JULIAN

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Traverser le labyrinthe humain, ne nous prends qu'une petite minute. Le long couloir à la lumière diffuse qui se présente à nous, me fais marquer une pause. Si je suis un enfoiré confirmé, jamais je ne pourrais jouir d'une femme si ses yeux ne sont pas raccords avec la définition même du mot désir. 

Ses deux grains de café - dilatés au possible - m'accorde la plus jouissante des réponses. Un sourire charmeur scotché au coin des lèvres, je la fais passer devant moi. Face à la dizaine d'alcôves en pierre munies de rideaux rouges, ma tension sexuelle monte d'un grade. D'un geste vif, je me saisis de son bras avant de la faire tourner sur elle-même. En deux pas de danse, la lapine est prisonnière du premier terrier libre. L'odeur de sexe imprégnée dans la roche, ne laisse aucune place à l'imagination. Pas de faux-semblant. Juste un temps imparti de plaisir. Et rien d'autres.  

Avec assurance, elle se recule jusqu'à venir buter contre la paroi du fond. Trois mètres carrés pour enfoncer son clou. Suffisant, pour alléger son sac à bourses. Immobile, les bras ballants, je ne cache pas l'élan de gloutonnerie qui s'empare de mon membre. Une main étouffant le renflement de mon paquet magique, je lui accorde le plus déstabilisant des regards lubriques. L'autorité naissante sur mes traits ciselés, à mon grand regret n'a pas l'effet escompté. Si sa robe, dénudée à l'excès, donne une version confiante d'elle-même, les légers tremblements dévalant ses jambes fines et élancées, interrompt ma course. Sous mes yeux brûlants, sa bouille aux traits fins et au goût d'innocence, se décompose. Rétrograder pour mieux la bouffer, je n'ai pas  le choix. Mon visage logé à quelques centimètres du sien, de mon pouce je viens effleurer l'une de ses pommettes rebondies. Mode douceur activé, j'actionne mon canon à pétales de Roses :

— Tu t'appelles comment, mon rayon de soleil ?

L'esquisse d'un léger sourire de satisfaction sur ses lèvres fuchsia, confirme ma tactique.

— Sarah, bafouille-t-elle, devant mon regard enamouré.

— Enchanté, petit cœur. Moi, c'est Junior.

Mielleux à souhait, j'en ai soudain la gerbe. L'intérieur de ma joue à sang, je me recentre rapidement sur mon objectif premier. Ma proie. Ma prise du jour. Sa lèvre inférieure prisonnière de ses dents, mes deux valseuses ne se font pas prier pour reprendre du service. Dans un geste lent, sans quitter son regard,  son poignet atterrit entre mes doigts. Prudemment, je fais glisser sa petite menotte aux ongles manucurés, direction mon membre viril. Un gémissement étouffé contre mon cou, et du pouce je fais sauter la première barrière. Le bouton de mon jean libre, elle a compris. Dans la foulée, le tissu de sa robe noire à paillettes flirte avec le sol, me laissant abasourdit. Un paysage parfaitement dégagé, sans le moindre artifice. Une route laiteuse aux virages dangereux, mon territoire d'évasion, bien mérité.

Nue comme un ver, elle laisse ma main sillonner entre ses seins généreux jusqu'à son mont de Vénus, parfaitement épilé. Son souffle erratique tout près de ma bouche, mon index se glisse dans sa moiteur. Les lèvres pincées, la tête basculée vers l'arrière, j'accueille son gémissement dans un grognement sourd, avant d'accorder une pression sur sa paume, toujours logée sur mon sexe. Suffisamment forte, pour la faire retomber sur Terre. À ma grande surprise, mon fute se retrouve à mes pieds en moins de temps qu'il n'en faut. 

Audacieuse, au point de faire grimper la mienne.

Mes doigts sur le haut de son crâne, je la pousse à se mettre à genoux. Sans opposer la moindre résistance, elle s'abaisse avec grâce, l'œil pétillant. Reboosté par ce retournement de situation, où sa timidité a fondu comme neige au soleil, je balance mes bonnes manières au panier. Mon index glissé dans sa bouche, elle sait exactement où je veux en venir. Ses dents mordillant mon doigt, d'un geste expert elle sort Junior de sa baraque, avant de le déguster des yeux. Sa langue humide, redessinant le dessin de ses lèvres entrouvertes, je passe à la vitesse supérieure. Le bassin vers l'avant, ma tige de plaisir fait maintenant office, de rouge à lèvres.

— Bouffe-moi, ma belle, je souffle, les yeux mi-clos.

Ma hampe sous ses doigts, durcie à vue d'œil. Une pression supplémentaire sur sa tête et sa langue m'offre un point de vue spectaculaire. Sa chaleur ardente enveloppe ma queue dans un océan de coton. Une vraie déesse. La respiration hachée, tout en suçotements experts, elle déglingue mes neurones. Les doigts agrippés à ses cheveux bouclés, je me mords la lippe sous la danse endiablée de mon bassin. Non loin de l'éruption volcanique, à regret je me retire de son nid douillet. Ses bras délicats entre mes paumes, je l'invite à se relever, fissa. Si brusquement, que sa poitrine s'écrase contre la mienne dans un bruit sourd. Sa bouche à deux centimètres de  ma propre boîte aux trésors, je lui coupe l'herbe sous les pieds. 

Désolé poupée, ma queue a la dalle. 

— Laisse-moi m'occuper de toi, ma beauté, j'exige froidement, son ventre plat fusionnant déjà avec le froid de la pierre.

En quelques secondes, je parviens à me saisir du préservatif niché dans la poche arrière de mon pantalon. Ma barre de fer équipée de sa cape, j'arrache les menottes de Miss Coquine à son ruisseau. Pas de masturbation avec moi, chérie. En un coup de rein franc, je défonce sa porte d'entrée. Un râle de plaisir se faufilant à travers tout mon être, je lui promets un ramonage sans précédent :

— Accroches-toi, bébé !

Sous la fermeté de mes mots, ses fesses se crispent tout contre mes bourses. Junior, noyé dans un océan de lave, est gonflé à bloc. Prêt à s'enfoncer doublement dans l'antre de ce volcan. Son cul rebondi claquant violemment contre mon bas-ventre, lui arrache un cri de surprise. Promesse tenue. En un mouvement fluide, mon bras gauche s'enroule sur sa taille. Cambrer ainsi, sa profondeur n'a plus aucun secret pour ma tige de plaisir.

Bordel, ça fait un bien fou...

Ses gambettes sur le point de céder sous le plaisir, je lui assène un ultime coup de boutoir. Si brutal, qu'un geignement de douleur s'écrase contre ma joue, à l'instant où je décharge jusqu'à la dernière goutte. Sans un regard pour elle, je me retire aussi vite que je suis entré. Le bout de latex pincé, j'effectue l'incontournable double nœud. Tout en remontant mon fute, je fourre la capote dans ma poche arrière. On n'est jamais trop prudent. Dos à elle, je sens déjà ses yeux me transpercer. Ignorant sa potentielle question silencieuse, le rideau entre mes doigts, je tire d'un coup sec.

— J'ai si mauvaise haleine que ça ? elle m'interpelle, haletante.

Le sourire aux lèvres, une main encore logée sur le Roi de la soirée, je la termine en beauté  :

— Estimes-toi déjà heureuse, d'avoir pu enrouler ta langue sur Junior !

 Un  — sale con —  parvenant sans mal à mes oreilles, je fuis mon terrier comme la peste. 

1810, oui je me souviendrais d'elle...  Jusqu'à la prochaine.

Au-Delà Des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant