Thomas
Il avait dit oui. Il avait accepté de m'épouser, moi, Thomas Sanders.
Newt était là, dans mes bras encore couverts de peinture noire et grise, dormant paisiblement alors que les premiers rayons du soleil éclairaient la pièce et rendaient ses cheveux dorés. Il était magnifiquement beau, vêtu uniquement des traces laissées par mes mains la veille. J'étais tellement heureux que j'avais l'impression que tout ça n'était pas réel. Que j'allais me réveiller et que les murs seraient de nouveau bleus, les meubles à leur place, et Newt sur le canapé.
Quand je le regarde, je me demande comment c'est possible d'aimer autant une personne. J'ai cette étrange impression que tout a été beaucoup trop vite entre nous, et en même temps, je sais que pour construire cette relation, il nous a fallut deux ans. Enfin, deux ans depuis la fois où il a vomi sur mes chaussures. Et bientôt un an depuis notre premier baiser, mais ça, je préférais ne pas y penser. Je savais que ce n'était pas celui qui avait commencé notre relation, et qu'on préférait tous les deux oublier ce jour où il a failli se foutre en l'air.
Est-ce que tout le monde vit autant de choses en si peu de temps? Ou est-ce que c'est juste nous? Est-ce que l'Homme est conçue pour endurer tout ça, autant d'épreuves ? Ou est-ce qu'on est juste différents? Est-ce qu'il existe d'autres couples ailleurs dans le monde, qui s'aiment autant que nous?Je l'aime tellement que c'en est douloureux. Que lorsqu'il est loin j'ai l'impression d'étouffer. Et peut-être que tout ça, c'est nocif pour nous. Peut-être qu'on s'aime trop, je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que je veux passer le reste de ma vie à ses côtés, même en sachant qu'on continuera de se déchirer comme on le fait, qu'il n'y aura pas que des jours faciles, et sûrement même plus de bas que de hauts. Mais quand je vois tout le chemin qu'on a parcouru depuis le tout premier jour, je sais pourquoi on se bat. Quand je le vois sourire, les yeux brillants de bonheur, je sais pourquoi j'ai fait tout ça. Et je sais que je continuerais de le faire encore et encore parce qu'il n'y a rien de plus précieux que de le savoir heureux.
Je l'ai senti bouger alors que je passais ma main dans ses cheveux, et il a doucement ouvert les yeux. Il m'a souri avant de s'étirer, d'attraper la couverture pleine de peinture et de s'enfouir dessous pour qu'on ne voit plus que ses yeux.
- Bien dormi?
- Pas assez.Il s'est blotti davantage contre moi tandis que je caressais son dos d'une main.
- Tommy?
- Mh?
- Tu... Il s'est légèrement relevé pour pouvoir me regarder. Tu étais sérieux hier soir?J'ai froncé les sourcils et Newt a détourné le regard en traçant des petits cercles sur mon torse dépassant de la couverture. Ses mains étaient gelées et contrastaient avec la chaleur de ma peau, me provoquant des frissons.
- Tu veux vraiment m'épouser?
- Évidemment.
- Mais... Pourquoi? Je veux dire, tu sais que je suis instable et-
- Tais-toi Newt. Je l'ai coupé. Tu recommences à dire des conneries.Je détestais quand il faisait ça, parce qu'il se sous-estimait. Il méritait plus que quiconque d'être aimé. Je lui ai relevé doucement le menton, et ai posé mes lèvres sur les siennes. J'ai mis tout l'amour que je ressentais pour lui dans ce baiser, pour lui faire comprendre ce qu'il n'arrivait pas à entendre et accepter.
J'avais toujours été indifférent au mariage, car pour moi l'amour ne se prouve pas avec un anneau au doigt. Mais hier soir, j'avais ressenti le besoin qu'il soit mien pour toujours. Une envie indescriptible qu'il porte mon nom, et que je porte le siens. Et peut-être qu'il comprendra qu'il n'y a que lui.Nos lèvres se sont séparées, et Newt est venu poser sa tête sur mon torse. Ses cheveux étaient encore pleins de peinture, comme le reste de la pièce d'ailleurs. J'ai observé le mur gris, et j'ai souri comme un idiot. Il y avait des taches de peinture noire partout dessus, et la forme du corps de Newt se distinguait du reste, ainsi que la trace de ma main à côté de sa tête.
VOUS LISEZ
I Hated The Place, Tommy.
Fanfic- Je te promets que je te sortirai d'ici Newt, d'accord? - Qu'est-ce que je dois faire Thomas...? - N'abandonnes pas, surtout, n'abandonnes jamais. Le brun sortit de la pièce, puis du bâtiment, laissant le blond seul avec ses pensées aussi noires...