Chapitre 40.

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Les larmes ont dévalées mes joues, et je suis resté là, stoïque, la bouche entre-ouverte sans savoir quoi dire ni quoi faire. Tu t'attendais à quoi? Qu'il te saute dans les bras?

- Tommy...

Il s'est tourné vers moi et j'ai reculé. Je n'avais encore jamais vu ses yeux aussi sombres et tristes. Ses joues étaient baignées de larmes, et ses lèvres légèrement gonflées. J'avais tellement mal de le voir dans cet état, à cause de moi. Je savais que ça arriverait, qu'il se détruirait en voulant m'aider. Je lui avais dit, il savait dans quoi il se lançait.

- Est-ce que tu t'es arrêté quand je t'ai supplié? Hein? Il a lâché, ses mains tremblantes. Il a fait un pas vers moi et j'ai reculé. Est-ce que t'as pensé aux conséquences quand t'as ramené ce putain de sachet ici? Encore un pas en avant, et un pas en arrière pour moi. Réponds. Est-ce que t'as pensé une seule seconde à moi, quand tu t'apprêtais à sniffer ta merde? À ce que je pourrai ressentir? À tous ces efforts, pour ça? Il a de nouveau avancé, mais mon dos à heurté une cabane de plage. Je ne pouvais plus fuir.

Il s'est approché encore et encore, jusqu'à ce que son front vienne se coller au miens. Et pour la première fois, cette proximité me faisait peur.

- Réponds putain !

Il a hurlé si fort que j'ai fermé les yeux. J'étais terrorisé, jamais je ne m'étais senti aussi mal à ses côtés. C'était comme si j'avais une autre personne devant moi, un inconnu prêt à me foutre sur la gueule à chaque seconde. Comment est-ce qu'on allait se sortir de cette situation? Comment est-ce qu'on pourrait traverser ça en évitant la casse?

- À chaque seconde Tommy. J'ai répondu, osant enfin le regarder droit dans les yeux. Il devait savoir que j'étais sincère. J'ai pensé à toi à chaque instant, regrettant chacun de mes gestes. Il a reculé légèrement et j'ai respiré à nouveau. Ne crois pas que ça a été un choix facile, je faisais ça pour toi.

Il a rigolé de la manière la plus ironique qui soit, ça m'a glacé le sang.

- Évidemment, prendre de la drogue chez mes parents, le jour de Noël c'était le meilleur choix à faire.
- C'était le plus sûr... Je ne voulais pas la prendre, c'était pour me rassurer. Il a levé les yeux au ciel. Je te le jure, Tommy.
- Arrêtes. Arrêtes de jurer, arrêtes de me raconter de la merde droit dans les yeux. Arrêtes Newt putain. Il s'énervait à nouveau.

Il a passé ses mains dans ses cheveux en tournant sur lui-même, je ne le reconnaissais plus.

- J'ai fait ça pour toi.

Sans que je n'ai le temps de comprendre, il s'est tourné vers moi en me hurlant de la fermer, avant de mettre un coup de poing dans la cabane en bois contre laquelle j'étais appuyé. À quelques centimètres de mon visage. Mon coeur s'est arrêté de battre une fraction de seconde, je ne bougeais plus. Les larmes ont dévalées mes joues à nouveau, tandis que Thomas réalisait ce qu'il venait de faire.

Thomas

J'ai vu de la terreur dans le regard de Newt, et j'ai réalisé que j'avais failli le frapper. J'ai reculé, encore et encore, pour m'éloigner de lui et éviter de le blesser. J'avais été aveuglé par la colère, la haine que j'avais ressenti en voyant Newt penché sur le lavabo, prêt à ruiner autant d'efforts. Je m'étais senti si inutile face à sa détresse que j'en avais perdu le contrôle. J'ai baissé la tête vers mes mains, l'une en sang, l'autre tremblant encore, quand Newt s'est approché et a relevé mon menton.

- Je suis sincèrement désolé Tommy, pour tout.

Il a fait un pas vers moi.

- J'espère que tu pourras me pardonner...

I Hated The Place, Tommy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant