Chapitre 47.

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Externe

Le brun était figé sur place, regardant Newt se détruire, impuissant et retenant ses larmes. Qu'est-ce qui avait pu le mettre dans un tel état? Comment avait-il trouvé la seule et unique bouteille d'alcool qu'il avait caché dans l'appartement?

Thomas s'est approché de lui, le suppliant de poser cette bouteille.

- Laisses-moi Thomas. Fit le blond en titubant à moitié.
- Donnes-moi cette bouteille, s'il te plait.
- Non ! Cria-t-il avant de porter à nouveau le goulot à ses lèvres.

Thomas se jeta sur lui pour l'en empêcher, mais Newt fut plus rapide et l'évita de justesse. Il prit une autre gorgée au goulot en sortant de la cuisine, se cognant dans les murs et meubles qui l'entouraient. Il savait qu'il n'aurait pas dû l'ouvrir en trouvant cette bouteille. Il savait que ça pourrait le faire replonger. Mais il en avait besoin. Il avait besoin d'oublier ce qu'il avait vu, besoin de trouver un moyen de ne pas voir la réalité en face.

Le liquide lui brûla la gorge une énième fois quand il sentit un poids s'abattre sur lui. Il se débattit, trouvant Thomas à califourchon sur lui. Le brun lui attrapa les poignets, en lui hurlant dessus.

- Lâches cette putain de bouteille !

Il libéra la main vide de Newt pour essayer de lui prendre la bouteille mais le blond en profita pour frapper Thomas au visage. Surpris, il recula légèrement en posant sa main sur sa joue, observant Newt. La rage dansait dans ses yeux noirs, jamais il ne l'avait vu comme ça, pas même lorsqu'il était sous drogue. Il n'était plus lui-même, Thomas le savait. Sans qu'il n'ai le temps de réagir, le blond s'est extirpé, la bouteille toujours dans sa main. Thomas se sentait faible face à la situation.

- Parles-moi Newt, je t'en supplie. Il a dit d'une voix plus douce, il ne voulait pas lui faire de mal. Au contraire, Thomas voulait seulement l'aider.
- Je t'emmerde Thomas ! Je vous emmerde tous ! Toi, Teresa, Minho ! Le gamin ! Tous ! Newt avait hurlé si fort que les murs auraient pu trembler.

Les larmes dévalaient les joues du blond qui ne tenait presque plus debout. Il était à bout. Il ne supportait plus rien ni personne, même pas Thomas. Newt voulait seulement que tout ça cesse, que la vie arrête de s'acharner contre lui et qu'on lui foute la paix. Il se demandait comment une seule personne pouvait endurer tout ça, pourquoi lui devait se contenter d'exister sans vivre.
Il avait essayé de s'en sortir, de s'accrocher à l'espoir que lui avait redonné Thomas. Il avait voulu croire aux paroles du brun : ça passera avec le temps. Mais il le savait désormais, tout ça, c'était des conneries. Le temps ne remplace rien, ni personne d'ailleurs.

Newt avait essayé d'être fort, pour Thomas. Il savait tout ce que le brun faisait pour lui, il savait tout ce que ça lui coûtait de l'aider. Alors il avait essayé du mieux qu'il pouvait d'être fort pour deux. Mais parfois, on n'a juste plus envie d'être fort. Parfois, on a juste envie d'être seul et de laisser les larmes couler, puis de tout oublier.

Newt a porté la bouteille à ses lèvres, observant Thomas qui le regardait complètement désarmé. Puis, les mains tremblantes, sa voix se brisant et les larmes dévalant ses joues il lui a demandé :

- Tu as déjà eu l'impression que ta vie n'était pas la tienne Tommy? Que tu n'avais aucun contrôle dessus? Que tout le monde autour de toi vit la sienne, et que toi t'es juste là à respirer... Regarder... Attendre... Mais attendre quoi Tommy? Hein?

Le brun ne savait pas quoi répondre, tout ce qu'il voulait c'était que Newt se calme.

- J'ai cette impression tous les jours. Je ne suis que le spectateur d'une vie merdique, remplie d'emmerdes. Il a dit la voix pâteuse, en posant la bouteille presque vide sur la table.
- Laisses-moi t'aider Newt...

I Hated The Place, Tommy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant