Chapitre 60.

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Newt tenait le paquet que Thomas venait de lui offrir de ses mains tremblantes. Il n'osait pas l'ouvrir, et pourtant le brun n'attendait que ça.

- Tommy?
- Mh?
- Est-ce que demain tout redeviendra comme avant?

En voyant Thomas froncer les sourcils, Newt se racla la gorge et s'expliqua.

- Est-ce que tu vas repartir et ne plus venir pendant plusieurs semaines?

Newt

J'ai observé Thomas déglutir et baisser les yeux coupable, et il n'a pas eu besoin de répondre pour que je comprenne que oui, tout allait redevenir comme avant. Qu'aujourd'hui il ne venait pas seulement s'excuser pour les deux semaines passées, mais pour toutes celles qui vont suivre.

- Newt, c'est compliqué...
- C'est bon, j'ai compris. J'ai dit, plus sèchement que je ne l'aurais voulu.
- J'aimerais être là tous les jours à tes côtés, mais avec les heures supplémentaires dès que je ne suis pas à la fac, le sport, les cours, les révisions avec Brenda à la bibliothèque.

À l'entente de ce prénom, j'ai arrêté tous mouvements. Je tenais fermement le paquet dans mes mains, et le serrais tellement fort qu'il aurait pu se briser. Alors c'était ça, une autre personne lui prenait tout son temps. Thomas m'avait dit de ne pas être jaloux, que je lui avais moi-même demandé de sortir avec des amis, mais c'était au dessus de mes forces de savoir qu'il les voyait plus qu'il ne me voyait moi. C'était égoïste de ma part, j'en étais conscient. Mais j'étais aussi conscient que Thomas pourrait être attiré par cette Brenda d'autant qu'elle m'a l'air de beaucoup l'apprécier.

- Tu ne l'ouvres pas? Il m'a demandé après de longues secondes.

J'ai hoché la tête en essayant de mettre cette fille dans un coin de ma tête, et j'ai ouvert le paquet. J'y ai découvert une magnifique gourmette en plaqué or, en forme de grains de café. Je l'ai observé avant de poser mes yeux sur Thomas.

- Elle te plait?
- Je l'adore, mais ça a dû te coûter cher et-
- On s'en fout de ça Newt. L'essentiel c'est que tu l'aimes.

J'ai approuvé d'un signe de tête avant de lui tendre mon poignet pour qu'il me l'attache. Rien que de sentir ses doigts contre ma peau me procurait des frissons incontrôlables. Malgré que je sois toujours énervé contre lui de ne pas être venu pendant deux semaines, et de passer autant de temps avec cette fille, il m'a manqué. Son contact m'a manqué. Ses lèvres, tout. Une fois la gourmette attachée, j'ai posé mes mains sur son visage et l'ai embrassé pour le remercier. J'ai mordillé sa lèvre avant que ma langue ne se joigne à la sienne et je l'ai entendu retenir un gémissement.

Et ça m'a rendu dingue.

Littéralement. Je ne pouvais plus m'arrêter, aussi faible et abimé que j'étais, je ne pouvais plus me détacher de lui. Alors malgré que je l'ai repoussé un peu plus tôt, cette fois je ne le repousserais pas. J'ai passé mes mains sous son T-Shirt, le remontant doucement. Mes doigts glissaient sur ses abdos bien plus dessinés que la dernière fois, jusqu'à ce que le bout de tissus s'étale près de nous.
Je déposais mes lèvres sur sa mâchoire, puis dans son cou avant d'y laisser une trace pour que l'autre Brenda comprenne qu'il était à moi, et personne d'autre.

- Newt, je croyais que-
- On s'en fout Tommy. J'en ai envie, et besoin. Je l'ai coupé. J'ai besoin de toi.

J'ai dit alors que je le poussais doucement sur le matelas. Heureusement, je n'avais plus de perfusion ni de sonde nasale. Et je comptais bien en profiter.
J'ai continué ma lignée de baisers jusqu'à son bas ventre, je savais que ma lenteur allait l'agacer. Ça faisait trop longtemps pour tous les deux, mais il avait joué avec moi en arrivant, alors j'allais moi aussi m'amuser un peu.
Je l'ai senti se cambrer et me souffler de me dépêcher, mais je ne l'écoutais pas. Le faire languir me faisait rire, et je voulais en profiter pour lui montrer ce que ça faisait d'attendre chaque jour en espérant qu'il viendrait.

I Hated The Place, Tommy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant