Chapitre 38.

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- Est-ce que Newt se drogue? Elle a demandé.
- Il se droguait... mais il avait arrêté. Il me l'a promis.

Elle a posé sa main sur mon épaule, mes yeux étaient embués de larmes.

- Eh, le sachet est fermé ok? Il ne l'a pas utilisé.
- Mais il l'a ramené ici ! Comment il s'en est procuré, hein? Et pourquoi ?!
- Calmes-toi, s'il te plait. Il ne doit pas savoir que je l'ai trouvé.
- Comment est-ce que tu veux que je me calme Julia ?! Je lui faisais confiance, putain !
- Et ça doit continuer.

J'ai froncé les sourcils en la regardant, il m'avait à nouveau menti et elle voulait que je lui fasse confiance?

- Tom, il n'a pas touché à ce paquet. C'était peut-être pour se rassurer lui-même.
- J'étais là en cas de problème, je l'aurai aidé !

Elle a soupiré en se passant les mains sur le visage, et a reposé le sachet où il était.

- Qu'est-ce que tu fais?
- Je te rends service. Tom, je travaille dans un hôpital je te rappelle, j'ai fait plusieurs visites dans le service d'Addictologie et certains ont juste besoin de se rassurer en ayant leur dose sur eux. Ça ne veut pas dire qu'ils la consommeront forcément.

Je me suis peu à peu calmé, mais j'étais toujours blessé. Comment Newt avait pu me mentir là dessus? Encore une fois? Faire comme si de rien était et ramener de la drogue chez mes parents?

- Maintenant tu vas m'écouter. Elle a relevé mon menton pour que je la regarde. Tu vas respirer un bon coup, et tu vas retourner le voir comme si je ne t'avais rien dit. Ok?
- Mais...
- Il n'y a pas de "mais" Tom. Tu veux que cette journée se termine bien, non? J'ai acquiescé. Alors fais ce que je te dis. Rassures-le, montres-lui qu'il peut te faire confiance.

Elle m'a doucement poussé hors de la salle de bains, et je me suis dirigé vers ma chambre. J'ai inspiré en séchant mes larmes, et j'ai ouvert la porte. Newt était allongé sur le lit, rhabillé et jouant avec ses mains. Oublies ce sachet. Agis naturellement avec lui. Je me suis allongé près de lui sur le ventre, et je l'ai entouré de mon bras.

- Qu'est-ce qu'elle voulait? Il a demandé en passant doucement sa main dans mes cheveux.
- Ma soeur a trouvé mon paquet de clopes, et elle savait que j'avais arrêté alors elle s'inquiétait. Newt n'est pas le seul menteur. C'était pour son bien, notre bien.

Quelques secondes se sont écoulées avant qu'il ne réponde.

- Tommy?
- Mh? J'ai dit, ma tête contre son cou.
- On est quoi, tous les deux?

J'ai relevé la tête légèrement surpris par sa question, et je l'ai regardé. Je n'avais pas la réponse à sa question, notre relation était indéfinissable.

- J'en sais rien, Newt. Mais j'aime ce qu'on est.

Newt

Je savais qu'il ne me disait pas tout, que sa soeur ne nous avait pas dérangé dans un moment si capital pour un simple paquet de clopes. Elle ne pouvait pas savoir que vous alliez vous envoyer en l'air Newt. Pas faux. Mais il avait pleuré, je le savais. Je n'allais pas lui demander la vraie raison, car moi aussi, je lui mentais. Est-ce que ça fait de notre relation quelque chose de malsain? Possible.

- J'aime être dans tes bras. Il a murmuré après plusieurs minutes. J'aime t'embrasser. Il a relevé la tête vers moi, avant de déposer ses lèvres sur les miennes. J'aime savoir que je te manque. Il m'a embrassé à nouveau, sur les lèvres, dans le cou, et a passé sa main sous mon T-Shirt.

J'ai retenu ma respiration à son contact, et l'ai regardé.

- Tommy, ça va faire deux ans que je n'ai couché avec personne, alors si tu continues ça va devenir très dur de me retenir de te sauter dessus.

Il a éclaté de rire avant de déposer un baiser sur ma tempe.

- Newt, il faut que je te parle d'un truc. Il a dit soudainement très sérieux.
- Je t'écoute. J'ai répondu, l'air de rien alors qu'intérieurement c'était la seconde guerre mondiale.
- Je vais reprendre les cours bientôt. J'ai dégluti, il m'avait dit qu'il continuerait à distance. J'ai reçu un mail de mon école, ma demande d'études à distance a été refusée.
- Quand? J'ai bredouillé.
- Début janvier. Pardon? Il n'allait pas me faire croire qu'il venait de l'apprendre.
- Et tu le sais depuis combien de temps? J'ai dis d'un ton assez sec.
- Récemment.

Je me suis redressé et l'ai regardé droit dans les yeux.

- Te fous pas de ma gueule Thomas. Ce n'est pas parce que j'ai arrêté la fac que je ne sais pas comment ça fonctionne. On est le 25 décembre, tu as forcément reçu ce putain de mail avant la première semaine des vacances. Quand ? J'ai répété.
- Depuis mi-novembre.

Je me suis levé énervé, je n'en revenais pas. Ça faisait plus d'un mois qu'il me faisait croire que je n'aurai pas à rester seul toute la journée parce qu'il sait que je peux rapidement péter les plombs. Et là, il m'annonçait ça comme ça, sans aucun scrupule de m'avoir caché la vérité.

- Newt, calmes-toi... Il a dit en s'asseyant. Je n'ai pas le choix.
- Pourquoi tu ne me l'as pas dit? J'ai crié. J'aurai eu le temps de m'y habituer.
- Je pensais trouver une solution...
- Arrêtes. T'en as rien à foutre que je me retrouve seul, qu'est-ce que ça changerait de toute façon? J'ai toujours été seul !

Il s'est levé et s'est rapproché de moi.

- Est-ce que tu t'entends parler? Il a demandé, une pointe d'animosité dans la voix. Putain Newt, est-ce que tu t'entends?! Il m'a poussé en arrière pour que je réagisse. C'est moi bordel ! Tu ne parles pas à Teresa ou à Minho là ! Je te parle putain !

J'ai sursauté me rendant compte de la scène stupide que je venais de lui faire, et j'ai baissé les yeux, honteux.

- Je ne t'ai pas assez prouvé que tu comptais pour moi? Comment tu peux me balancer ça après tout ce que je fais pour toi?

J'ai dégluti, quel con j'étais.

- Me laisses pas tout seul, Tommy... S'il te plait... J'ai relevé les yeux vers lui, mes joues baignées de larmes et son visage s'est radouci. Il savait que j'avais dit ça sous l'effet de surprise, sous la colère et la peur.

Il a soupiré avant de prendre mon visage dans ses mains, et de coller son front au miens. Puis, il a lentement déposé ses lèvres sur les miennes et essuyé mes larmes. Je me rendais compte que j'étais dans un état lamentable pour ce qui peut paraître rien pour d'autres, mais pour moi, c'était beaucoup. Avec son travail au restaurant, il rentrait vers dix-huit heures. Je passais déjà beaucoup de temps seul, à ruminer mon passé, toutes les merdes qui m'étaient arrivées ces dernières années, à quel point j'étais con et égoïste d'infliger ça à Thomas. Mais s'il reprenait les cours, on ne se verrait quasiment plus. Il enchainerait la fac avec le restaurant, rentrerait tard et serait tellement claqué qu'il irait directement se coucher.

Et je ne supporterais pas d'être de nouveau abandonné.

I Hated The Place, Tommy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant