa gagnera. Le juge préférera une étudiante stable, plutôt qu'un gosse de riche se détruisant dans la drogue et l'alcool.
Newt était allongé sur le sol de sa grande maison, vide.
Les huissiers étaient passés, et lui avaient tout prit pour cause de loyers impayés et d'impossibilité de rembourser toutes ses dettes. Comment en était-il arrivé là? Comment cet ado élevé dans l'une des familles les plus riches de Londres, étudiant dans l'une des plus prestigieuses écoles d'économie de la ville, pouvait avoir tout perdu en quelques mois?
Comment pouvait-on s'auto-détruire à ce point?Des coups furent frappés à la porte, et la porte s'ouvrit sans attendre de réponse. Winston entra et paniqua un instant découvrant le blond allongé sur le sol, inerte. Il appela Newt en s'approchant d'un pas rapide quand Newt gémit des paroles incompréhensibles, rassurant le brun : il était vivant. À la limite de l'inconscience mais vivant.
- Qu'est-ce que tu fous par terre? demanda Winston.
- Lâches-moi. fut la seule chose Newt pu répondre de sa voix pâteuse.
- Il faut que tu te ressaisisses mec ! T'es en train de tout perdre là !
- J'ai déjà tout perdu.Winston observa son ami de plus près. Ce qu'il vit l'horrifia et le fit reculer de quelques pas.
- Putain Newt ! C'est quoi ça?
- Quoi encore? grogna le blond.
- Tu te drogues? Bordel mais c'est quoi ton problème sérieux? T'es complètement défoncé, t'as encore de la poudre sous le nez !Winston attrapa le bras de Newt, et souleva sa manche, mais avant qu'il ne puisse découvrir des traces de piqures, Newt retira son bras en se relevant difficilement. Ses yeux étaient injectés de sang, sa peau n'avait jamais été aussi pale, ce qui effrayait Winston. Comment son ami avait-il pu perdre la raison à ce point?
- Casses-toi Winston ! Dégages, je veux être seul ! Il titubait.
- Pourquoi tu fais ça Newt? Tu peux tout arranger.Newt paraissait réfléchir à la réponse. Il laissa quelques secondes s'écouler avant de dire :
- T'as déjà eu envie de crever Winston? Je veux dire, que tu préférerais te tirer une balle plutôt qu'avoir à supporter les conneries du monde?
Winston secoua la tête en guise de réponse négative.
- Moi, oui. Tous les jours. Tous les jours j'ai cette sensation d'être inutile, une merde, sans but particulier qui ne sait rien faire à part détruire tout ceux qui m'entourent, moi y comprit. Et le pire de tout, tu sais c'est quoi?
- Non... murmura Winston, venant de se prendre une grande claque en entendant les paroles de Newt.
- Le pire de tout Winston, c'est que ce n'est que le début.Newt
Winston me fixait comme si j'étais le plus grand des malades sur Terre. Qui aurait cru qu'un jour, Newt Johnson tomberait dans une dépression si profonde qu'il deviendrait addict à la drogue et l'alcool ? Qui aurait ne serait-ce qu'imaginé qu'un jour il serait ruiné, et que la famille Johnson serait brisée? Personne. Personne n'aurait pu prévoir que tout se passerait ainsi. Et à en voir la tête de Winston, lui non plus n'y avait même pas songé.
- Maintenant, pars. S'il te plait Winston, je ne veux pas que tu finisses comme moi.
Et sans dire un mot, lâchant seulement un soupir de désespoir, Winston est partit. Cette fois, c'était définitif, j'étais seul. Tu as toujours été seul Newt. Conscience de merde.
Je suis resté assis en plein milieu de ce qui était le salon pendant plusieurs heures avant de sortir de cette maison vide. Ils avaient tout pris, s'ils avaient pu prendre aussi les murs, ils l'auraient fait. Je n'avais plus nulle part où vivre. Qui resterait dans une maison vide qui va bientôt être saisie par les huissiers, définitivement ? Personne. Mon seul espoir de m'en sortir désormais était le procès, et les chances étaient tellement minces que je ne me faisais pas d'illusion.
Elle avait gagné.
En l'espace de quelques mois, elle m'avait tout prit, sans aucune raison. C'est elle qui m'a trompé, et c'est moi qui en subit les conséquences, même les plus improbables.Je me souviens d'un cours de philo au lycée, où notre professeur nous avait expliqué que l'ennuie nous faisait nous interroger sur notre condition humaine, aussi merdique soit-elle. Moi, je n'ai pas eu besoin de l'ennuie, mais de me retrouver seul sans plus rien, pour me rendre compte à quel point ma condition humaine est misérable. En observant mon reflet dans l'une des vitrines d'Oxford Street, je me rends compte que je ne vaux rien. Que je ne suis rien. Mes cheveux sont sales, en bataille. Mes habits sont tachés de partout, et je n'ai aucun souvenir de comment ces tâches se sont retrouvées là.
J'ai continué ma route, subissant les regards de jugements des passants. Je suis passé devant la fraternité, sans aucun but fixe, et au lieu de rentrer, j'ai fais demi-tour. J'ai marché pendant des heures, je n'avais jamais autant fait de kilomètres à pieds que depuis que ma vie est un cauchemar. Comme j'avais faim, je suis passé me chercher un hamburger au Burger King du coin. On ne m'aurait jamais laissé rentrer dans un resto chic avec la dégaine que j'avais. Et puis, je gardais mes derniers Pounds pour une autre activité.
Après plusieurs heures de marche, mes pieds m'ont guidés jusqu'au squat. J'ai rejoint Gally, le mec qui me fourni la drogue depuis le premier soir, et comme tous les soirs, j'ai fait une ligne de poudre, et j'ai tout inspiré d'un coup. Lui, ça le faisait marrer de me voir me détruire. Quant à moi, je ne m'en rendais même plus compte.
La poudre m'est montée au cerveau, et en quelques instants, les effets se sont fait ressentir. J'avais l'impression de planer, de me sentir si léger que plus aucun problème ne pouvait m'atteindre. Comme si j'étais invincible, ne ressentant plus aucune douleur.Et c'était à ça que se résumait ma vie : tuer mon esprit pour rester vivant.
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I Hated The Place, Tommy.
Fanfiction- Je te promets que je te sortirai d'ici Newt, d'accord? - Qu'est-ce que je dois faire Thomas...? - N'abandonnes pas, surtout, n'abandonnes jamais. Le brun sortit de la pièce, puis du bâtiment, laissant le blond seul avec ses pensées aussi noires...