Chapitre 63.

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Externe

Thomas se tenait devant la porte de la chambre de Newt depuis déjà cinq bonnes minutes, hésitant à toquer ou à s'enfuir en courant. Il savait qu'une fois la porte passée, tout serait différent. Il le savait au plus profond de lui.

- Tu vas te décider à entrer, bordel?! Venait de crier Newt à l'intérieur de la pièce.

Thomas sursauta en entendant sa voix, et finit par entrer. Newt était appuyé contre la fenêtre, dos au brun. Ça ne présageait rien de bon.
Il s'est approché, restant à une distance raisonnable du blond. Il savait qu'il allait en prendre pour son grade, que Newt ne l'avait pas fait venir pour parler du beau temps.

- Newt, je-
- T'es qu'une enflure Thomas. Un putain d'enfoiré. Il avait dit ça d'une voix emplie d'animosité, sans daigner lui jeter un seul regard.
- Tu sais que cette affaire doit être réglée, tu ne peux pas continuer à vivre en sachant que tu as été manipulé.
- Qu'est-ce que t'en sais de ce dont j'ai besoin, putain?! Il s'est retourné face au brun qui s'était reculé sous la surprise. Cette histoire comme tu dis, c'est la mienne ! Et elle était réglée Thomas !

Ils ne s'en sortiraient pas, tout ce qu'ils avaient construit était réduit en poussière, se décimant sous leurs yeux. Et ça déchirait Thomas, qui retenait ses larmes.

- Newt, tu mérites que justice soit faite.
- Mais fermes-là ! Ça fait des années que je lutte pour tourner la page, et tu me balances mon passé à la gueule comme si tu l'avais vécu à ma place ! Tétais pas là Thomas, tu sais pas ce que j'ai enduré pendant le procès. T'en sais rien bordel !

Newt s'avança pour n'être plus qu'à une dizaine de centimètres de Thomas, la rage dansant dans ses yeux. Il avait envie de le ruer de coups, de lui éclater la tête contre un mur et pourtant la tristesse qui se lisait dans le regard du brun l'empêchait de faire quoi-que ce soit.

Il l'aimait, putain qu'il l'aimait. Mais peut-être un peu trop, justement. Et c'en était nocif. Dangereux. Car l'amour peut rapidement se transformer en une haine malsaine, et c'est ce qui était en train de leur arriver.

- Je veux juste t'aider...
- Je n'ai jamais demandé ton aide. C'est fini Thomas, nous, tout ça. Tout est fini, parce que t'as tout foutu en l'air en embrassant l'autre pétasse. T'aurais pu te rattraper, mais non, il a fallut que tu m'envoies cette lettre. Il mentait quand il disait que c'était à cause de Brenda, mais ça, Thomas n'avait pas besoin de le savoir. Que tu remues le couteau dans la plaie. Il le poussa en arrière, par les épaules. Que tu me rappelles à quel point je suis minable. Encore une fois. Et seul.

Cette dernière phrase eut comme l'effet d'une bombe sur Thomas. Il avait toujours été là pour Newt, il lui avait offert un toit, une nouvelle vie, son amour. Il avait tout fait pour qu'il ne se sente pas seul. Alors oui, il avait déconné ces derniers temps, il l'avait légèrement mis de côté pour ses études, mais il n'avait pas le droit de lui balancer ça à la figure. Pas après tout ce qu'il avait fait.

Thomas a relevé des yeux enragés vers Newt, avant de le plaquer contre le mur entre le lit et la salle de bains. Le blond a grimacé sous le choc, mais Thomas n'en avait plus rien à faire.

- T'es injuste de me dire ça ! J'ai tout fait pour que tu ailles mieux, et à la première connerie tu choisis la facilité et me dégages de ta vie? Il appuya un peu plus fort de son bras contre le torse de Newt. Combien de fois j'aurais pu te quitter, et je ne l'ai pas fait ! Combien Newt?
- Tu savais dans quoi tu te lançais.

Thomas n'en revenait pas. Il voyait rouge. Entendre Newt dire que tout était de sa faute était insupportable.

- Pourquoi tu fais ça Newt? Sa voix se brisa, trahissant sa peine.
- Je te retourne la question. T'as commencé à me détruire avec le baiser, et tu m'as achevé avec la lettre Thomas.
- T'es qu'un con Newt. La rage dansait dans leurs yeux, ils n'avaient qu'une envie : se détruire mutuellement. Je me suis excusé des centaines de fois, et putain, t'as fait bien pire ! T'as ramené de la drogue chez moi, puis chez mes parents. Tu t'es barrée pendant des semaines, pour que je te retrouves sur un putain de pont prêt à sauter. Tu m'as fait la gueule pendant des jours parce que je t'avais embrassé. Tu m'as frappé pour je ne sais quelle putain de raison. Je pourrais continuer comme ça encore longtemps, mais moi, je suis resté. T'entends? Moi j'ai eu les couilles de rester et de continuer de t'aider parce que je t'aime putain.
- Tu insinues que je suis un lâche?

I Hated The Place, Tommy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant